Lot n° 412
Sélection Bibliorare

MERMOZ (Jean) — Le développement de la ligne d'Amérique du Sud et la traversée de l'Atlantique. — [Fin 1934 ?]. — 16 p. sur 15 ff. in-4 (26,8 x 21 cm) de papier vélin à bords dentelés, crayon noir, foliotation partielle au crayon noir (1-12).

Estimation : 10 000 - 15 000 €
Adjudication : Invendu
Description
Brouillon partiel d'un très important exposé sur le développement de la ligne d'Amérique du sud et la traversée de l'Atlantique pour le service postal et pour le transport de passagers.
Manuscrit autographe, abondamment raturé et corrigé.

Mermoz, dressant un parallèle entre l'avion et l'hydravion, revient aussi dans ce texte sur ses propres traversées :
« […] Je pense que l'avion et l'hydravion ont chacun leur place dans l'avenir des traversées aériennes transatlantiques commerciales : l'avion au point de vue purement postal, l'hydravion au point de vue purement passagers. À mon humble avis, je considère que la question postale sur la ligne d'Amérique du Sud doit être la première à envisager. C'est la seule susceptible de faire vivre économiquement cette ligne malgré toutes les réductions de subventions à envisager. […] Maintenant que l'Atlantique Sud au point de vue météorologique soit d'une facilité de passage presque monotone à force d'être sans histoires, je n'en suis pas plus sûr. Le fameux pot au noir, qui est la plupart du temps localisé, qui se déplace du N au Sud et de l'Est vers l'Ouest selon la force des vents alizés de NE dans l'hémisphère N et de ceux se SE dans l'Atlantique Sud, n'est peut-être pas, j'en conviens, un obstacle infranchissable de nuit noire. Dans la zone où il se trouve, les vents sont généralement nuls. Mais il existe des perturbations au moment de la mousson de SW qui sont absolument indépendantes d'un système météorologique connu et stable. Pour ma part, j'ai eu l'occasion d'en rencontrer deux fois entre Natal et le rocher St Paul dans la zone de l'île Fernando de Noronha. […] La mer était démontée et semblait se soulever comme aspirée. Pour passer au-dessus, il aurait fallu au moins atteindre cinq mille mètres pour trouver le calme. Changeant de route et circulant pendant vingt bonnes minutes vers l'Est, en bordure de ce front sans fissures, j'ai fini par trouver une vague issue qui semblait plus claire et m'y suis engagé. En deux abattées successives l'appareil engagé à fond est descendu jusqu'à l'eau. De justesse il s'est redressé sous l'effort désespéré des commandes. […].»
Et il conclut : « La technique aéronautique fait de tels progrès et les possibilités d'avenir sont si vastes que l'on doit se détacher de plus en plus de la crainte de venir au sol ou à l'eau malgré soi. Il ne faut pas préjuger de garantir une sécurité complète. […] Mais avec une infrastructure solidement établie, une organisation météorologique et radio goniométrique solide, si les compagnies de navigation maritime s'intéressent davantage au sort des traversées aériennes transatlantiques, on peut envisager l'avenir avec sérénité. »

— On joint :
Une dactylographie partielle du texte (12 ff. in-4 de papier pelure).

— Provenance :
Vente Paris, 11 octobre 2008, n° M 93.

Manuscrit incomplet du début du texte ; quelques taches.
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