Lot n° 36

CAMUS Albert (1913-1960) — Billet autographe signé et lettre dactylographiée signée adressés à Georges ADAM — S.l., 10 mai 1956 et 7 décembre 1956, — 1 page in-12 sur papier gravé et 1 page in-8 sur papier à entête de la Librairie...

Estimation : 700 - 800
Adjudication : 1 040 €
Description
Gallimard NRF.
Lettre dactylographiée signée à George Adam.

Témoignage du soutien spontané de Camus partout où la liberté est réprimée. Réponse courtoise de Camus, membre du comité de lecture de la NRF, à un confrère, à propos d'un de ses livres :
«... je l'ai aimé comme vous avez la gentillesse de le souhaiter, et je l'ai aimé en manuscrit puisque je suis un de ceux qui l'ont fait prendre par Gallimard...» L'ouvrage ainsi évoqué est soit L'Épée dans les reins, soit Le Sang de César, du même auteur, respectivement publiés en 1947 et en 1956 par Gallimard. Il remercie George Adam de sa participation, probablement à un meeting en faveur de la Hongrie. La répression moscovite de l'insurrection hongroise est toute récente : le 3 novembre 1956,2000 chars russes envahissaient Budapest, sans que la France et les autres démocraties occidentales songent à s'interposer :
«... Si dure que soit l'idée de la solitude où nous avons laissé mourir les combattants hongrois, le regroupement qui s'est fait en Europe donne cependant une sorte de sens à leur combat désespéré. Il faut simplement aider la nation hongroise à vivre libre sans avoir à consentir de nouveaux et sanglants sacrifices...».

Au moment où il écrit, Camus s'est déjà manifesté à deux reprises, d'une part en répondant à l'appel radiophonique d'Imre Nagy aux écrivains du monde entier le jour de l'invasion, d'autre part en prononçant un discours au meeting des étudiants français, le 23 novembre (cités par Roger Quillot dans Essais, La Pléiade, pp. 1779-1782).

Signed autograph ticket and signed typewritten letter addressed to Georges ADAM S.l., 10 May 1956 and 7 December 1956, 1 page in-12 on engraved paper and 1 page in-8 on letterhead from Librairie Gallimard NRF. Signed typewritten letter to George Adam. Testimony of Camus' spontaneous support wherever freedom is repressed. Courtesy reply from Camus, a member of the NRF reading committee, to a colleague about one of his books: "... I loved it as you are kind enough to wish, and I loved it in manuscript since I am one of those who had it taken by Gallimard...". The book thus evoked is either L'Épée dans les reins or Le Sang de César, by the same author, published respectively in 1947 and 1956 by Gallimard. He thanks George Adam for his participation, probably in a meeting in favor of Hungary. The Moscow repression of the Hungarian insurrection is very recent: on November 3, 1956, 2000 Russian tanks invaded Budapest, without France and the other Western democracies thinking of interposing themselves: "... Hard as the idea of the solitude in which we left the Hungarian fighters to die may be, the regrouping that took place in Europe nevertheless gives a kind of meaning to their desperate fight. It is simply a matter of helping the Hungarian nation to live free without having to make new and bloody sacrifices...". At the time of writing, Camus has already made himself known twice, first by responding to Imre Nagy's radio appeal to writers around the world on the day of the invasion, and then by giving a speech at the French student meeting on 23 November (quoted by Roger Quillot in Essais, La Pléiade, pp. 1779-1782).
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