Lot n° 1029

MAURIAC François (1885-1970) [AF 1933, 22e f]. — L.S. « François Mauriac », Paris 11 mai 1939, à Georges GOYAU, secrétaire perpétuel de l’Académie française ; 1 page et demie in-4 dactylographiée à son adresse (portrait joint).

Estimation : 300 - 400 €
Adjudication : 910 €
Description
Violente protestation avant la réception de Charles Maurras à l’Académie [8 juin 1939].

Mauriac s’indigne que Maurras l’ait traité dans l’Action française de « Tartuffe du christianisme monnayable », et demande quelle devra être son attitude lorsque « M. Maurras viendra siéger dans cette salle et nous nous lèverons tous pour l’accueillir […]. Ayant pris parti publiquement dans des questions qui ont divisé les Français, l’idée ne m’est jamais venue de protester contre des écarts de langage au cours d’une discussion ou d’une polémique. Mais il s’agit ici d’une insulte, d’une calomnie ». Il exige des excuses de Maurras à l’Académie française, et sa promesse « pour l’avenir à ce que les attaques de son journal contre ses nouveaux confrères ne soient jamais diffamatoires »…

▬ On joint :
• la copie par Mme Goyau de la Lettre de Maurras à Goyau du 22 mai 1939, riposte à la lettre de Mauriac :
« Je croirais manquer au respect de l’Académie en supposant qu’elle ait ignoré qui elle a élu […]. L’Académie n’est pas un bureau de censure de presse, ni un conseil de discipline. Je ne crois pas qu’il y ait intérêt à l’encombrer d’une affaire qui serait déjà réglée si elle avait suivi son cours naturel […] Pas plus à l’Académie française qu’ailleurs personne ne peut songer à accuser M. François Mauriac de trafiquer des choses saintes. Un jeu de citations, dénuées d’intentions a fait tout le mal »…
• Plus une L.A.S de François MAURIAC, 27 décembre 1932, à G. Goyau (carte oblong in-12 à en-tête Le Président de la Société des Gens de lettres), demandant une entrevue avant sa candidature à l’Académie : « je crois que cette fois-ci, je dois essayer »…
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