Lot n° 139

ÉCOLE NORMALE DE L'AN III.

Estimation : 2 000 - 3 000 EUR
Adjudication : Invendu
Description
- Séances des Écoles normales, recueillies par des sténographes, et revues par des professeurs. Paris, Reynier, s.d. [sauf pour le tome VI de Leçons, à l'adresse de Paris, De l'Imprimerie du Cercle-Social, L'An IV de la République] [1795-1796]. 7 volumes in-8, basane porphyre, dos lisse orné, tranches marbrées (Reliure de l'époque).
Morgan, Arithmetical books, pp. 81-82 (pour la nouvelle édition de 1800).
Très rare collection complète, en édition originale, des séances de l'éphémère École normale de l'An III, première école ayant fonctionné après les événements de la Révolution.
Elle comprend 7 volumes, six pour les Leçons et un pour les Débats (t. VII), et est illustrée de 27 (sur 28) planches gravées sur cuivre?: 23 (sur 24) pour la géométrie descriptive, 2 pour les mathématiques et 2 autres pour l'histoire naturelle.
Le but de l'École normale, créée le 9 brumaire de l'an III sous l'impulsion du Comité d'instruction, représenté par Lakanal, était de former des instituteurs et des professeurs pour les autres écoles : on devait y enseigner l'art d'enseigner. La durée du cours, initialement prévue pour au moins quatre mois, s'étendit du 1er pluviôse au 26 floréal (du 20 janvier au 15 mai 1795), soit 61 séances en tout. L'enseignement s'appuyait sur deux points précis : les professeurs, nommés par décret parmi les plus savants de l'époque, avaient pris l'engagement de ne point lire ou débiter de mémoire des discours écrits, ils devaient d'improviser leur cours, et chacune des leçons et les débats avec les élèves étaient entièrement recueillis par des sténographes et aussitôt publiés dans un journal créé à cet effet et distribué feuille par feuille.
La plupart des professeurs, cependant, s'occupèrent fort peu de montrer aux élèves «l'art d'enseigner», et cédèrent à la tentation assez naturelle de communiquer à leur auditoire soit leurs propres découvertes dans la science qu'ils cultivaient, soit les résultats les plus élevés auxquels cette science était parvenue. C'est ainsi que Laplace et Lagrange, après avoir débuté par une leçon sur la numération, arrivent rapidement à la haute algèbre ; la dernière leçon de Laplace traite du calcul des probabilités. Monge expose la théorie et les procédés de la géométrie descriptive, dont il était l'inventeur. Berthollet rend compte des récentes découvertes de la chimie. Sicard, chargé d'enseigner l'art de la parole, n'entretient guère ses auditeurs que des succès qu'il a obtenus dans l'éducation de quelques jeunes sourds-muets, dont il fait l'exhibition publique (Ferdinand Buisson, Dictionnaire de pédagogie et d'instruction primaire, t. I, 1887, pp. 766-767).
Recueil précieux, en particulier pour les leçons de géométrie descriptive de Monge qu'il contient et qui paraissent ici pour la première fois, mais aussi pour les leçons de Laplace, surtout la dixième où sont exposées sa célèbre théorie des probabilités et ses hypothèses sur la cosmogonie du système solaire (t. VI, pp. 32-73).
Exemplaire en reliure de l'époque, très grossièrement restaurée. Manque la planche n°XXII de géométrie descriptive ; la planche n°II du même sujet est répétée au tome I des Débats.
EUCLIDE. Voir lot 31.
Partager