Lot n° 70

PROUST (Marcel).

Estimation : 2 000 - 4 000 EUR
Adjudication : 11 000 €
Description
Du côté de chez Swann. Paris, Bernard Grasset, 1914. In-12 (174 x 110 mm), demi-toile bise, plats de papier décoré, couverture conservée. Édition originale, couverture à la date de 1913 (initiales BG au plat inférieur de la couverture), état intermédiaire avec mention fictive de Troisième édition. « Les exemplaires de cet état intermédiaire sont très rares. Le seul que nous connaissons appartient à M. Edouard Loewy, qui a eu l’amabilité de nous le communiquer » (Max Brun, Contribution à l’étude des premiers tirages de l’édition originale de « Du côté de chez Swann », 1936, p. 16).
ENVOI À EUGÉNIE ELLENBERGER , ÉPOUSE DE HUGO FINALY, sur le feuillet précédant le faux titre :
À Madame Hugo Finaly
En respectueux hommage d’attachement profond et reconnaissant
Marcel Proust
Jenny Ellenberger (1850-1938) était la nièce d’Horace de Landau, et c’est par elle que les collections Landau passèrent aux Finaly. Son fils Horace était le condisciple de Proust à Condorcet, et sa fille Mary passe pour l’une des figures d’Albertine. L’envoi est forcément antérieur à 1915, puisqu’il n’y est pas question de la santé de Hugo Finaly, qui mourra le 8 janvier 1915.
« Cette dynastie de la finance, d’origine autrichienne, offre à la connaissance de Proust trois de ses générations : le grand-père Sigmund (1805-1875), le père Hugo (1844-1915) et sa femme Eugénie Ellenberger (1850-1938), reine d’un salon littéraire, et surtout leurs cinq enfants, ses contemporains : Horace (1871-1945), son condisciple à Condorcet, et ses sœurs Mary, Julie-Florence, Rosita et Edith…Cet été 1889, Proust suit les Finaly à Ostende, en villégiature…En août 1892, tous ces jeunes gens se revoient à Trouville…où les Finaly ont loué la villa des Frémonts, modèle de la Raspelière dans la Recherche. Par l’intermédiaire de Proust, Horace de Landau achète la villa à la fin de l’été pour sa nièce, Mme Hugo Finaly [la destinataire de notre envoi]. Quant à lui, il préfère séjourner en Italie, aussi le surnomme-t-on « le monsieur de Florence » ou, comme il est extrêmement riche, « le roi lire ». Proust fut quelques fois tenté de s’installer comme lui à Florence, et s’enquit des palais à louer par l’intermédiaire de Mme Finaly : il rêvait d’admirer la merveilleuse bibliothèque d’incunables et de livres anciens de l’oncle Horace…En atendant, sous le soleil normand de 1892, la jolie Mary aux yeux pers galvanise un peu tous ces lycéens en vacances, et F. Gregh prétend que Marcel lui fit la cour. …Toute la famille … inspirera à Proust celle des Bloch ». Dictionnaire Marcel Proust, 2015, article « Finaly » par G. Henrot, p. 381-382.
Provenance Landau-Finaly (Ex-libris, avec n° manuscrit 60096-97).
Exemplaire relié assez court, sans le dos, couvertures défraîchies.
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