Lot n° 394

CÉLINE, Louis-Ferdinand — Manuscrit autographe signé pour D’un Château l’autre. — S. l., [vers 1954-1957]. — 52 p. in-4 (27 x 21,1 cm).

Estimation : 5 000 - 8 000 €
Adjudication : Invendu
Description
Ce manuscrit comporte 52 pages sur papier crème, rédigées au stylo bille, foliotées de 82 à 129, avec de nombreuses biffures, ajouts et corrections. Elles correspondent aux pages 59 à 71 de l’édition originale publiée en 1957 chez Gallimard.

Ce manuscrit de travail est très éloigné de la version définitive publiée, même si l’on retrouve l’essentiel des faits et des intrigues.
De nombreux passages ont été réécrits ou supprimés, d’autres ont été abondamment développés.

Ainsi Céline écrit :
« Je fais pas de macabre par plaisir, pour vous épater, comme tant d’auteurs à bout de souffle… ! non ! Je vous parlais de la fosse commune. Il avait pas retenu sa place. » De nombreux passages sont biffés et Céline reprend : « Au diable. A Thiais. ou encore plus loin ! en Provence… bon ! Mais moi mort Lili dites voir ? et mes chiens féroces ? et mes greffes ? Je vois pas Lili de taille à se défendre… débrouillarde… Non ! elle en entendra un petit peu ! Il s’est foutu tout le monde à dos […] » (feuillet 82). Ce passage devient dans le texte publié : « Je vais pas donner dans le macabre, loufiats, croquemorts, etc., non !… je vous parlais de la fosse commune… pas celle d’ici… plus loin… à Thiais !… plus loin encore… mais moi parti ?… Lili ?… les chats… les chiens… je vois pas du tout Lili se défendre… elle est pas faite pour… ce déferlement !… vous parlez !… une de ces ruées « d’ayants droit » !… amis, parents, escrocs, huissiers, voraces tout poil !… oh nous connaissons !… oui ! certes !… tous les pillages !… ici ! là !… ailleurs !… partout ! mais Lili seule ?… Il s’est foutu tout le monde à dos !… »

Les nombreuses biffures et corrections permettent d’appréhender le travail
stylistique de Céline.

♦ Précieux et important manuscrit de travail pour D’un Château l’autre.

Tache avec matière au feuillet 109, mouillure, quelques rousseurs et déchirures marginales.
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