Lot n° 138

MOUNIER (Jean Joseph).

Estimation : 500 - 600 EUR
Adjudication : Invendu
Description
[Œuvres]. 1788-1792. Ensemble 7 ouvrages en 4 volumes in-8, cartonnage raciné, dos lisses ornés, tranches mouchetées (Reliure de l'époque). Exceptionnel recueil, constitué à l’époque, des principaux écrits politiques de Joseph Mounier à la veille, pendant et au lendemain des débuts de la Révolution.
Juge royal à Grenoble, il provoqua la réunion à Vizille des états de Dauphiné (1788). Député du tiers, il proposa le serment du Jeu de paume (20 juin 1789). Président de l’Assemblée nationale constituante, il fut un des principaux représentants du groupe des monarchiens, partisan d’une monarchie constitutionnelle à l’anglaise. Face à la tournure prise par les évènements et il démissionna (le 21 novembre 1789) et s'exila.
Défauts aux coins, fente en tête des mors supérieurs d’un volume, quelques auréoles pâles et quelques rousseurs éparses. La 6e pièce est reliée sans les pp. 3-4.
Détail : 1/2- Procès-verbal de l’Assemblée générale des trois-ordres de la province de Dauphiné, tenue à Romans, par la permission du Roi. Grenoble, J.M. Cruchet et Nosseigneurs, 1788. – Second procès-verbal de l'Assemblée générale des trois-ordres de la province de Dauphiné, tenue dans la ville de Romans, le 2 novembre 1788. Grenoble, J.M. Cuchet, 1788.
Édition originale in-8° de cette source de première importance pour l'histoire du Dauphiné à la veille de la Révolution. Le procès-verbal est rédigé et signé en fin par J.-J. Mounier alors avocat à Grenoble et "Secrétaire des États". Il s’ouvre par la liste intégrale des membres de l’Assemblée des Trois Ordres. (Catalogue de l'histoire de France, IX, n°71. Maignien, 'Biblio. du Dauphiné pendant la Révolution', n° 291. Martin & Walter, 25372 et 25373).
3- Nouvelles observations sur les États généraux de France. S.l., 1789.
Édition originale. Mounier, au début de son ascension politique, livre son grand projet politique pour la France : abolition des privilèges provinciaux, adoption d'une constitution inspirée des institutions anglaises qui préserve la prérogative royale. L’ouvrage lui valut un très grand prestige à l’Assemblée. (Martin & Walter, 25392).
4- Considérations sur les gouvernements et principalement sur celui qui convient à la France. Versailles, Ph.-D. Pierres, 1789.
Édition originale. Alors président de l’Assemblée et inquiet face aux dérives de la révolution, Mounier livre le programme des Monarchiens. (Martin & Walter, 25389. Monglond, I, 120).
5- Exposé de la conduite de M. Mounier dans l’Assemblée nationale et des motifs de son retour en Dauphiné. Paris, Cuchet, 1789.
Édition originale en trois parties de ce témoignage sur les "cinq mois les plus importants de l’histoire de France", donné au cours des évènements. Mounier le publia le 11 novembre 1789 au lendemain des journées d’Octobre 89. Il y justifie son action comme président de l'Assemblée et se défend contre les critiques. Le 15 novembre, il adressa sa lettre de démission à l'Assemblée avant de quitter clandestinement la France pour la Savoie. (Martin & Walter, 25390).
6- Appel au tribunal de l'opinion publique, du Rapport de M. Chabroud, et du Décret rendu par l'Assemblée Nationale le 2 octobre 1790. Examen du Mémoire du Duc d'Orléans, et du Plaidoyer du Comte de Mirabeau, et nouveaux éclaircissemens sur les crimes du 5 et du 6 octobre 1789. Genève, 1790.
Édition originale de cet important texte de Mounier, le premier qu’il publia après son exil et son arrivée à Genève. Il donne sa version des journées révolutionnaires des 5 et 6 octobre 1789 où le roi fut ramené de Versailles à Paris et réfute les rapports du président de la constituante Chabroud au sujet de ces événements ainsi que les analyses du duc d’Orléans et de Mirabeau. (Martin & Walter, 25387. Monglond, I, 768).
7- Recherches sur les causes qui ont empêché les Français de devenir libres, et sur les moyens qui leur restent pour acquérir la liberté. Genève et Paris, Gattey, Lyon, Maire de Mars, Bordeaux, Bergeret, 1792. 2 tomes. Édition originale que l’auteur composa depuis son exil en Suisse. "Mounier se distingue au premier plan de ces 'reconstructeurs' futurs, aussi hostiles au bon plaisir de l'absolutisme qu'à l'instabilité démagogique" (Cf. Baldensperger, 'Le mouvement des idées dans l'émigration française', p. 282 sq.). Il exprime sa déception devant la tournure prise par la révolution et soutient que les auteurs de la constitution de 1791 ne se sont pas seulement rendus coupables envers leur patrie, mais "envers le genre humain tout entier". (Martin & Walter, 25395. Monglond, II, 528).
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