Lot n° 1216

VERDI Giuseppe (1813-1901). — L.A.S. « G. Verdi », Busseto 4 février 1865, à Gilbert DUPREZ ; 2 pages et demie in-8 ; en italien.

Estimation : 3 000 - 4 000 €
Adjudication : Invendu
Description
Au sujet de l’adaptation française de Macbeth.

[La lettre est adressée au grand ténor Gilbert DUPREZ (1806-1896), dont le frère Édouard (1804-1879), qui avait déjà assuré la traduction française de Rigoletto (858) et de la Traviata (1864), avait été sollicité pour écrire la version française, très remaniée, de Macbeth (1847) pour le Théâtre Lyrique ; mais Édouard Duprez sera écarté par Léon Escudier, au profit de Charles Nuitter et Alexandre Beaumont. Verdi le regrettera, dans une lettre à Escudier de janvier 1865 :
« Est-il vrai que Duprez n’est plus censé effectuer la traduction de Macbeth ? J’en suis désolé, car il sera difficile de trouver quelqu’un qui soit non seulement musicien, mais qui comprenne également le chant et connaisse l’italien aussi bien que lui ». Macbeth sera donné au Théâtre Lyrique le 19 avril 1865, sans succès.]

Verdi prie de pardonner son retard à répondre à la lettre de Duprez. Il connait le monde en général, et le théâtre en particulier ; il n’est donc surpris ni par les petites ni par les grandes perfidies que les gens commettent. Il est absolument convaincu que le frère de Duprez aurait fait un très bon travail sur la traduction de Macbeth, tout comme il l’a fait pour les autres opéras ; et si Duprez avait approuvé cette version, et pris le temps de l’ajuster à la musique, lui, qui est un Grand musicien (en français dans le texte), un grand artiste et un homme de conscience, ils auraient fait ce travail excellemment. Verdi n’a nul besoin d’examiner ces traductions pour en être absolument convaincu. Il ne peut qu’éprouver de la tristesse en songeant au mal qu’on a fait à Duprez et à son frère, mais tous leurs ennemis (à supposer qu’ils en aient beaucoup) ne parviendront en rien à changer l’estime que Verdi leur porte…

… « Conosco il mondo in generale, ed il teatro in particolare, motivo per cui non mi sorprendo nè delle piccole nè delle grandi perfidie che ce si possono commettere. Sono certissimo che vostro fratello, come ha fatto le altre, avrà fatto benissimo questa traduzione del Macbet, e se voi l’avete approvata, e se ne siete occupato per aggiustare alle note ; voi che siete un Grand musicien, un grand’ artista, ed un’ uomo di coscienza, avrete fatto questo lavoro eccelentemente ; nè ci è bisogno che io esamini questa traduzione per averne la più certa certezza. – Io non posso in quest’ affare che dolermi che si faccia a voi, ed a vostro fratello questo torto, ma tutti i vostri nemici (ammettendo che ne abbiate molti) non ramanno ad attenare d’un filo la profonda stima che io sento per voi sotto ogni rapporto »…
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