Lot n° 83

ROUGET de LISLE (1760 Lons le Saulnier 1836 Choisy le Roi)

Estimation : 1 000 - 1 200 EUR
Adjudication : 1 000 €
Description
Ancien officier d'artillerie, poète et musicien, auteur de La Marseillaise en 1792.
Lettre autographe signée Rouget de L. adressée à Maurice Schlesinger éditeur de musique à Paris.
1page in-8 à l'encre noire sur bi-feuillet (papier filigrané Gaudin), 28 décembre [1830], adresse du destinataire et cachet postal de Choisy-le-Roi daté 31 décembre 1830 au verso du second feuillet.
Rare lettre concernant le procès en contrefaçon fait par Maurice Schlesinger aux éditeurs de La Marseillaise.
Vous comptez pour tout, Monsieur Schlesinger, vos embarras, et vous ne comptez pour rien ceux où vous précipitez ceux qui ont affaire à vous.Et puis qui du recueil ou de vous-même vous a suscité le procès dont vous me parlez, ainsi que les dépenses et tous les désagréments qui en sont la suite ? Dans aucun cas... au reste, je m'abstiens de toute récrimination, elles me mèneraient trop loin Je ne vous répondrais même pas si l'on n'exigeait de moi de vous demander comment vous prétendez remplacer vos 3 billets, car le 3eme aura le sort des 2 premiers; ni moi, ni les autres intéressés, nous n'avons aucun doute à cet égard.
Si vos propositions conviennent, on y accédera, si non l'affaire suivra son cours. [...] *Rouget de Lisle avait vendu le 18 aout 1830, par acte notarié, à l'éditeur de musique Maurice Schlesinger, la propriété de cinquante chants nationaux dont l'hymne célèbre de La Marseillaise. En vertu de la cession faite,
Maurice Schlesinger fit saisir chez dix de ses confrères tous les exemplaires de ce chant qu'il fut possible de découvrir et porta plainte en contrefaçon, mais les dix marchands saisis et cinq autres éditeurs de musique, attaquèrent M.
Schlesinger devant le tribunal de commerce et demandèrent l'autorisation de vendre, comme par le passé, La
Marseillaise. Le jugement de La Cour Royale de Paris du 28 décembre 1830 devait décider dans ses attendus que le chant La Marseillaise était tombé depuis près de quarante ans dans le domaine public; qu'il a été imprimé et vendu à une époque où aucune loi ne donnait le droit de propriété aux auteurs; que, d'ailleurs, il résulte des débats qu'hommage en avait été fait à la nation [...] que la vente faite par le sieur Rouget de Lisle,auteur des paroles et de la musique de ce chant, parmi beaucoup d'autres, ne peut donner au sieur Schlesinger la propriété exclusive.
Maurice Schlesinger se voyait débouté de ses demandes et les éditeurs de musique autorisés à continuer de vendre le chant de La Marseillaise comme par le passé.
*Répertoire du Droit Commercial recueil mensuel par F.M. Patorni avocat à la Cour Royale de Paris.1830
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