Lot n° 941

MAZARIN Jules (1602-1661) — Cardinal et homme d'État — L.A.S. «GiuMazarini», Paris 25 novembre 1634, au Prince Thomas de SAVOIE-CARIGNAN ; 2 pages in-fol. ; en italien (encre un peu pâle).

Estimation : 1000 - 1200
Adjudication : 922 €
Description
Remarquable lettre du début de sa carrière, écrite la veille de son entrée solennelle à Paris comme Nonce.

[Mazarin, qui n'est encore que vice-légat en Avignon, vient d'être nommé, à trente-deux ans, Nonce extraordinaire du Pape Urbain VIII à la cour de Louis XIII.
C'est une étape décisive dans la carrière du jeune Monsignor, qui le rapproche du Cardinal de Richelieu et du pouvoir.] Il ne jouirait pas parfaitement des grâces de Sa Sainteté le Pape s'il ne les notifiait pas à Son Altesse, «comme à l'un de mes plus grands patrons qui m'a toujours traité si favorablement en déclarant qu'il agréait ma très humble servitude»... Aussi lui fait-il part de son arrivée en cette cour, avec le titre de Nonce extraordinaire, après avoir repris possession de la légation d'Avignon. Que Son Altesse veuille bien l'honorer de ses commandements et croire que dans cet avancement, Mazarin s'emploiera volontiers à la servir... Puis il parle d'une affaire de 1500 pistoles qu'il a avec Baunis, et il transmet au Prince une lettre de sa femme avec qui il a eu à Milan plusieurs longues conversations, «sans que ma qualité de Nonce pût me préserver des querelles accoutumées.
Mais je l'ai mise en colère en lui disant que je me vengerais en envoyant à Votre Altesse de petits cadeaux de Rome pour qu'Elle les donne aux dames de Bruxelles» ; il va les lui faire envoyer par Mondini, «mais pas pour qu'Elle en fasse présent à aucune dame, car j'en suis sûr, c'est là une chose que Madame la Princesse ne me pardonnerait pas si facilement. J'ai laissé Son Altesse en parfaite santé à Milan ainsi que tous ses enfants». Et il l'assure de son dévouement...
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