Lot n° 104

[HAÜY (Valentin)] - GUILLIÉ. Notice historique sur l'Institution Royale des Jeunes Aveugles. …

Estimation : 3 000 - 4 000 EUR
Adjudication : 9 857 €
Description
[HAÜY (Valentin)] - GUILLIÉ. Notice historique sur l'Institution Royale des Jeunes Aveugles. Paris, Imprimé par les Jeunes Aveugles, An 1817.
In-8 de 32 pp., les deux premières blanches : cartonnage de papier bleu marbré, étiquette de titre postérieure au dos (reliure de l'éditeur).
Rare édition originale imprimée en relief sur les presses de l'Institution royale des jeunes aveugles fondée par Valentin Haûy.
L'impression en relief par gaufrage sur le verso de feuillets ensuite collés dos à dos pour former les feuillets d'un livre, a été inventée par Valentin Haüy (1745-1822), le fondateur de l'Institution royale des jeunes aveugles.
“Partageant le grand élan philanthropique du XVIIIe siècle pour les défavorisés, et tenté de rétablir l'équivalent de ce que l'abbé de l'Épée, inventeur de l'alphabet manuel, avait réussi pour les sourds muets, Valentin Haüy s'était mis en tête de faire lire les aveugles. Il inventa donc des caractères analogues aux caractères traditionnels mais qui, gaufrant un épais papier, produisaient une typographie en relief. Ce procédé était mis au service d'un véritable plan d'éducation et de réinsertion sociale des aveugles qu'il porta à la connaissance du grand public par son Essai sur l'Éducation des Aveugles (1786). C'est donc en maître bienveillant et sûr de lui qu'Haüy accueille le jeune Louis Braille, ignorant que quarante ans plus tard l'alphabet Braille ne fera de lui qu'un précurseur dépassé. Quoi qu'il en soit, c'est par ce procédé que Braille apprend à lire et qu'il devient rapidement un élève brillant” (En français dans le texte, n° 242).
La Notice de Sébastien Guillié retrace l'histoire de l'Institution depuis les premières tentatives d'instruction des jeunes aveugles par les soins de la Société philanthropique, en 1771, et sa création officielle en 1784 par Valentin Haüy. On y trouve la description des différentes matières enseignées et les méthodes spéciales mises au point pour l'enseignement de la lecture et de l'écriture, mais aussi de la grammaire, des langues, de l'histoire et de la géographie, des mathématiques, de la musique, ainsi que de nombreux travaux manuels comme la vannerie, l'imprimerie, la passementerie, la filature, le cartonnage, le tricot ou encore la rubannerie.
Le but de l'Institution ne se limitait pas au seul enseignement, mais tendait à fournir aux jeunes aveugles un métier qui assurerait leur indépendance.
Médecin-chef des hôpitaux militaires durant la guerre d'Espagne, Sébastien Guillié (1780-1865) fonda en 1818 avec Dupuytren La Bibliothèque ophtalmologique, recueil périodique. On lui doit également des Recherches sur la cataracte (1820).
Professeur à l'Institut qui l'avait accueilli et formé, Louis Braille publia sa méthode de lecture par points en 1829.
Et il fallut attendre 1837 pour que paraisse son Précis d'histoire de France, premier livre imprimé en “Braille”.
Exemplaire conservé tel que paru, en cartonnage de l'éditeur : l'impression a conservé la netteté de son relief.
Il porte en tête une note manuscrite signée de Prosper Denis indiquant : “J'ai vu imprimer le présent volume puis brocher les feuillets en 1817, quand j'ai visité l'établissement.”
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