Lot n° 185

[VERLAINE (Paul)]. – RICHEPIN (Jean) — Lettre autographe signée à Paul Verlaine. Paris, 21 octobre [1890, d'après les cachets de la poste]. 2 pp. in-12, enveloppe conservée.

Estimation : 100 - 150 €
Description
« À peine arrivé, j'ai dû repartir pour aller en province chercher ma mère, souffrante, & la ramener chez moi ; j'ai moi-même pincé un imbécile de rhume ; puis d'Hubert fut absent ; de là mon retard à m'occuper de votre affaire, malgré vif désir & toute bonne volonté. Par chance, je n'ai pas trop perdu pour attendre. Ni beaucoup gagné, d'ailleurs, hélas ! Une avance de cent balles, ce qui n'est pas le Pérou. Mais enfin ! Je dois la toucher pour vous jeudi et vous la transmettre. Grand plaisir j'aurais à le faire en personne. Mais, voici le hic. Chaque jour de midi 1/2 à trois ou quatre heures, je suis pris par une besogne de répétitions qui urgent [pour l'opéra Le Mage, dont il écrivit le livret, dont Jules Massenet composa le livret, et qui serait créé en mars 1891]. Excusez-moi donc si je vous envoie la chose au lieu de vous la porter. Quant à votre article "Mes Hôpitaux", on m'a promis de le rechercher [probablement un chapitre du texte du même nom que Paul Verlaine allait faire paraître chez Léon Vanier en 1891]. Mes Hôpitaux de Paul Verlaine. Jean Richepin était un collaborateur régulier du Gil Blas, et Paul Verlaine lui avait demandé d'user de son influence auprès du directeur du journal, René d'Hubert, afin de lui obtenir une avance pour une série d'articles projetés sous le titre « Mes Hôpitaux » – Verlaine les publierait en 1891 en un recueil chez Léon Vanier. En cet automne de 1890, le poète était encore alité à l'hôpital Broussais. Paul Verlaine avait pourtant attaqué Jean Richepin pour son athéisme militant, dans sa notice des Hommes d'aujourd'hui en 1884, mais il vint à de meilleurs sentiments et leurs relations s'améliorèrent au point qu'il lui consacra un sonnet bienveillant, paru dans Le Chat noir du 29 novembre 1890 et intégré plus tard dans la seconde édition de Dédicaces. Jean Richepin écrirait un hommage sincère à Paul Verlaine à la mort de celui-ci. Joint, 4 portraits de Paul Verlaine, soit : 2 gravés sur cuivre, un gravé sur bois, et un dessiné à l'encre.
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