Lot n° 129

CLIFFORD BARNEY (Natalie) — Quelques portraits-sonnets de femmes.

Estimation : 3000 - 4000 €
Adjudication : Invendu
Description
Paris, Société d’éditions littéraire et artistiques. Librairie Paul Ollendorf, 1900. In-8, demi-maroquin noir, dos lisse, titre doré, couverture et dos conservés. Édition originale, illustrée d'un portrait de l’auteur en en 1889 par Carolus-Durand en frontispice et de hors-textes d’Alice Barney.
Envoi autographe signé à Pierre Louÿs : To my favourite author and inimitable master monsieur Pierre Louÿs. In remembrance of all the thanks I owe him. (I wish I had something more worthy to offer.) Natalie Clifford Barney.
Très belle association : On sait que Les Chansons de Bilitis étaient dédiées « aux jeunes filles de la société future ». Natalie Clifford Barney se considérait assurément comme l’une d’entre elles et noua avec Pierre Louÿs une forte et durable amitié, dont témoigne la correspondance qu’ils échangèrent. Pierre Louÿs lui donna de précieux conseils littéraires pour ses Cinq petits dialogues grecs (1902).
« Vous êtes un maître incomparable, vos arcs-en-ciel restent sur le papier. Vos voluptés ressuscitent chaque fois qu’on les lie, elles sont fixées éternellement jeunes et belles. […] Même vos ombres sont tendres comme des caresses lasses, et vous berce d’une promesse, éblouie, d’une couleur. Vous faites des livres de joie et Bilitis m’a donné des extases plus éperdues et des tendresses plus tendres que n’importe quelle autre maîtresse. Si j’ai voulu faire des livres c’était pour lui répondre », lui écrivit-elle.
Ce très bel envoi résume admirablement son admiration, sa reconnaissance et sa dette littéraire envers son « auteur préféré et inimitable maître ».
On connaît au moins 28 lettres adressées par Natalie Barney à Pierre Louÿs, dans lesquelles elle lui confie ses états d’âme, évoque ses amours avec Liane de Pougy ou Renée Vivien, et lui soumet le roman autobiographique qu’elle est en train d’écrire, Lettres à une Connue, qui raconte des amours saphiques et choqua les éditeurs au point qu’il restera inédit.
Pierre Louÿs, qui aimait les femmes libres fut également en relations avec Renée Vivien ou, plus tard, Musidora. Mais c’est de Natalie Barbey qu’il fut le proche et celle-ci continua à aller le voir à la fin de sa vie, alors qu’il vivait en reclus.
« Il n’est donc point exagéré de prétendre qu’elle fut, dans la vie de Louÿs, la plus stable et la plus constante amitié féminine – peut-être même la seule véritable », conclut Jean-Paul Goujon, le biographe de Pierre Louÿs.
Partager