Lot n° 508

[HUGO (Victor)] — Brouillon de lettre en vue d'obtenir une dispense de service militaire. — Toulouse, 18 décembre 1822. — 3 p. sur 1 bifeuillet in-8 (24 x 18 cm), papier vergé amande, encre noire.

Estimation : 400 - 800 €
Adjudication : Invendu
Description
Important brouillon de lettre autographe d'une demande de dispense de service militaire pour le jeune Victor Hugo, adressée par M. Pinaud, secrétaire perpétuel de l'Académie des jeux floraux, au ministre secrétaire d'État au département de l'Intérieur.

Après avoir rappelé les conditions d'exemption fixées par la loi du 10 mars 1818, la lettre souligne la précocité de son talent littéraire et ses titres :
« L'Académie des Jeux Floraux ose, Monseigneur, recommander à votre bienveillance un de ses membres dont le talent (qu'elle n'a pas à comparer avec celui des hommes de lettres déjà mentionnés) s'est incontestablement montré plus précoce. C'est M. Victor-Marie Hugo, résidant à Paris, rue du Cherche-Midi, n° 39, jeune poète aussi connu par le mérite littéraire de ses ouvrages que par la pureté des sentiments qui les ont inspirés. Né au commencement de 1802, M. Hugo remporta, au concours de 1819, deux prix d'Ode, l'un sur le rétablissement de la statue de Henri-IV, sujet proposé par l'Académie, l'autre sur la catastrophe révolutionnaire des jeunes filles de Verdun. Les annales de notre antique société n'offraient point, avant lui, l'exemple d'un tel début ; il est peut-être unique dans les fastes de la littérature. L'année d'après, le même poëte obtint un autre prix d'Ode ; et usant du privilège attaché à son triple triomphe, il réclama le droit de s'asseoir parmi ses juges, et prit rang, âgé de dix-huit ans seulement, dans la liste des maîtres-ès-jeux-floraux, liste toujours peu nombreuse, mais qui ne fut jamais sans gloire. »
Quelques mots biffés dans le corps du texte. Il se trouve que ce même jour le roi Louis XVIII « sur la proposition de S. Exc. le ministre de sa Maison, vient de souscrire aux Odes de M. Victor Hugo, pour un nombre de vingt-cinq exemplaires, destinés à ses bibliothèques particulières », comme en informe le Journal des débats. C'est le signe de la reconnaissance du jeune homme au plus haut sommet de la monarchie.

Important document historique sur la vie du jeune Hugo.

Traces de pliure marquées, bords effrangés, petites rousseurs.
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