Lot n° 60

Marcel DELANNOY (1898-1962). — 145 L.A.S. « Marcel », [1940-1962 et s.d.], à ses parents ; environ 300 pages formats divers principalement in-4 ou in-8, dont quelques cartes postales. — Importante correspondance familiale, à son père et sa...

Estimation : 2 000 - 2 500 €
Adjudication : 2 816 €
Description
mère, notamment sur sa vie pendant la guerre et l’Occupation, et sur son activité de compositeur.
La plupart des lettres sont adressées à ses parents Eugène et Charlotte Delannoy, quelques-unes à sa femme Odette (la soprano Odette Ertaud) ou à sa nièce Catherine Limozin (puis Mme Louis Bretonnière). Delannoy donne de nombreux renseignements sur sa santé, sur sa femme Odette et leurs enfants François et Sylvine (qui ajoutent parfois quelques mots). Manquent les années 1942, 1946, 1949 et 1951 à 1955 (attribuées à Sylvine). Nous ne pouvons donner ici qu’un trop rapide aperçu de cette passionnante correspondance, par quelques citations (détail disponible sur demande).
—1940. Delannoy fait la « drôle de guerre » comme lieutenant. 28 mai : « Hélas, depuis ce matin, (la trahison de Léopold) tout s’est appesanti, obscurci. Je suis placé à un carrefour où tout est perceptible. Mon rôle grandit, plus que je ne voudrais. On me demande une infinité de choses pour lesquelles je n’ai aucun ordre précis. Pagaïe – mollesse – passe-droits – et le reste. Je fais ce que je peux, débordé de notes, de papiers, de questions, de coups de téléphone […] Nous allons entrer bientôt dans une période de tension intérieure favorisée par Hitler. Il y aura les communistes et les “cagoulards”. Hitler hésite encore : descendre vers Paris ou vers l’Angleterre ? […] Nous avons été impardonnables, sans imagination, sans génie, abrutis de vanité et de facilité. Espérons en la sagesse de Pétain, de Weygand, et dans le sacrifice UTILE de nos jeunes hommes – pour impressionner suffisamment les Boches et réserver l’avenir de la France ? (l’essentiel) »...
– [7 ? juin], nouvelles du bombardement de Vanves, auquel son fils Jean-Louis (de son premier mariage avec Lisette Claveau) a échappé de justesse. « Il faut que nos pauvres gars payent les fautes commises par d’autres. Peu à peu Reynaud constitue un vrai gouvernement. Il fait ce qu’il peut. Si nous en sortons, il faudra que le triumvirat Reynaud-Pétain-Weygand conserve les rênes le plus longtemps possible. Ce sont les guides que la Providence nous a délégués »…
– 11 juin : « Depuis que les boches ont franchi la Seine, (on ne sait exactement où), nous sommes dans le noir – au sens figuré comme au sens propre – puisqu’un formidable brouillard artificiel a été projeté de façon à masquer nos mouvements de troupe incessants. [...] Nous attendons l’ordre d’évacuation d’une minute à l’autre, vers Blois […] Les heures passent- Toujours rien – aucun ordre, aucun renseignement ou des bobards épouvantables – Nous n’avons plus rien à faire. Rien ne marche, aucune consigne ne peut être observée – Une armée est organisée pour l’avance, pas pour le recul »… Tarbes 1er juillet : « Entre Arcachon et Pau, nous avons failli être pris (avant l’armistice) – ce qui avait tout de même son importance ! L’ennemi était passé devant nous sur la route, un peu avant Dax – les poteaux télégraphiques venaient d’être abattus à la hache »…
– 18 juillet : « Odette s’était magnifiquement débrouillée, ayant évacué Rennes entre deux terribles bombardements (3000 victimes) grâce à l’opulente qu’elle savait à peine conduire (permis de conduire 2 jours avant) recueillant 3 soldats en fuite, prenant les gosses et mamy à Nantes (on s’y attendait à de graves événements), continuant à l’aventure vers le sud, atterrissant enfin près de St Sever d’où les Allemands la laissèrent partir pour me rejoindre […] L’initiative de Gaulle est romantique, et à l’ombre de ce chevalier, se rassemblent beaucoup de personnalités indésirables »…
– 21 juillet : « Sur la démobilisation et le rapatriement plane un gros point d’interrogation. Nous y voyons peu clair ; les ordres les plus contradictoires circulent – et les faux-bruits. Chaque Français est devenu, hélas, une pagaïe vivante et les choses les plus simples de la vie militaire habituelle semblent indébrouillables. [...] après le soulagement de l’armistice, nous prenons peu à peu conscience de notre immense et incontestable défaite – sans exemple dans l’histoire... – Un seul espoir : l’intelligence des Allemands et l’Europe nouvelle pour laquelle tout le monde a besoin de la France. Mais déjà, la Radio ne laisse pas de doute quant à une condition préalable : le nettoyage antisémite. Je pense à la fois à bien des cas douloureux, tragiques, inclus dans une règle générale d’hygiène salutaire »…
– [3.XII.1941]. Voyage à Vienne, avec Honegger, Florent Schmitt, Ansermet : « Nous sommes ici l’objet de mille attentions sympathiques » ; représentations à l’Opéra. Puis voyage à Prague...
— 1943.
- Juin-août, séjour à Megève, à « la Roseraie ». Promenades dans les alpages (dessin), où l’on va aussi se ravitailler en lait et en œufs : « Aujourd’hui, contre un paquet de tabac, nous avons eu deux œufs et deux litres dont un litre bu dans l’Alpage – obscur, enfumé. [...] Or, déjà, nous sommes transformés, et d’une résistance physique qui augmente chaque jour. Mais le soir, rouges comme des cerises, nous tombons de sommeil. Je me laisse un peu aller à cette bestialité avant de réfléchir à mon travail, persuadé que j’en aurai le long bénéfice »... « le plus fantastique des Marchés Noirs sévit. On comprend tout, à la vue des innombrables juifs richissimes qui se gobergent en beaux vestons »... « Quant aux Juifs, ils sont ici “sous le contrôle et la protection italiens” (sic). Ils ne doivent pas quitter les
lieux au-delà d’un rayon de quelques kilomètres. En somme, il s’agit très exactement d’un ghetto, mais, je vous assure, d’un ghetto doré. Ils raflent tout »... Il est nommé « membre du Comité de la Société des Auteurs. Cela m’embête et je n’y connais rien. Mais impossible de se dérober. A l’heure actuelle, ces nominations d’office ressemblent à des ordres »...
- 26 juillet : « Depuis ce matin, la grande nouvelle de la chute de mussolini bouleverse
Megève. Les Juifs exultent et les Savoyards qui craignent tant la naturalisation italienne (vaine crainte d’ailleurs depuis 2 ans). Les soldats italiens, ce soir encore, font leur patrouille rituelle, en casques. Mais de quoi demain sera-t-il fait ? Si les Italiens s’en vont, il ne fait pas de doute que les Allemands viennent les remplacer (les cols !). Mais ils devront aussi les remplacer en Albanie, en Yougo-Slavie, en Grèce... !!! Attendons. C’est maintenant le Grand Virage »... Il attend pour regagner Boulogne : « Idéal, avec piano, pour travailler, et quelle vue ! [...] A Megève, nous mangeons mieux qu’à Boulogne, et les nerfs y sont au repos. J’y travaille à mon ballet [Les Noces fantastiques] dans d’excellentes conditions. Très bientôt, il sera composé (fors l’orchestration). Et puis, en effet, la guerre n’est pas finie à Boulogne. [...] L’opérette de Sarment est en panne [projet non abouti] : la coupe des chansons n’est pas commune
pour la musique, quoique d’un contenu plein de qualité. Cependant, l’avance a été versée à mon compte »... Septembre, retour à Boulogne : alertes, D.C.A., bombardements : « On panse, on répare, on bouche, on balaie, on déblaie, on dégage, on enterre. [...] Le Métro est crevé sur la place. Par miracle, on ne sait comment, les voyageurs, projetés en tous sens, ont échappé à l’écrasement. Le soir, il faut revenir à pieds d’Exelmans, dans des rues obscures pleines de déblais et de chantiers. [...] Bientôt Pourceaugnac – Ginevra pour Novembre [...] le ballet en janvier ? L’enthousiasme pour l’aviation américaine est en baisse »... Inquiétudes pour les enfants, qu’on songe à évacuer en Normandie, avant d’y renoncer « à la suite du discours très menaçant de Tcheurchile » (25 sept.)...
—1944. Inquiétudes pour ses parents partis dans l’Orne...
-10 juin : « Dans la région parisienne, depuis votre départ, l’alerte est presque constante. Il y a des nuits où nous ne dormons guère. [...] Comme tout le monde, nous sommes suspendus aux voix radiophoniques quand le courant le permet. La guerre, de toutes manières, sera terminée avant
l’hiver, ce n’est plus douteux. Il faut se faire tout petit et croire dans cet espoir »...
- 7-8 juillet : « Les décors et costumes des Noces fantastiques seront dessinés par daragnès. J’ai une excellente impression. Rouché prévoit la création pour Noël, comme si rien n’était – et je poursuis mon orchestration »... Répétitions de Ginevra avec Camille Maurane avant l’enregistrement à Radio-Paris...
- 5 septembre, récit de l’arrivée de la division Leclerc et de la libération de Paris. « Avant de partir, les Allemands ont commis des crimes abominables. Notamment : Chatou, Issy-les-
Moulineaux »... 12 septembre : « Maintenant, l’ambiance est à la fois brillante à la française, et un peu tendue. On ne parle plus de musique. “L’épuration” a pris la place des autres activités et il est opportun d’entretenir de bonnes relations avec son concierge. Enfin, il faut donner une pâture quotidienne à la colère légitime du Peuple »...
- 13 septembre, réorganisation de la vie musicale, avec le retour de Désormière, Rosenthal, Ibert... « Les 9 / 10e des 36 artistes étant “compromis”, il devient impossible de mettre sur pied la moindre “distribution”. Aussi la fermeture des théâtres constitue-t-elle une sage mesure »...
- 28 septembre : « Le Landerneau musical et théâtral est en effervescence.
Ne soyez ni étonnés ni émus de voir mon nom dans un journal ou ailleurs sur une liste d’“épuration”. Cela arrive à toutes minutes à des gens très bien : Lubin, Doyen, H. Bordeaux, Giono, Lifar, P. Fresnay, M. d’Ollone, Hubeau, Florent Schmitt etc. etc. etc... [...] Tout cela s’éclaircira et s’arrangera »...
- 3 octobre : « L’épuration nécessaire prend des allures inquiétantes. Je dois me défendre, établir des rapports sur mon activité pendant quatre ans, pour des commissions professionnelles. [...] Je risque trois à six mois de suspension »...
- 1945. Juillet-août, séjour à Pornic. L’état d’esprit en province... Tournage d’une noce à Pouzauges et arrangement de la partie musicale avec un « violoneux authentique »... Il se tire de l’épuration avec « quelques éclaboussures. C’en est une que cette interminable quarantaine qui semble réduire à néant mes 20 ans d’efforts. Il faut de la patience »...
Détails sur la mort en Allemagne du jeune résistant Tony ricou... « Robert desnos n’est pas revenu d’Allemagne. Sa femme m’a envoyé son dernier poème, conçu sur un lit d’agonie, en Tchécoslovaquie (typhus). Je l’ajouterai aux 3
autres »...
— 1947. Été à Nice. Enregistrement de mélodies avec sa femme Odette à Radio Monte-Carlo.

— 1948. Séjour en Suisse ; orchestration de Puck face au lac...
- 19 août : répétitions et enregistrement du Fou de la Dame à Radio-Genève sous la direction d’Ernest ansermet :
« Soixante-huit ans, mais vert comme un jeune homme, et véhément (ses musiciens ne l’aiment pas). Il nous raconte qu’il a été victime dernièrement d’une alerte cardiaque en dirigeant une musique très “avancée” qui l’exaspérait littéralement. [...] La répétition se déroule à merveille : jamais, même à
Paris, Odette n’a eu cette voix de diamant. [...] Pendant tout l’enregistrement, nous serrons tous les fesses. Sa voix, excellente, sort comme par miracle au moment même où elle doit chanter, éteinte qu’elle était quelques instants avant. L’enregistrement se déroule en paix, sans la nervosité parisienne »... 22 septembre, festival de Besançon : « la suite de la Pantoufle de Vair magnifiquement interprétée par Poulet et les Concerts Colonne a été aux nues. Un véritable triomphe dont les représentations de l’Opéra-Comique ne donnent aucune idée. Delvincourt s’auto-
dirigeait. Idem Honegger. J’avais refusé »...
— 1950.
- 23 mai, voyage à Barcelone, concerts et conférence...
- 27 mai : « Pour le moment pas d’éditeurs pour le
Concerto, et je comptais là-dessus... A l’Opéra-Comique, plus de Pantoufle avant quelque temps. On me parle d’écrire la musique d’une opérette destinée à Varna (il paraît que le génie de V. Scotto et de Lopez serait épuisé)... le pactole ! Mais c’est un mirage dont on m’a trop souvent donné l’illusion pour que je m’en réjouisse à l’avance !
Quant aux commandes et situations diverses ce sont les commissions qui les octroient à leurs propres membres, et je n’en suis pas »... Visite d’Heinrich Strobel ; anecdote sur le procès de dénazification de Werner Egk. « H. Strobel me fera venir à Baden pour la création de mon Concerto sous la direction de Bour. Il s’excuse de m’imposer un pianiste allemand car lui-même se sent contrôlé et menacé par les nazis clandestins (car nazisme et antisémitisme sont toujours là) »...
- 12 septembre : « je viens d’être saisi par le raz-de-marée d’un petit documentaire dont il m’a fallu
écrire très vite la musique pour grand orchestre. Il s’agit d’un documentaire s / marin du Commt Cousteau [Carnet de plongée] ». Débuts de Sylvine dans Clérambard...
- Décembre, en Espagne, à Irun et Madrid, pour le montage d’un film [Tempête sur les Mauvents de Gilbert Dupé, Malaire en version espagnole par Alejandro Perla] : « la “production”
(M. Brans et Mlle Largote), m’ont adjoint Jesus Leodz, qui doit collaborer (exigence espagnole du syndicat musical). Mais il est payé par la Maison et tous les droits doivent me rester. Seul mon nom sur le générique de la version française. Le sien avec le mien sur le générique de la version espagnole » ; spectacle « trépignant » de flamenco....
— 1956.
- 16 juillet : « brillante reprise » des Noces fantastiques ; discussion avec Hirsch pour monter Abraham à l’Opéra ; promesses d’enregistrement de disques chez Vega...
- 2 octobre : « Vyroubova non réengagée par Hirsch. Lifar donnant sa démission, c’est, pour mes Noces fantastiques, une catastrophe à laquelle je ne puis rien pour le moment.
Avec la Radio et Puck je viens d’avoir une très grande satisfaction. Exécution et distribution remarquables. Et puis cette année, le Grand Concert m’ouvre des portes généralement hermétiques »... 14 décembre : « Je travaille à mes commandes de l’État (j’en ai pour 700.000 f) Abraham, et un ballet. Hirsch m’écrit que les Noces seront reprises dans les mois qui vont suivre (avec qui ?) [...] On va repiquer sur microsillon Pathé Marconi la Sérénade Concertante naguère (1943) enregistrée par Münch – Espoir que, par la même occasion, on fasse une Symphonie n° 2 (cordes seules) pour l’accouplement »...
— 1957. Impressions sur Londres (29 janvier). On donne le Concerto de Mai à Bordeaux
avec Éric Heidsieck.
- 29 mars, commande d’un « nouveau ballet Lifar » pour la Compagnie Babilée, Hamlet, avec
Vyroubova dans le rôle-titre : « il ne s’agit pas d’un digest chorégraphique d’Hamlet, réduit à l’essentiel, mais comme je n’en ai pas encore écrit la première note, c’est un effort énorme qui m’est demandé, et qui exige l’ajournement de tout autre projet déjà en chantier »...
- 10 juillet, triomphe de la reprise des Noces fantastiques à l’Opéra avec Tallchief... Hamlet est dansé au festival d’Aix-les-Bains... Octobre-novembre, grève des machinistes de l’Opéra avec annulation des Noces fantastiques. Commandes de musique pour la radio ; travail à Abraham et l’Ange...
— 1958.
- 25 janvier : « Je gagne ma vie avec des commandes qui sont toutes intéressantes. Mais je soupire tout de même après un film (plus lucratif) qui se dérobe... J’espère n’avoir jamais de “retraite” à prendre (sinon à toucher !), et conserver mon imagination (et ma lucidité) jusqu’au final ! »...
- 7 août : « Il me faut terminer la composition d’Abraham et l’Ange
– “l’œuvre de ma vie” peut-être. C’est un sujet bien mystique pour l’époque. Mais l’austérité (relative d’ailleurs, puisqu’il y a l’élément érotique, avec le personnage d’Agar) en sera corrigée par une participation chorégraphique 37 presque continue. D’où l’appellation nouvelle, que j’ai inventée de : choréopéra. Cet encore travail m’est payé passablement par l’État (commande). Évidemment le rapport Travail / Fric est ici considérablement plus petit que dans le cas de la musique de film. Mais je ne puis tout faire à la fois. Et puis, à mon âge, on commence à voir un peu au-delà de l’immédiat. Une musique de film paye, et meurt illico. Abraham, cela risque de durer et de témoigner »...
— 1959.
- 25 mars, grand succès de La Pantoufle de Vair à l’Opéra de Lyon...
- 10 juillet, sur son échec à l’Institut : « J’irai rejoindre cette auguste réunion de gâteux quand je le serai moi-même devenu – ce qui ne saurait tarder avec une telle chaleur. Bondeville y entre au titre, en somme, de haut fonctionnaire – Comme musicien : le plus inoffensif de sa génération »...
- 11 octobre, il refait l’orchestration du Poirier de Misère pour l’Opéra de Lyon : « Quel travail étrange, après 34 ans – et raturer tous ces vieux papiers... “Nos actes nous suivent” – et... nos partitions aussi. À chaque page, un souvenir »...
— 1960. Bref voyage à Alger en janvier. On joue ses œuvres à la radio... Succès du Poirier de Misère à Lyon...
- Septembre-octobre, composition d’une musique de scène pour Mangeront-ils ? de Victor Hugo,
et son enregistrement avec son fils François comme preneur de son ; il va diriger lui-même sa Symphonie concertante à la télévision... Etc.

— On joint : la partition de son ballet Les Noces fantastiques (Max Eschig, 1956) avec double envoi à ses parents puis à ses neveux Catherine et Louis ; 2 photos de Delannoy sur son lit de mort ; 7 programmes, dont Le Poirier de Misère à l’Opéra-Comique (1927) ; et divers documents dont un dossier de coupures de presse.
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