Lot n° 185

MONTHERLANT (Henry de) — La Relève du matin.

Estimation : 1500 - 2000 €
Adjudication : Invendu
Description
Paris, Société littéraire de France, 1920. In-16 carré, broché, chemise et étui. Édition originale du premier livre de l'auteur.
Ce recueil contient sept textes de jeunesse, composés entre 1916 et 1920 et parus dans différentes revues d'avril 1919 à juillet 1920. L'ouvrage ayant été refusé par tous les éditeurs sollicités, Montherlant le fit publier à compte d'auteur. Le tirage fut de 750 exemplaires, dont 30 sur vélin blanc.
Précieux exemplaire offert par Montherlant à Aragon, avec cet affectueux envoi autographe signé : à Louis Aragon, à qui m'unit une note de L'Opinion qui traite notre prose à tous deux de "pathos", "petit nègre" et "illisible", amicalement, Montherlant, 15 sept. 1920.
De fait, cette critique publiée par un « notulier de L’Opinion » en septembre 1920, dans une livraison de la revue « qui a l’air d’un recueil de compositions françaises de l’école Saint-Pierre » – écrivit Aragon dans une lettre de remerciement – est loin d'être tout ce qui unit Montherlant et Aragon, par-delà de profondes divergences politiques et esthétiques.
Pourtant, écrit Jean-François Domenget, « rien n'aurait jamais dû rapprocher les deux hommes. […]. Mais les circonstances en décident autrement. Le hasard les réunit dès l'enfance (et, à cause de ces souvenirs, les deux écrivains garderont toujours une sorte d'amitié l'un pour l'autre). Aragon, son cadet de deux ans, a vécu, tout petit, dans l'appartement où Montherlant est né, 11bis avenue de Villars, dans le septième arrondissement de Paris. Ils fréquentent ensuite la même école : l'École Saint-Pierre, à Neuilly [...]. En 1920, Montherlant fait lire La Relève du matin à son ancien condisciple, à qui le livre inspire une page poétique qu'on hésite à appeler un compte-rendu. »
Émouvant témoignage de l'entrée en littérature des deux jeunes gens en cette année 1920 où chacun publie son premier ouvrage : La Relève du matin pour Montherlant, âgé de vingt-cinq ans, et Feu de joie pour Aragon, qui en a vingt-deux.
Exemplaire broché en très bonne condition, ne fût-ce une fine déchirure en tête du dos.
Talvart & Place, XX, 35, n°1A – J.-F. Domenget, Montherlant critique, Droz, 2003, pp. 348-351 – Aragon, Chroniques 1918-1932, Stock, 1998, p. 73.
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