Description
perte de quelques lettres).
«J'ignore le sort de St-Louis, Monsieur, et n'ai point encore entendu parler de lui; si vous l'avés payé, j'espère que vous aurés bien voulu ne pas oublier de lui faire défendre La Coste, parce qu'il n'y resteroit que pour y faire du train [Saint-Louis était un valet de Sade au château de La Coste, qui prit la défense de la servante Nanon quand celle-ci fit un tapage médisant après avoir accouché d'un enfant sans père déclaré]... Que dites-vous de tout ce nouveau train, cette mere du jeune secretaire qui ne demandoit nullement son enfant, qui par toutes ses lettres meme lui recommandoit de s'attacher a moi et de me bien servir, arrive maintenant sans prevenir faire du carillon de diable à Aix. Il est clair qu'on y travaille sourdement contre moi, et qu'on ne veut éclater que lorsque tout sera bien en règle, on veut cet enfant de plus pour lui faire declarer sans doute de nouvelles impostures.
Cette conduite du procureur du roi de Lion est bien extraordinaire; ils ont endormi, aveuglé ma belle-mère et ils la trompent. Nous l'avertissons par celle-ci, et lui donnons décidément l'alarme sur ces nouvelles manoeuvres qui réellement paroissent inquiétantes... M. de Castillon [procureur d'Aix-en-Provence] s'est conduit dans ceci avec une prudence et une envie de servir qui mérite à jamais notre reconnoissance; Ah ! Grand Dieu, si nous eussions encor eu les imbeciles du temps passee, c'etoit une affaire a faire tirer a quatre chevaux [ecarteler]... au moins. Ce magistrat me paroît bien sage, bien honête, et bien raissonnable. Enfin Madame est partie pour aller remettre elle-même l'enfant entre ses mains, et le ramener si elle peut, attendu que nous avons calculé qu'il falloit ôter des armes à ces gens-là, le plus possible [...]».
─ L'on joint 9 lettres et pièces concernant le Marquis de Sade, dont 4 de la célèbre Gothon, toutes adressées au notaire et avocat de Sade, Gaufridy, 7 mars-21 juillet 1777. Ces lettres concernent le dénouement de cette affaire alors que Sade vient d'être à nouveau emprisonné à Vincennes (13 février 1777). Le jeune Lamalatie en appelle à Gaufridy («Je vous prie d'avoir la complesance de me chercé un place qu'il soit onaite dans la ville d'Apt parce je n'é point le désain de m'an retounair ché moy»,
lettre publiée par Jean-Jacques Pauvert dans Sade vivant, t. II, 1989, p. 50, 1 page in-8 à l'encre sur papier bleu), trois personnes s'enquièrent de son sort (un bourgeois de Bordeaux nommé Fillon (24 avril 1777 et 21 juillet 1777;
2 lettres in-4 et in-8 de 2 pages), un homme écrivant d'Aix nommé Boyer (20 mai 1777, 2 pages in-12), et un monsieur Reynard-Lespinasse informe des préparatifs pour son voyage de retour (3 juin 1777, 1 page in-8), et une lettre adressée à Gaufridy ([août 1777], 1 page in-8).
Les 3 lettres autographes signées de Gothon montrent son indéfectible fidélité à Sade. Gothon fut employée comme servante par les Sade à La Coste, où elle se rendit indispensable et participa même à la gestion matérielle du ménage. Le marquis écrivit par ailleurs d'elle «Eh ! bien, oui, en vérité [...], c'était le plus beau c... qui fût échappé des montagnes de Suisse depuis plus d'un siècle».
Les 3 lettres sont adressées de La Coste, 2 mars, 11 avril, et une dernière d'avril (6 pages in-8 et 3 feuillets avec adresse de Gaufridy).
Autograph letter addressed [to his businessman Gaspard-François-Xavier GAUFRIDY]. S.l., [June 1775]. 4 pages in-4 in ink on paper (marginal wetnesses, edges crumpled with loss of some letters). "I do not know the fate of St-Louis, Sir, and have not yet heard of him; if you have paid him, I hope that you would not have forgotten to have him defend La Coste, because he stayed there only to take the train [Saint-Louis was a valet of Sade at the castle of La Coste, who defended the maid Nanon when she made a slanderous racket after giving birth to a child without a declared father].... What do you say about all this new train, this mother of the young secretary who did not in any way ask for her child, who by all her letters even recommended her to become attached to me and to serve me well, arrives now without warning to make the devil's chimes in Aix. It is clear that they are working deafly against me, and that they do not want to break out until everything is in order, they want this child moreover to make him declare new impostures, no doubt. This conduct of the Lion King's prosecutor is quite extraordinary; they have put my mother-in-law to sleep, blinded her and are deceiving her. We warn her by this one, and give her decidedly the alarm on these new maneuvers which really seem worrying... M. de Castillon [procurator of Aix-en-Provence] conducted himself in this with a prudence and a desire to serve which deserves our recognition for ever; Ah! Great God, if we had still had the fools of the past time, it would have been an affair to have four horses pulled [drawn]... at least. This magistrate seems to me to be very wise, very honest, and very reasonnable. Finally, Madam has left to put the child into her hands herself, and to bring him back if she can, since we have calculated that it is necessary to remove weapons from these people as much as possible [...]". 9 letters and documents concerning the Marquis de Sade are attached, including 4 from the famous Gothon, all addressed to the notary and lawyer of Sade, Gaufridy, 7 March-21 July 1777. These letters concern the outcome of this affair when Sade had just been imprisoned again in Vincennes (13 February 1777). The young Lamalatie appeals to Gaufridy ("I beg you to have the complicity to find me a place in the town of Apt because I have not been able to return to my home town", letter published by Jean-Jacques Pauvert in Sade vivant, t. II, 1989, p. 50, 1 page in-8 in ink on blue paper), three people inquire about his fate (a bourgeois from Bordeaux named Fillon (April 24, 1777 and July 21, 1777; 2 letters in-4 and in-8 of 2 pages), a man writing from Aix named Boyer (May 20, 1777, 2 pages in-12), and a Mr. Reynard-Lespinasse informs of the preparations for his return trip (June 3, 1777, 1 page in-8), and a letter addressed to Gaufridy ([August 1777], 1 page in-8). The 3 autograph letters signed by Gothon show his unfailing loyalty to Sade. Gothon was employed as a servant by the Sade family in La Coste, where she made herself indispensable and even participated in the material management of the household. The marquis wrote of her "Well, yes, in truth [...], it was the most beautiful ... that had escaped from the mountains of Switzerland for more than a century". The 3 letters are addressed from La Coste, March 2, April 11, and a last one from April (6 pages in-8 and 3 leaflets with Gaufridy's address).