Lot n° 12

CLER Gustave (1814-1859) général de brigade, tué à Magenta. 121 lettres autographes signées (une incomplète, 6 avec pièces ou manuscrits joints), 1847-1859, à son oncle Jean-François-Ferdinand BERLIER, chevalier de la Légion d'honneur (2 à...

Estimation : 1500 / 2000
Adjudication : 4 000 €
Description
son cousin, Ferdinand Berlier) ;
plus de 400 pages in-fol., in-4 ou in-8, qqs adresses. INTERESSANT TEMOIGNAGE DE SA VIE ET SES EXPLOITS MILITAIRES EN ALGERIE, TURQUIE, CRIMEE ET ITALIE. Né à Salins (Jura), Cler fut un vaillant guerrier : “Il y avait tout dans Cler : esprit, audace, activité, corps de fer, âme infatigable, intrépidité sans exemple”, a dit de lui le maréchal Canrobert. Cette correspondance s'adresse à son oncle BERLIER, ancien président du Tribunal de commerce de Lons-le-Saunier, qui tint lieu de père à Cler. Écrites successivement comme lieutenant-colonel (1852) puis colonel (1853) aux zouaves, puis général de brigade (1854), ces lettres sont datées d'Avignon, Amiens, Versailles, El Biod, Laghouat, l'Oued-Sidi-Nayeur, Oran, Alger, Gallipoli, Rodosto, Bajadjick, Yéni-Keuï, Euphratoria, Sébastopol, Constantinople, Paris, Châlons, Marseille, Gênes, etc. Nous ne pouvons donner ici qu'un très rapide aperçu de ces lettres, souvent longues. Les années 1852-1854 voient l'officier engagé dans la conquête de l'Algérie : il précise la situation géographique des bivouacs, commente les “peuplades” qu'on soumettra par les armes, la diplomatie et la persuasion, et raconte la prise de LAGHOUAT. En Turquie puis en Crimée en 1854-1855, il décrit les ravages du choléra, donne des “récits historiques” de son régiment à la bataille de l'ALMA et à SEBASTOPOL, et des aperçus de la bataille d'INKERMANN, où il s'empara d'une redoute. Il participe à la rentrée triomphale à Paris, en décembre 1855, s'occupe ensuite de sa carrière, de ses mémoires (Souvenirs d’un officier du 2e de zouaves), et de ses relations de salons et à la Cour. Au camp de Châlons en 1857, il reçoit de Napoléon III la croix de commandeur de la Légion d'honneur, et de tous les maréchaux, des félicitations. Très critique du général PELISSIER (“cheval vicieux”, “prétendu héros”, “pacha égoïste”, etc.), il se dit “dans des termes assez froids” avec le maréchal de SAINT-ARNAUD, mais apprécie “l'excellent” maréchal de CASTELLANE ; il parle aussi des généraux ou maréchaux Bosquet, Brunet, de Canrobert, de Failly, Mayran, des princes Napoléon et Orloff, du Grand-Duc Constantin. Les préparatifs pour la guerre austro-franco-sarde lui font espérer le grade de général de division ; il se félicite de l'accueil populaire à Gênes et de leurs ennemis, les Autrichiens : “Il est plus que probable qu'ils vont abandonner le Piémont, et gagner la Lombardie où ils nous attendront sur un champ de bataille étudié et d'avance préparé pour recevoir une bataille défensive. Dans ce moment la mariée est réellement trop belle, ce qui me fait craindre une guerre à l'eau de rose, entravée peut-être par la diplomatie”. Sa dernière lettre date de cinq jours avant sa mort sur le champ de bataille : “Notre armée est formidable”. ON JOINT son PORTRAIT à la mine de plomb et aquarelle par CAMARET, juillet 1841 (23,5 x 19,5 cm) ; sa croix de chevalier de la Légion d'honneur (encadrée) ; plus quelques lettres de son père (avec copie de 2 lettres de Gustave), de son oncle Berlier (plus la minute autogr. d'une lettre à Gustave), et des lettres adressées à Gustave Cler par des maréchaux ou futurs maréchaux : Pierre Bosquet, François-Certain de Canrobert et Victor de Castellane, et le Dr Michel Lévy. Plus quelques documents familiaux ou militaires...
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