Lot n° 632

NIETZSCHE Friedrich (1844-1900). — L.A.S. « Friedrich Nietzsche », Sorrente, Villa Rubinacci, [mi-février 1877], à son ami l’écrivain et peintre Reinhart von SEYDLITZ à Davos ; 2 pages in-8 ; en allemand.

Estimation : 15000 - 20000
Adjudication : 18 200 €
Description
Sur son séjour à Sorrente avec Paul Rée et Malwida von Meysenburg. — [Nietzsche y travaille alors à Menschliches Allzumenschliches (Humain, trop humain).]

« Lieber guter Freund, nichts als eine Anfrage – ausser dem allerherzlichsten Danke für Ihren Brief. Geht es Ihrer Gesundheit so gut und förderlich, um Bestimmungen über das Frühjahr treffen zu können? Ich hoffe und wünsche es aus ganzem Herzen. – Mich würden Sie nach wie vor in Sorrent finden. Meine beiden Freunde und Begleiter verlassen mich Ende März, und ich bleibe mit Frl. von Meysenbug (welche sich dankbar Ihrem verehrten Kreise empfiehlt) allein hier zurück. — Meinen Augen geht es schlechter, meinem Kopfe nicht wesentlich besser – also, mit altitaliänischer Wendung (welche ein päpstlicher Nepote zuerst gebrauchte; die Gerichtsdiener kamen, ihn zum Tode zu führen) „Va bene, patienza!“
Die Tage sind ausserordentlich schön; eine Mischung von Meer- Wald- und Bergluft herrscht hier, und viele halbdunkle stille Wege giebt es. Manche Pläne gehen uns Beiden (Frl. v. M[eysenbug] und mir) durch den Kopf, und Sie kommen immer mit darin vor.
Vor allem: wenn man keine Gesundheit hat, soll man sich eine anschaffen. – Haben wir sie aber, dann soll noch manches Gute zu Stande kommen, nicht wahr?
Treulich der Ihre Friedrich Nietzsche — Sorrent, Villa Rubinacci (eventuell können Sie hier Wohnung finden) ».

Il remercie cordialement Seydlitz de sa lettre, et lui demande si sa santé est suffisamment solide pour lui permettre de faire des projets pour le printemps. Il l’espère et le souhaite de tout son cœur. Nietzsche alors encore à Sorrente. Ses deux amis et compagnons [le philosophe Paul Rée et son élève Albert Brenner] le quitteront à la fin de mars et il restera avec Mlle von Meysenburg... ses yeux ont empiré et sa tête ne va guère mieux – aussi, comme dit la vieille expression italienne (utilisée pour la première fois par le neveu d’un pape lorsque les huissiers sont venus le chercher avant son exécution) :
“Va bene, patienza !”
Les jours sont d’une beauté exceptionnelle ; le climat de Sorrente mélange l’océan, la forêt et la montagne. On y trouve de nombreux chemins calmes et ombragés. De nombreux projets lui viennent à l’esprit (et à Mlle v. M.), et Seydlitz en fait toujours partie… Surtout : si on n’a pas de santé, il faut s’en acheter une. Mais si on en a, de bonnes choses devraient alors arriver, pas vrai ?...

Référence : eKGWB, BVN-1877, 596.
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