Lot n° 71

[OPÉRA, JEU & THÉÂTRE au XVIIIe]. LE TEXIER, Antoine (Lyon, 1736-vers 1815), lecteur et récitant ; né à Lyon, il s'exila à Londres en 1775 ; il avait gagné sa renommée comme acteur dans un genre de spectacle très particulier : il organisait des soirées où il lisait des oeuvres de théâtre en interprétant tous les personnages. Mme Du Deffand et Voltaire furent parmi ceux qui apprécièrent ses performances ; il rencontra Rousseau à Lyon en 1770 et Voltaire à Ferney en 1774. 3 L.A.S. à " Monsieur " et " Monsieur l'ambassadeur ". Lyon et Londres, 1769-1788. 20 pp. in-4.

Estimation : 500 - 600 EUR
Description
[OPÉRA, JEU & THÉÂTRE au XVIIIe]. LE TEXIER, Antoine (Lyon, 1736-vers 1815), lecteur et récitant ; né à Lyon, il s'exila à Londres en 1775 ; il avait gagné sa renommée comme acteur dans un genre de spectacle très particulier : il organisait des soirées où il lisait des oeuvres de théâtre en interprétant tous les personnages. Mme Du Deffand et Voltaire furent parmi ceux qui apprécièrent ses performances ; il rencontra Rousseau à Lyon en 1770 et Voltaire à Ferney en 1774. 3 L.A.S. à " Monsieur " et " Monsieur l'ambassadeur ". Lyon et Londres, 1769-1788. 20 pp. in-4.
Longues et intéressantes lettres témoignant de sa carrière très singulière de récitant, de Lyon à Londres, sa passion pour le jeu et sa vie pour le théâtre. Il évoque tout d'abord son addiction du jeu, ses dettes et l'influence bénéfique de son correspondant pour l'en tirer. " Il est certain que vous avez changé ma manière d'exister, je vois cela sur un article bien essentiel qui est le jeu ; autrefois, après les plus belles promesses de ne plus jouer, je me suis laissé entraîner à l'occasion, je ne pouvais pas voir beaucoup d'or sur une table sans être violemment tenté, et j'avais le malheur de succomber [] ". Dans une seconde lettre de 10 pages, il justifie longuement sa conduite, déplorant l'interdiction qui lui était faite de jouer la comédie. " Enfin, que me reproche-t-on d'avoir joué la comédie, je vous en ay demandé la permission, monsieur, je ne l'ay jamais jouée que chez M. de Flesselles et chez M. le prévost des marchands qui m'accable de bontés, où je suis traité comme le fils de la maison et qui a poussé l'attention et la délicatesse jusqu'à aller au devant de tous les frais qu'entrainent ces sortes de plaisirs [] ". Mais il doit s'exiler à Londres, où il exerce pleinement sa passion pour l'opéra et le théâtre. " Je pars demain avec M. Sheridan pour aller passer quelques jours à sa campagne mettre avec lui la dernière main à une traduction que je lui ai donnée de la Caravane [du Caire] que nous allons faire exécuter à Demoylare avec la musique de Grétry, comme j'y ai fait exécuter Richard Coeur de Lion ; il seroit bien intéressant pour moi de voir quelques représentations de ce spectacle à l'Opéra de Paris pour le faire donner ici dans tout son éclat ; je serois d'ailleurs fort aise de pouvoir vous montrer le plan d'une idée qui m'est venue au sujet de votre salle de bal [] ".
Le Texier fit publier, à Londres, en 8 volumes (1785-1787), un Recueil des pièces de théâtre lues par M. Le Texier en sa maison, Lisle Street, Leicester Fields. Et, en 1790, Idées sur l'Opéra, présentées à Messieurs les souscripteurs, les actionnaires, et les amateurs de ce spectacle. En 1777, il publia le seul numéro connu du Journal étranger de Littérature, des spectacles et de Politique.
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