Description
Lettre autographe signée adressée à son avocat Gaufridy à Apt à propos de l'avenir du fils de ce dernier.
«Aujourd'hui quatorze juin est la seconde fois mon cher et aimable avocat que j'ai le plaisir de diner avec votre charmant fils; ou jamais je ne me connus en homme, ou certes je vous affirme que celui la fera son chemin intelligence penetration finesse, parfaite entente des affaires, maintien, figure agréable, jolie façon de s'exprimer il a tout et je suis bien certain que vous ne vous repentirés pas d'avoir consenti a son voiyage de Paris. Ce ne fut qu'hier qu'il m'aporta votre lettre, il l'avait oublié la première fois, et je m'empresse d'y répondre. Hélas ! mon cher et ancien ami, je voudrais bien etre a porté de le diriger dans la carrierre epineuse du monde parisien dans lequel il va se lancer; ma penible situation m'en ote les moyens et je ne puis dans cet instant ci pour lui que des voeux et quelques conseils mais je vous assure qu'il a par devers lui tout ce quil faut pour se passer de guide, et quand je rentrerai dans le monde j'espere que ce sera lui qui m'en servira. A sa premiere entrevue je l'avais presqu'engagé a venir tous les Dimanches diner avec nous. Notre local est beau, notre chère assez bonne et notre jardin superbe, comédie bal ou concert assez communement ces jours la, tout cela devenait un motif de dissipation pour lui mais il me ravit hier cet espoir agréable en me prevenant qu'il entrait demain chez un avoué qui ne lui laissant tout au plus que les dimanches a lui le priverait de nous les donner tous attendu quil devrait en consacrer quelques uns aux devoirs qu'il a necessairement a rendre chez les personnes pour lesquelles il a des recommandations et j'ai du sacrifier mon plaisir et mon agrément a cette puissante raison [...] [...] N'ayant pas eu comme vous le bonheur d'elever mes enfans, mon cher avocat, je ne puis guerre pretendre a etre aimé deux, et leurs procédés journaliers a mon egard me prouve que je serais dans une grande erreur si je m'aveuglais sur leur compte [...] [...] Enfin il avaler le calice jusqu'à la lie. Il est un terme ou tous nos maux finissent; l'homme heureux le redoute, l'infortuné le desire, voila mon sort. Puisse je jusques la etre toujours un peu aimé de vous et des votres cette esperance me faira peut etre envisager le terme avec moins d'amertume, les assurances que vous voudrés bien m'en donner seront dans tous les temps soyés en bien sur une des plus douce consolation de la vie de celui qui vous ambrasse de tout son coeur et qui vous prie de presenter son hommage bien sincere a toute votre aimable famille [...]».
Marie Constance Quesnet, compagne de Sade à l'époque, termine la lettre en la signant :
«Votre fils est un tres joli cavalier plein d'esprit et tres aimable.
Je vous supplie de lui recommandé de venir nous voir plus souvent c'est-à-dire tout les dimanches.
Je vous embrasse de tout mon coeur».
♦ Lettre exceptionnelle.
Signed autograph letter addressed to GAUFRIDY S.l., [14 June 1796?]. 2 pages ½ in-8 in ink on paper (slight lack of paper). Signed autograph letter addressed to his lawyer Gaufridy in Apt about the future of the latter's son. "Today, June 14th is the second time my dear and kind lawyer that I have the pleasure to dine with your charming son; either I have never known myself as a man, or certainly I affirm to you that this one will make his way intelligence penetration finesse, perfect understanding of business, maintenance, pleasant figure, pretty way of expressing himself he has everything and I am quite certain that you have not repented of having consented to his journey to Paris. It was only yesterday that he brought me your letter, he had forgotten it the first time, and I hasten to answer it. Alas, my dear old friend, I would like to be able to lead him into the thorny quarry of the Parisian world into which he is about to embark. My sorry situation makes it impossible for me to do so, and I can only wish him well and give him a few words of advice, but I assure you that he has everything he needs to do without a guide, and when I return to the world I hope that he will be the one who will be able to help me. At his first interview I had almost committed him to come to dinner with us every Sunday. Our place is beautiful, our dear one is quite good and our garden is superb, comedy ball or concert quite common these days, all this was becoming a reason for him to dissipate, but yesterday he took away from me this pleasant hope by warning me that tomorrow he was going to enter the house of a solicitor who would leave him only Sundays at the most, which would deprive him of giving them to all of us, since he would have to devote some of them to the duties that he had to perform in the houses of the persons for whom he had recommendations, and I had to sacrifice my pleasure and my pleasure for this powerful reason [...]....] [...] Not having had as you did the happiness of bringing up my children, my dear lawyer, I cannot pretend to be loved by two, and their daily procedures in my regard prove to me that I would be in great error if I blinded myself to their account [...] [...] [...] At last he swallowed the chalice to the dregs. There is a term where all our evils end; the happy man fears it, the unfortunate man desires it, and that is my fate. May I always be a little loved by you and yours, this hope will perhaps make me consider the end with less bitterness, the assurances that you will be willing to give me will be in all times one of the sweetest consolation of the life of the one who surrounds you with all his heart and who asks you to present his sincere homage to all your loving family [...]". Marie Constance Quesnet, Sade's companion at the time, ends the letter by signing it: "Your son is a very pretty, witty and very kind rider. I beg you to recommend him to come and see us more often, i.e. every Sunday. I embrace you with all my heart". Exceptional letter.