Lot n° 601

fORMEY Johann Heinrich Samuel (1711-1797) pasteur et philosophe allemand, fils de huguenots français ; collaborateur de l’Encyclopédie ; secrétaire perpétuel de l’Académie de Berlin. — L.A.S. « Formey Conseiller Privé du Roi,...

Estimation : 800 - 1000
Adjudication : 2 080 €
Description
Secretaire perpétuel de l’Académie », Berlin 18 juin 1774, à Monseigneur [Antoine-René de Voyer d’Argenson, marquis de PAULMY] ; 4 pages in-4.
Longue et belle lettre sur l’Académie de Berlin, huit jours après le sacre de Louis XVI.

Le souvenir de son correspondant, l’« un des Hommes du siecle qui font le plus d’honneur à l’humanité, à leur Patrie & aux Lettres », reste gravé dans son cœur :

« mes yeux vous ont fidelement suivi dans toutes les situations par lesquelles la Providence vous a conduit », et il se réjouit, alors que la France commence « un nouveau feuillet du livre de ses destinées », de le voir recevoir une des premières marques de confiance de son souverain… Il lui semble avoir pressenti ce règne par une « espèce d’inspiration philosophique », en écrivant sur la Paix, et en en envoyant la conclusion, « née d’un véritable enthousiasme », au Duc de La Vauguyon, « en le priant de le mettre aux pieds de Monseigneur le Dauphin, aujourd’hui glorieusement régnant. J’en reçus la réponse la plus obligeante »… Aujourd’hui, il dépose à nouveau ce discours entre les mains de Paulmy pour ce monarque « qui remplira le mieux l’idée du vrai Sage couronné, qui ressemblera le mieux à ce Télémaque que la France avoit déjà vu, comme une ravissante aurore, dans son auguste bisayeul »…
Formey avance dans sa carrière…
« Je viens de sortir de ma grande climactérique. Quoique j’aye eu à lutter depuis 40 ans contre un rhumatisme impitoyable, mon esprit & mon corps ne laissent pas de se soutenir encore assez bien. Je tiens toujours la plume de notre Académie, et j’ai déjà publié 29 volumes in4, savoir 25 des anciens Mémoires, 3 des nouveaux, & l’Histoire dans un volume séparé, où se trouve votre excellent discours, prononcé le 2 février, 1747 [le Discours sur la nécessité d’admettre des étrangers dans les sociétés littéraires]. J’ai vu bien des changemens & des révolutions dans cette Compagnie. La mort de M. de MAUPERTUIS me fut extrèmement sensible. Je l’aimois sincèrement, et j’ose dire qu’il me payoit de retour. J’aurois souhaité que sa place de président eût été remplie, l’anarchie étant le plus désagréable des états. Des tracasseries nous ont fait perdre M. EULER & sa famille en 1766. Nous avons en M. de la Grange l’homme le plus digne de le remplacer. Notre grand chymiste MARGGRAF est d’une santé fort chancelante. Pour peu que je vive encore, j’aurai rendu les derniers devoirs à tous mes confreres du renouvellement en 1744 »…
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