Lot n° 67
Sélection Bibliorare

LE GRAY (Gustave). Souvenirs du camp de Châlons. 51 photographies, en tirages sur papier albuminé à partir de négatifs au collodion humide sur verre...

Estimation : 80 000 - 120 000 EUROS
Adjudication : 190 000 €
Description

, contrecollés sur 47 ff. de bristol. Le tout relié en un volume in-folio oblong de demi-chagrin vert sombre, dos lisse orné de filets dorés et listels noirs ; plats de toile chagrinée vert sombre ornés d'un encadrement d'un filet doré et d'un listel à froid avec initiale impériale couronnée dorée en écoinçons, premier plat avec grandes armoiries de l'Empire dorées au centre (fers absents d'OHR) et avec titre et dédicace « au général Wimpffen » dorés ; pièces métalliques protégeant les coins, tranches dorées (reliure de l'époque). Tous les tirages photographiques sauf 9 portent un timbre humide encré rouge reproduisant la signature de Gustave Le Gray.

Les 3 tirages contrecollés à gauche sur les 3 doubles pages du panorama n'en portent pas (seuls ceux de droite qui leur sont juxtaposés en portent) ; les 4 tirages contrecollés conjointement sur le f. 51 r°, représentant des vues de manœuvres, portent bien chacun un timbre humide encré rouge au nom de Gustave Le Gray, mais d'un type différent, en majuscules romaines ; les 2 tirages reproduisant des tableaux contrecollés sur les ff. 26 r°et 42 r° ne portent aucun timbre (ils ne sont peut-être pas de Gustave Le Gray lui-même mais appartiennent bien au recueil). Chacun des feuillets de bristol porte au recto un numéro au crayon dans l'angle inférieur droit  : 3, 5 à 31, 33 à 47, 51, 53, 55, 57. Cela correspond en fait au dénombrement des tirages photographiques : cette numérotation saute donc de 31 à 33 et de 47 à 51, le feuillet marqué du n° 33 portant 2 photographies (qui comptent pour les n° 32 et 33) et le feuillet marqué du n° 51 portant 4 photographies (qui comptent pour les n° 48 à 51), puis se poursuit de deux en deux pour les trois doubles pages du panorama (chacune à deux photographies juxtaposées comptant pour les n° 52 et 53, 54 et 55, 56 et 57).

En revanche, les vestiges de deux onglets entoilés (à ne pas confondre avec les nombreux talons de papier permettant d'égaliser l'épaisseur du volume) révèlent que deux feuillets ont été découpés postérieurement, l'un ayant dû porter les 2 photographies comptant pour les n° 1 et 2 manquants, l'autre ayant dû porter la photographie comptant pour le n° 4 manquant, probablement le portrait du général de Wimpffen. Mors, coiffes et coupes frottés avec petites épidermures ; quelques accrocs angulaires aux 4 premiers feuillets, taches au premier feuillet. Les mentions bibliographiques abrégées ci-dessous font références aux ouvrages suivants : Une Visite au camp de Châlons sous le Second-Empire : photographies de messieurs Le Gray, Prévot (Paris, Musée de l'Armée, 1996), Gustave Le Gray, 1820-1884, sous la direction de Sylvie Aubenas (Paris, BnF, 2002), et Des photographes pour l'empereur : les albums de Napoléon III, sous la direction de Sylvie Aubenas (Paris, BnF, 2004). Un joyau des fastes du Second Empire. Arrivé au pouvoir par un coup d'État, Napoléon III était désireux d'asseoir sa légitimité et d'affirmer la grandeur de son régime : il marqua donc un vif intérêt politique pour la photographie, technique en grande vogue qui permettait une production en série à frais et délais bien moindres que la gravure jusque là employée.

Il soutint alors un programme de commandes publiques pour la réalisation de grands albums de photographies destinés à magnifier son règne : ces albums furent consacrés aux grands travaux (chemins de fer français, réunion des Tuileries au Louvre), au trésors patrimoniaux (château de Versailles, palais de L'Élysée, monuments de Rouen), aux campagnes militaires (guerre de Crimée), aux voyages officiels (Haute-Savoie), aux fêtes de la Cour, aux expositions universelles ou encore aux missions scientifiques à l'étranger (Mexique, Russie, Égypte). Les pouvoirs publics s'adressèrent à de véritables artistes, comme Charles Nègre, Édouard Baldus, ou Gustave Le Gray pour les présents Souvenirs du camp de Châlons (Des photographes, n° 107). « Au-delà de leur beauté intemporelle ou de leur perfection technique, [ces œuvres] témoignent qu'une certitude partagée a alors rapproché les photographes et le pouvoir : la foi dans la valeur de témoignage et dans la puissance de conviction propres à l'image photographique » (Sylvie Aubenas, dans Des photographes, p. 18). Le camp de Châlons, haut lieu de la « fête impériale » et « élément important de la propagande menée en faveur de la dynastie » (Gérard Bieuville, dans Une visite, p. 24).

Voulant remédier aux carences apparues dans l'organisation de l'armée française pendant la guerre de Crimée, Napoléon III fit organiser un camp militaire en Champagne, près de Châlons, destiné à l'entraînement des troupes et à des recherches en matière d'armement. L'inauguration eut lieu en grande pompe le 30 août 1857 en présence du couple impérial, et comprit des manœuvres de la Garde impériale jusqu'en octobre. De semblables parades auraient ensuite lieu tous les ans en été et à l'occasion de visites de personnalités civiles et militaires françaises et étrangères, mais aucune n'aurait le faste particulier de ces cérémonies et manœuvres inaugurales. Les souVenirs du camp de châlons de Le Gray, gratification offerte aux personnalités militaires ayant participe aux cérémonies et manœuvres. L'album des Souvenirs du camp de Châlons a probablement été commandé sur la cassette personnelle de l'empereur. Appelé à réaliser un reportage, Gustave Le Gray, alors au sommet de sa célébrité, fut logé plus d'un mois au camp de Châlons, en compagnie du peintre Bénédict Masson, et prit des vues et portraits qu'il assembla en un volume produit vraisemblablement à environ 25 exemplaires, c'est-à-dire pour chacune des personnalités militaires portraiturées pour l'occasion. Il n'en a été retrouvé qu'un peu moins de vingt exemplaires, dont près de la moitié actuellement conservée en dépôts publics et deux démembrés dispersés : il s'agit des albums Camou, Cassaignolles, Castelnau, Cetty, Decaen, Eggs, Larrey, Lepic, Montebello (Lannes), Morand, Morris, Manèque, Mellinet, Reille, Roubaud, Toulongeon, Verly et le présent album Wimpffen. Alors général d'infanterie dans la garde impériale, Emmanuel-Félix de Wimpffen (1811-1884) était issu d'une famille de haute noblesse d'Ancien Régime. Petit-fils d'un général de la Révolution et de l'Empire et fils d'un colonel de l'Empire, il embrassa lui-même la carrière militaire et entra à Saint-Cyr. Il servit à quatre reprises en Algérie entre 1834 et 1870 (en tout seize année), et participa à la campagne de Crimée où il fut fait général de brigade (1855). De 1856 à 1859, époque du présent album, il commanda la 2e brigade de la 1re division de la Garde impériale, puis, devenu divisionnaire, combattit dans la campagne d'Italie où il fut blessé à Magenta (1859). En 1870, il fut placé à la tête du 5e corps d'armée puis commanda l'armée de Châlons, mais fut fait prisonnier le 2 septembre. Il prit ensuite sa retraite.

Un monument de l'« age d'or de la photographie ». Gustave Le Gray a su exploiter les qualités du procédé au collodion humide sur négatif verre, qui allie richesse des détails et douceur du grain, permettant en outre des tirages de très grand format. Portant un regard d'artiste sur son sujet, il a su accorder aussi de l'importance aux éléments naturels – arbres au vent, brume matinale –, d'où un « mélange de rigueur militaire et de poésie qui caractérise l'ensemble des vues du camp » (Sylvie Aubenas, dans Des photographes, p. 150). Il faut souligner également l'audace de son panorama en six clichés, un des premiers exemples, dans sa production, de ce système qu'il réutiliserait pour des marines. « La vue d'ensemble du camp en six planches, par la perfection des raccords, est un tour de force technique au service de la démonstration de la puissance militaire française après la guerre de Crimée : Napoléon III, qui en fut particulièrement satisfait, ne s'y trompa pas. L'art et la difficulté de juxtaposer ces images, soulignons-le, ne résident pas dans le seul cadrage, mais bien aussi dans la maîtrise des mouvements, de l'éclairage, des contre-jours, etc. » (Joachim Bonnemaison, dans Gustave Le Gray, p. 275). Quant aux portraits, ils sont composés dans le style novateur lancé par Gustave Le Gray, c'est-à-dire détourés et légèrement ombrés sur fond blanc dans un format ovale – ici tirés sur papier rectangulaire. L'anecdote impersonnelle des décors de studio est évacuée pour produir un effet plus dramatique recentré sur le modèle.

L'exemplaire Wimpffen, un des « grands albums », comportant 51 photographies, soit 11 portraits et 40 scènes et vues (dont 2 d'après des peintures de Bénédict Masson). Les albums connus renferment d'une vingtaine à une soixantaine de photographies, « selon un ordre et un choix variables – aucun album n'est semblable et aucun ne contient l'ensemble » (Sylvie Aubenas, dans Gustave Le Gray, p. 135). Durant le long mois qu'il passa au camp de Châlons, Gustave Le Gray prit en effet plus de photographies qu'il n'en figure dans les albums : « le grand nombre de vues isolées que l'on conserve dans les collections publiques ou privées [...] indique que Le Gray eut aussi l'autorisation de commercialiser des vues pour son propre compte, celles qui avaient été retenues pour composer les albums mais aussi d'autres qui n'existent qu'en planches isolées » (Sylvie Aubenas, ibid.). Il existe de « grands albums » avec portraits et vues, et de « petits albums » avec vues seules, sachant qu'une base de 27 vues est commune à la plupart des exemplaires. On observe qu'« il existe une hiérarchie dans l'importance des albums qui correspond très exactement à la hiérarchie de l'état-major du camp » (Florence Le Corre, dans Une Visite, p. 136). Par ailleurs, les variations dans le contenu des albums « laissent penser aussi que chacun des bénéficiaires de l'impérial présent eut son mot à dire sur la composition de son exemplaire » (Sylvie Aubenas, dans Gustave Le Gray, p. 135). Plusieurs mentions autographes du général de Wimpffen, au crayon au verso de 3 feuillets, le confirment ici : « ajouter 3 feuilles blanches » (f. 3 v°), « placer une f. pour le gal Clerc [sic] » (f. 7 v°), « placer deux feuilles, 1 pour le gal Cassaignole, 1 pour le colonel Pajol » (f. 11 v°). Le général de Wimpffen a par ailleurs légendé plusieurs des photographies, à l'encre et au crayon sur les supports, pour repérer des personnages dans des vues de groupes, ou pour préciser leurs grades, notamment quand ils avaient reçu des promotions entre temps. Les indications portées permettent de situer ces annotations vers 1859-1860. Quatre des personnalités figurant dans l'album ont quant à elles porté des mentions autographes sur leurs portraits. Il s'agit de camarades de la Garde impériale : le général Mellinet (dédicace amicale), le général Camou (signature), le futur général Reille (nom et grade), et le capitaine Blache du 3e régiment de Grenadiers (nom et grade). Le présent album comporte des épreuves des photographies suivantes (les feuillets sont indiqués au moyen des numéros qu'ils portent au crayon dans l'angle inférieur droit du recto, même s'il ne s'agit pas à proprement parler d'une foliotation) : Auguste Regnaud de Saint-Jean d'Angely (f. 5 r°), 307 x 231 mm. Légende autographe du général de Wimpffen à l'encre sous le tirage, « Comte Regnault St-Jean d'Angely. Maréchal de France, comdt en chef la Garde impériale ». — Émile Mellinet (f. 6 r°), 329 x 248 mm, correction à l'encre près d'une jambe. Dédicace autographe signée du général Mellinet sur le tirage, « Au gal Félix de Wimpffen, son vieux camarade et ami... ». Légende autographe du général de Wimpffen à l'encre sous le tirage, « Le général de division Mellinet, comdt la 1re division de la Garde impériale ». — Jacques Camou (f. 7 r°), 325 x 248 mm, correction à l'encre près des jambes. Signature du général Camou sur le tirage dépassant sur le support. Légende autographe du général de Wimpffen à l'encre sous le tirage, « Le général de division Camou, comdt la 2ème division de la Garde impériale ». — Charles François Joseph Aimé Maneque (f. 8 r°), 324 x 248 mm, infimes traces d'encre sur le tirage. Légende autographe du général de Wimpffen à l'encre sous le tirage, « Manèque, général de brigarde [sic] de la Garde impériale, nommé général de division par suite de la bataille de Solférino ». — Claude Théodore Decaen (f. 9 r°), 326 x 252 mm, infimes traces d'encre sur le tirage. Légende autographe du général de Wimpffen à l'encre sous le tirage, « Decaen, général de brigade de la Garde impériale, nommé général de division par suite de la bataille de Magenta ». — Louis-Michel Morris (f. 10 r°), 324 x 227 mm, infimes traces d'encre sur le tirage. Légende autographe du général de Wimpffen à l'encre sous le tirage, « Le général de division Morris, commandant la division de cavalerie de la Garde impériale » (Une Visite, reproduction p. 63). — Theodore Élie Dupuch de Feletz (f. 11 r°), 324 x 247 mm. Légende autographe du général de Wimpffen à l'encre sous le tirage, « Dupuch de Felletz, général de brigade de cavalerie de la Garde imple, nommé général de division ». — Andre-Charles-Victor Reille (f. 12 r°), 324 x 248 mm, infimes traces d'encre sur le tirage. Mention autographe signée à l'encre du futur général Reille sous le tirage : « ... lt-colonel chef d'état-major de la 1e don d'infe de la Garde ». Légende autographe du général de Wimpffen à l'encre sous le tirage, « nommé colonel durant la campagne d'Italie, aide de camp de l'empereur ». — Antoine Joseph Edmond Cetty (f. 13 r°), 337 x 235 mm. Légende autographe du général de Wimpffen à l'encre sous le tirage, « Mr Cetty, intendant de la Garde impériale ». — Jean Joseph Gustave Clerc (f. 14 r°), 353 x 263 mm. Légende autographe du général de Wimpffen à l'encre sous le tirage, « Clerc [sic], général de brigade de la Garde impériale. Tué le 4 juin [1859] à Ponte-Nuovo di Magenta ». — Charles-Pierre-Victor Pajol (f. 15 r°), 331 x 259 mm. Légende autographe du général de Wimpffen à l'encre sous le tirage, « Comte Pajol, colonel d'état-major, chef d'état-major de la division de cavalerie de la Garde ». — L'empereur et son état-major devant le pavillon impérial (f. 18 r°), 287 x 363 mm, petite trace d'encre sur le tirage. Mention autographe signée à l'encre par le capitaine Blache, un des militaires figurant sur le cliché, qui s'est marqué sur le tirage par le numéro « 1 » et a indiqué, sous le tirage, « Blache, capitaine 3e g[renadi]ers ». Légendes autographes du général de Wimpffen qui a marqué sur le tirage deux autres personnes, par les numéros « 2 » et « 3 », et indiqué sous le tirage : « 2 Espinasse », « 3 Fleury », ajoutant « 4 Regnaud de St-Jean d'Angély » et « 5 Lepic », sans que ces deux numéros soient visibles sur le tirage (Une Visite, reproduction p. 31). — La messe du 4 octobre (f. 19 r°), 300 x 381 mm. Légende autographe du général de Wimpffen au crayon sous le tirage, « 1 de Wimpffen, 2 [un nom illisible] », ces numéros ne semblant pas figurer sur le tirage (Une Visite, reproduction p. 44). — Le général Fleury, le colonel Lepic, le lieutenant de vaisseau de Champagny, le capitaine Friant devant le pavillon impérial (f. 20 r°), 287 x 364 mm, petite trace d'encre sur le tirage. Légende autographe du général de Wimpffen au crayon sous le tirage, « 1 Toulongeon [sic], 2 Lepic », ces chiffres ne semblant pas figurer sur le tirage (Une Visite, reproduction p. 47). — L'artillerie de la Garde impériale (f. 21 r°), 286 x 364 mm, infimes traces d'encre sur le tirage (Une Visite, reproduction p. 55). — Les zouaves de la Garde impériale : la consigne (f. 22 r°), 327 x 378 mm, petites traces d'encre sur le tirage (Une Visite, reproduction p. 35). — Manœuvres de la cavalerie de la Garde impériale (f. 23 r°), 258 x 341 mm, infimes traces d'encre sur le tirage (Une Visite, reproduction p. 75). — Le jeu de la drogue (f. 24 r°), 327 x 367 mm. La « drogue » était un jeu de cartes populaire chez les militaires et les marins (Gustave Le Gray, n° 145, reproductions n° 160 p. 136, et vignette p. 368 ; Une Visite, reproduction p. 38). — Le repas des zouaves (f. 25 r°), 326 x 382 mm, petite trace d'encre (Une Visite, reproduction p. 43). — Fête arabe improvisée par les zouaves (f. 26 r°), 201 x 355 mm, reproduction d'une peinture de Bénédict Masson, signature de l'artiste repassée à l'encre (Une Visite, reproduction p. 72). — Manœuvres du 3 octobre 1857 (f. 27 r°), 259 x 332 mm, petit trait à l'encre sur le tirage (Gustave Le Gray, n° 146, reproduction n° 165 p. 138 ; Une Visite, reproduction p. 56). — Les Cent-Gardes (f. 28 r°), 310 x 374 mm (Une Visite, reproduction p. 49). — le délinquant (f. 29 r°), 328 x 375 mm, infime trace d'encre sur le tirage (Une Visite, reproduction p. 40). — [Zouaves de la Garde impériale :] le récit (f. 30 r°), 327 x 386 mm (Gustave Le Gray, n° 144, reproductions n° 259 p. 224 et vignette p. 369 ; Une Visite, reproduction p. 39). — Manœuvres de cavalerie (f. 31 r°), 275 x 360 mm, infimes traces d'encre sur le tirage (Une Visite, reproduction p. 82). — Manœuvres de troupes (f. 32 r°, contrecollé en haut), 154 x 331 mm, infimes traces d'encre (Gustave Le Gray, n° 155, reproductions n° 258 p. 224 et vignette p. 370 ; Une Visite, reproduction p. 62). — En visite au camp de Châlons (f. 32 r°, contrecollé en bas), 153 x 332 mm, infimes traces d'encre (Une Visite, reproduction p. 62). — Les grenadiers de la Garde impériale (f. 34 r°), 305 x 373 mm, infimes traces d'encre (Une Visite, reproduction p. 54). — lanciers et dragons de la garde impériale (f. 35 r°), 294 x 378 mm, infimes traces d'encre sur le tirage. Légendes autographes du général de Wimpffen à l'encre sous le tirage, « Comte Pajol, colonel chef d'état-major de la d[ivisi]on de cavalerie », « bivouac du général Morris » (Une Visite, reproduction p. 48). — Manœuvres : route en perspective (f. 36 r°), 299 x 344 mm, infimes traces d'encre (Gustave Le Gray, n° 147, reproductions n° 166 p. 139 et vignette p. 368 ; Une Visite, reproduction p. 77). — la toilette des zouaVes (f. 37 r°), 327 x 376 mm, infimes traces d'encre sur le tirage (Une Visite, reproduction p. 37). — Le quartier des zouaves de la Garde impériale (f. 38 r°), 308 x 366 mm, infimes traces d'encre sur le tirage (Une Visite, reproduction p. 41). — la musique des sapeurs et les Voltigeurs de la garde impériale (f. 39 r°), 299 x 350 mm, infimes traces d'encre sur le tirage, légende autographe du général de Wimpffen à l'encre sous le tirage, « Relevé des postes de la Garde au bivouac de l'empereur » (Une Visite, reproduction p. 33). — Scène de campement (f. 40 r°), 289 x 371 mm (Une Visite, reproduction p. 61). — Le campement, Châlons (f. 41 r°), 285 x 370 mm, infimes traces d'encre (Gustave Le Gray, n° 148, reproductions n° 167 p. 140 et vignette p. 368 ; Une Visite, reproduction p. 52). — Feux du bivouac (f. 42 r°), 280 x 360 mm, reproduction d'un tableau de Bénédict Masson (Une Visite, reproduction p. 73). — La table de l'empereur (f. 43 r°), 293 x 359 mm, infimes traces d'encre (Gustave Le Gray, n° 149, reproduction n° 168 p. 140 ; Une Visite, reproduction p. 57). — Bivouac sur la Suippe, le quartier impérial (f. 44 r°), 286 x 372 mm, petites traces d'encre sur le tirage (Une Visite, reproduction p. 58). — Le quartier de l'artillerie de la Garde impériale (f. 45 r°), 271 x 344 mm (Une Visite, reproduction p. 71). — Zouaves de la Garde impériale (f. 46 r°), 303 x 383 mm, reprise à la plume et à l'encre, autre infimes traces d'encre (Une Visite, reproduction p. 42). — La messe (f. 47 r°), 286 x 353 mm, légendes autographes du général de Wimpffen à l'encre sous le tirage, « L'empereur », « Le maréchal Canrobert » partie gauche d'un panorama de 2 clichés à juxtaposer (Gustave Le Gray, reproduction n° 311 p. 384). — Manœuvres : artillerie et chasseurs a cheval de la Garde impériale (f. 51 r°, contrecollé en haut à gauche), 133 x 179 mm (Gustave Le Gray, n° 154, reproductions n° 161 p. 137 et vignette p. 370 ; Une Visite, reproduction p. 51). — Manœuvres : cavalerie de la Garde impériale (f. 51 r°, contrecollé en haut à droite), 132 x 178 mm (Gustave Le Gray, n° 152, reproductions n° 162 p. 137 et vignette p. 369 ; Une Visite, reproduction p. 51). — Manœuvres et civils (f. 51 r°, contrecollé en bas à gauche), 133 x 179 mm (Une Visite, reproduction p. 51). — Manœuvres : cavalerie de la Garde impériale (f. 51 r°, contrecollé en bas à droite), 133 x 179 mm (Gustave Le Gray, n° 153, reproductions n° 163 p. 137 et vignette p. 370 ; Une Visite, reproduction p. 51). — Panorama, vue divisée en 6 clichés juxtaposés 2 à 2 sur 3 doubles pages : 307 x 370 et 307 x 370 mm (ff. 51 v°-52 r°), 307 x 355 et 307 x 355 mm (ff. f. 52 v°-53 r°), 307 x 334 et 307 x 326 mm (ff. 53 v°-54 r°) (Gustave Le Gray, n° 151, reproductions n° 307 p. 280 et vignettes p. 369). Exemplaire enrichi de 3 photographies de Gustave Le Gray dont un autoportrait dédicacé. Plusieurs des albums connus ont été enrichis de photographies et pièces ajoutées, et c'est le cas de celui-ci qui en comprend 6 : 2 photographies montées dans le corps du recueil, 3 photographies montées sur un feuillet liminaire, et une photographie jointe sur un feuillet volant. Le Gray (Gustave). Autoportrait (f. 16 r°), 263 x 205 mm, sans timbre humide, traces de colle sur le support. Envoi autographe signé de Gustave Le Gray à l'encre sous le tirage, « au général de Wimpffen... » (Gustave Le Gray, n° 161, reproduction n° 98 p. 86). — Le Gray (Gustave). Léon Maufras (f. 17 r°), 324 x 251 mm, sans timbre humide, infimes traces d'encre sur le tirage, traces de colle sur le support. Envoi autographe signé de Léon Maufras à l'encre sous le tirage, « au général de Wimpffen... ». Ami et premier biographe de Gustave Le Gray, qui prit plusieurs portraits de lui, l'avocat Léon Maufras le conseilla dans ses affaires, écrivit un article en sa faveur dans le premier numéro du Monte-Cristo d'Alexandre Dumas, et lui servit de procureur en France quand il quitta le pays (1860). Léon Maufras mourut prématurément en décembre 1861. — Le Gray (Gustave). Balthasar Alban Gabriel de Polhes (tirage sur papier ovale), 249 x 183 mm, timbre humide en majuscules romaines au nom de Gustave Le Gray encré rouge, montage sur bristol volant de format plus réduit que les feuillets de l'album. Futur général, Balthasar Alban Gabriel de Bonnet Maurelhan de Polhès était alors colonel commandant le régiment des zouaves de la Garde impériale. Les 3 autres photographies ajoutées, d'auteurs différents, sont toutes montées en tête sur le f. 3 r° : Le Prince Impérial enfant sur cheval de bois, 145 x 104 mm sur feuillet de format 207 x 135 mm, retouches à l'encre noire. Signature à l'encre sur le tirage : « Mayer f[rè]res, s[uccesseu]r Pierson ». — L'impératrice Eugénie, 168 x 111 mm. Signature à l'encre sur le tirage « Mayer f[rè] res, s[uccesseu]r Pierson ». — Le Prince Impérial nourrisson, d'après un dessin, tirage sur papier ovale, 193 x 150 mm. Gustave Le Gray, un des acteurs majeurs de la seconde naissance de la photographie. Une des particularités de Gustave le Gray (1820-1884) est qu'ayant reçu une formation artistique – il fut l'élève du peintre Paul Delaroche –, il chercha d'abord à s'imposer à la fois comme peintre et comme photographe, entre 1847-1853 environ, et qu'il produisit aussi une œuvre personnelle qui le distingue des photographes commerciaux des boulevards. Il utilisa le daguerréotype, le calotype, la photographie sur papier, mais fut aussi l'auteur d'inventions personnelles importantes : le négatif sur papier ciré sec, ou surtout, conjointement avec Frederick Scott Archer, le collodion sur négatif verre qui offrit une seconde naissance à la photographie en ouvrant des perspectives commerciales nouvelles. Il mena aussi une activité de pédagogue, publiant des manuels et ouvrant un cours où fréquentèrent Léon de Laborde, Maxime Du Camp (qui confierait à Le Gray la réalisation du tirage de ses photographies de voyage en Égypte), Henri Le Secq ou Charles Nègre. Gustave Le Gray connut avec son atelier un succès croissant : il fut choisi pour participer à la mission héliographique lancée par la Commission des Monuments historiques (1851), reçut la commande de reproductions d'œuvres d'artistes tels qu'Ingres ou Gérôme, des vues des Salons (1851-1853), et des images de propagande bonapartiste : un portrait du Prince-Président (1852) et des reportages sur des événements officiels comme l'inauguration du camp de Châlons (1857). Il déménagea en 1855 boulevard des Capucines où, grâce au financement d'une société en commandite, il installa un nouvel et luxueux atelier afin de développer une activité de portraitiste du beau monde. Il n'en poursuivit pas moins son activité personnelle, des vues de forêts, des vues de Paris, mais aussi des marines rendues possibles par l'adoption du négatif verre au collodion humide – ces dernières rencontrèrent un immense succès en France et en Angleterre. Cependant, se consacrant plus à cette œuvre personnelle qu'à l'activité rentable de son atelier de portraits, peu régulier dans sa gestion, incapable en outre de mettre sur mettre sur pied son projet d'imprimerie photographique, qui aurait pu s'avérer profitable, il connut bientôt de graves difficultés financières : amis et confrères commencèrent à prendre leurs distances, l'affaire périclita et fut mise en liquidation en février 1860. Peut-être par goût ou pour fuir ses créanciers, Gustave Le Gray partit en Méditerranée afin d'accompagner Alexandre Dumas et d'illustrer de photographies le récit de voyage que celui-ci projetait. Il passèrent par la Sicile en pleine lutte garibaldienne mais se séparèrent prématurément à Malte durant l'été 1860. Gustave Le Gray suivit alors le journaliste Édouard Lockroy, qui quittait également le groupe d'Alexandre Dumas, pour aller faire un reportage sur l'expédition militaire française en Syrie. Loin de rentrer en France, il se rendit ensuite en Égypte et s'installa en 1861 dans la ville relativement occidentalisée d'Alexandrie où il retrouva des relations et portraitura les voyageurs européens comme le comte de Chambord, avant de se fixer vers 1864 au Caire, ville plus nettement orientale. S'il eut une clientèle de particuliers, notables égyptiens ou membres de la petite communauté française, il vécut principalement des faveurs d'Ismaïl Pacha : celui-ci lui passa des commandes de photographies, et le nomma professeur de dessin auprès de ses propres enfants et des officiers des Écoles militaires. Sa situation financière semble être demeurée néanmoins précaire – il ne régla d'ailleurs pas ses affaires à Paris, ne fit jamais venir auprès de lui sa première famille et vécut avec une nouvelle compagne dont il eut un enfant.

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