Lot n° 444

LOUŸS, Pierre — Manuscrit autographe pour Aphrodite. — [Paris, 1896]. — 2 forts volumes in-4 (34,8 x 28,7 cm), maroquin bordeaux, sur les plats encadrement de 5 filets dorés, dos à nerfs orné de motifs dorés, tranches dorées, encadrement...

Estimation : 12 000 - 15 000 €
Adjudication : 12 000 €
Description
intérieur de 7 filets dorés (E. Maylander rel. dor.). — I : 210 ff.– II. 210 ff., montés sur papier vergé paille.
♦ Précieux manuscrit autographe complet, ayant servi à la publication du texte en
feuilleton dans la revue du Mercure de France.

Le texte, proche de son état définitif, comporte quelques ratures, ajouts, ou marques d’hésitation. Le feuillet de titre porte le premier titre choisi par Pierre
Louÿs : « l’Esclavage », puis un second feuillet, sous le titre « Aphrodite. Moeurs antiques », indique la disposition du texte pour la publication en volume.

Les feuillets de Pierre Louÿs (papier vergé au filigrane « Joynson superfine », 25 x 20 cm) sont écrits d’un seul côté à l’encre bleue-violette, brune ou noire.
L’ensemble est signé plusieurs fois (de la main de Louÿs et d’une autre), porte des marques du prote au crayon bleu, des indications typographiques à l’encre. Les feuillets sont numérotés (la préface avec un numérotation séparée), avec quelques erreurs.

« Criant au chef-d’oeuvre, François Coppé, dans le Journal du 16 avril 1896 lançait Aphrodite et du même coup le Mercure de France. À vingt-six ans Pierre Louÿs devenait un homme célèbre. Ses débuts à la revue dataient de 1893. Habitué du salon de José-Maria de Heredia comme de celui de Mallarmé, il fréquentait assidûment la rue de l’Échaudé où il retrouvait plusieurs de ses amis : André Gide, qu’il avait connu à l’École alsacienne en 1888, Henri Albert, l’introducteur de Nietzsche en France, et Jean de Tinan.

Aphrodite, refusé d’abord à l’Écho de Paris et à la Revue blanche, sortit en
feuilleton dans le Mercure, d’août 1895 à janvier 1896, sous le titre L’Esclavage.
Contrairement aux habitudes de la maison, le livre parut d’abord en édition
ordinaire, le 28 mars 1896 […].

Pierre Louÿs en avait profondément remanié le texte et avait remplacé le titre qu’il jugeait ambigu par celui d’Aphrodite. Le tirage fut épuisé en quelques jours et Vallette, débordé par un tel succès, dut réimprimer le livre. En décembre, une édition de luxe fut réalisée. » (Quignard, Le Mercure de France, cent un ans d’édition.)
Quignard, Marie-Françoise. Le Mercure de France : cent un ans d’édition, p. 45.

Petites éraflures à un plat, coins, coiffes et coupes très légèrement frottés. Quelques rares rousseurs au papier servant de support aux feuillets de Louÿs, traces de pliure et de doigts.

Cachet du « Mercure de France, A. Vallette directeur » à un feuillet.
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