Lot n° 64

DUMAS fils (Alexandre). — La Princesse Georges. — Paris, Michel Lévy frères, Librairie nouvelle, 1872. — Grand in-8, maroquin brun, sur le premier plat armoiries couronnées mosaïquées en divers tons, accompagnées d’une devise...

Estimation : 1 500 - 2 000 €
Description
mosaïquée et dorée sur une banderole, dentelle intérieure, doublure et gardes de moire jaune, chiffre AD doré sur la première garde, tranches dorées sur marbrure, non rogné (Gruel).
Édition originale.

Cette pièce en trois actes fut représentée pour la première fois le 2 décembre 1871 à Paris au théâtre du Gymnase. Elle est précédée d’une préface dans laquelle Dumas fils défend ses pièces, notamment La Princesse Georges, contre les préjugés et les attaques d’un certain public.

Un des 24 exemplaires numérotés sur hollande, celui-ci le n°1, seul tirage en grand papier avec un exemplaire sur peau de vélin.

PRÉCIEUX EXEMPLAIRE OFFERT PAR L’AUTEUR À L’ACTRICE AIMÉE DESCLÉE (1836-1874), CRÉATRICE DU RÔLE PRINCIPAL DE LA PIÈCE, celui de Séverine, Princesse de Birac, dite la princesse Georges.

Il porte sur un feuillet de garde cet envoi signé et daté à deux reprises, le 2 décembre 1871 [soir de la première représentation] et le 11 mars 1872 : À Madame la Princesse de Birac, née Aimée Desclée - la plus honnête femme de son monde et la première actrice de son temps.
Actrice hors pair et vivant ses rôles, Aimée Desclée joua avec un immense succès les grands rôles d’Alexandre Dumas fils, de la reprise de Diane de Lys, de La Dame aux camélias et du Demi-monde, à la création d’Une Visite de noces, de La Princesse Georges et de La Femme de Claude. Dumas fils, qui disait entendre dans sa voix des notes de cristal et d’or, a donné d’elle le portrait d’une comédienne très singulière : La créature égarée passe de l’erreur à la révolte, au vice, au blasphème, et meurt en maudissant, parce qu’elle se croit maudite. Il y avait de tout cela dans celle qui fut Desclée et dont la foule acclamait le talent, sans se douter à quelles émotions douloureuses, à quels souvenirs poignants et tenaces, elle demandait cette chaleur, cette grâce, cette poésie, ce charme troublant, puis, tout à coup, ces élans, ces cris, ces audaces farouches, ce je ne sais quoi qui ne s’apprend jamais, qui l’a constituée dans son art une personne qui ne ressemblait à rien de ce qu’on avait vu, de ce qu’on voyait. (Notes d’une Visite de noces).

INTÉRESSANTE RELIURE, COMMANDÉE PAR DUMAS FILS À LÉON GRUEL, ORNÉE SUR LE PREMIER PLAT D’ARMOIRIES IMAGINAIRES (de gueules à la salamandre naturelle au milieu de flammes d’or) qui sont celles de la princesse Georges, avec la devise Per ignes. On connaît d’autres reliures armoriées de ce type que l’auteur faisait exécuter et réservait à ses interprètes (cf. Uzanne, Le Livre, 1886, pp. 37-38).

Page de faux-titre jaunie. Très légères éraflures sur le premier plat.
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