Lot n° 136

Max JACOB.

Estimation : 12 000 - 15 000 €
Adjudication : 21 484 €
Description
Sacrifice impérial. Paris, Les Introuvables pour les frères Émile-Paul, 1929.
Relié avec, du même:
Ballades. Paris, René Debresse, sans date [1938].
2 ouvrages reliés en un volume in-12, vélin blanc à la Bradel, deux grandes peintures originales sur les plats, non rogné, tête dorée, couvertures conservées (reliure de l' époque).
Éditions originales.
Sacrifice impérial a été tiré à 30 exemplaires, tous hors commerce et sur vergé de Hollande, plus quelques exemplaires de chapelle: ces derniers sont justifiés par une svastika de couleur mauve, comme ici. Max Jacob le considérait comme son chef-d'oeuvre, au point d'inscrire sur l'exemplaire de Marcel Béalu: “Je te félicite de posséder ce livre qui est certainement mon seul recueil bon. Conserve-le pour qu'après ma mort on sache ce que j'aurais pu ou dû être” (Catalogue Max Jacob et les écrivains rémois, 1994, pp. 39-40).
Ballades fut le dernier livre publié du vivant de Max Jacob qui décèdera au camp de Drancy dans la nuit du 5 au 6 mars 1944, deux jours avant le départ du convoi qui devait l'emmener à Auschwitz.
Exemplaires offerts par Max Jacob à Paul Éluard, enrichis de beaux envois, de longs ajouts autographes et d'un autoportrait original en tête du premier.
Au très grand et très profond et très natif
Paul Éluard
Ce poète sans pouces dans les entournures du gilet le bien humble gribouilleur son ami
Max Jacob
L'envoi sur Ballades porte:
J'ai bu à toutes les coupes, elles ont été vides une seule coupe est magique, aussitôt pleine que vide, la coupe de l'amitié.
Max Jacob, 40
Le poème en prose autographe, couvrant une page de garde, est intitulé L'hamadryade.
Il est dédicacé à Éluard.
Les trois longues notes autographes en marge de certains poèmes, dont une couvre une page entière, indiquent l'origine de la composition et des remarques d'ordre littéraire.
Quant au grand autoportrait au fusain rehaussé d'encre et de gouache blanche placé en frontispice du premier recueil, il porte cette légende autographe: “Max Jacob en octobre 42 peu de temps avant l'asile d'aliénés.”
Recueil unique confié par Paul Éluard au peintre Henri Goetz qui l'a décoré de 7 gouaches et aquarelles originales dont deux à pleine page ainsi que sur les plats de la reliure.
Compositions surréalistes d'une grande finesse. En 1940, à Carcassonne, Henri Goetz (1909-1989) se lia d'amitié avec Magritte, Ubac et leurs amis belges réfugiés. De retour à Paris, il participa à la création de La Main à plume. Il participa à l'exposition internationale du Surréalisme à Paris en 1947. (Dictionnaire général du Surréalisme et de ses environs, p. 186.)
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