Mireille Havet de Soyecourt. 1898-1932. Écrivain poète. Manuscrit de "Carnaval". S.d. (circa 1921). 115 ff. in-4 ; nombreuses ratures et correction.
Estimation :
4 000/5 000 €
Adjudication :
5 742 €
Description
Manuscrit original du texte emblématique de Mireille Havet, Carnaval, dans une de ses premières versions. Roman autobiographique témoin des soirées parisiennes des années folles, il s’agit du récit de la courte liaison amoureuse entre le poète et la comtesse de Limur, rencontrée lors d’une soirée mondaine du peintre Domergue, au printemps 1919 ; s’ensuivent les conséquences sentimentales d’un amour passionné après une brutale rupture. Il semble que ce soit "l’amour tendre" de Marcelle Garros qui sauvera la jeune poétesse de la dépression et qui l’incitera à relater sa liaison dans son journal. Après un séjour à Villefranche sur mer où Marcelle Garros l’initie à l’opium, elle écrira son roman en sa compagnie au Mont Dore en août 1921. Déposé à l’instigation de la princesse Murat au concours du Figaro, fin 1921, et remarqué par Colette, Henri de Régnier, Pierre Mille, le texte sera une première fois publié dans la série des Œuvres libres de Boylesve et Duvernois en novembre 1922, repris par Albin Michel en 1923. Ecrit dans sa version originale, les noms des principaux protagonistes ne sont pas encore changés, et le manuscrit présente de nombreux et larges passages avec d’importantes variantes, voir en partie inédits, comparés au texte définitif publié de 1923. La provenance du document laisse à penser qu’il s’agit du premier texte travaillé au Mont Dore pendant l’été 1921, dont l’original fut confié à sa nouvelle amante Marcelle Garros. (…) f°89 : Suites des notes de Daniel. La cendre me reste de ce rêve atroce, j’en sors marqué, ensanglanté, possédé par ta sensualité infernale et dépossédé de mon âme (…) Je meurs ! et c’est peut-être la réincarnation de la souffrance. Une seconde naissance sans souvenir. Si c’étais la délivrance ? Ah ! je suis si malade d’amour, je veux guérir, j’écris… vers le jours (…). Provenance : Marcelle Garros qui fut l’amante de Mireille Havet entre 1920 et 1923. Restée fidèle amie, elle épousera en 1930 le comte Alain de Gravier de Vergennes.
