Lot n° 80
Sélection Bibliorare

CHIRICO Giorgio de (1888 - 1978) — 45 L.A.S. «G. de Chirico» et 2 L.S., 1932 - 1954, au Comte Vittorio Emanuele BARBAROUX, à la «Galleria Milano» à Milan ; environ 80 pages formats divers, dont cartes postales avec adresse, quelques...

Estimation : 8000 - 10000
Adjudication : 11 050 €
Description
enveloppes (trous de classeur, quelques fentes et déchirures) ; en italien.
♦ Importante correspondance artistique et amicale avec le galeriste milanais. [Le Comte Vittorio Emanuele BARBAROUX (1907 - 1954) dirigeait la Galleria Milano de Milan, où il exposait et vendait tous les grands peintres italiens, dont Chirico, avec lequel il entretenait des rapports amicaux, comme le montre cette riche correspondance couvrant plus de vingt ans.]

Cette correspondance débute le 11 octobre 1932, deux ans après la première exposition dédiée à Chirico chez Barbaroux. Le peintre supplie le galeriste de retarder de quelques mois l'ouverture de son exposition. Il livrera pourtant les toiles avec quelques jours d'avance avec la ferme recommandation de les tenir loin des yeux des collectionneurs avant l'ouverture : «non è bene che si vedano i quadri prima dell'esposizione. Io porterò con me ancora due paesaggi a olio e due a guazzo. E poi delle litografie». Quelques années plus tard, le 22 janvier 1938, l'artiste signe une lettre-contrat avec Barbaroux pour une exposition prévue en mars. Dans une carte écrite de Paris presque à la même époque, il exprime sa préoccupation du fait qu'une autre galerie milanaise s'apprête à exposer certaines de ses œuvres acquises sur le marché français : «Queste rivalità tra gallerie vanno sempre a scapito degli interessi del pittore»...
Le 14 juin 1938, il se plaint de l'insuccès d'une exposition organisée à Gênes et révise le prix d'une œuvre ancienne importante ; il ne peut la laisser à 5000, mais en veut au moins 8000 lires : «è un quadro del 1928 e non ce ne ho più di quel periodo...». Après un court séjour à Paris, Chirico revient en Italie. La guerre éclate et les contacts avec Barbaroux ne reprennent qu'en 1945, quand le peintre entend régulariser sa situation avec sa compagne Isa Pakszwer, qui deviendra bientôt sa seconde épouse ; il le prie de lui procurer un document attestant sa résidence à Milan en 1938 et 1939. Avec l'année 1946, commence une nouvelle série d'expositions à Florence et à Milan. De Chirico est satisfait de son travail : «... Sarei contento che tu vedessi delle cose mie recenti perchè, modestia a parte, credo di essere andato molto avanti».... Au début de 1946, craignant un fiasco à cause de la situation politique italienne, il demande le report d'une exposition prévue pour le mois de mai. Il n'en donne pas moins immédiatement les dimensions des toiles à exposer afin qu'on prépare des cadres de qualité : «belle cornici, scolpite e dorate [...] sono cornici che destinerei ai quadri più importanti ; per gli altri faccio fare delle cornici leggere che dipingo io stesso»... Vers la fin de l'année, il déclare n'avoir plus une seule œuvre disponible. Il vend beaucoup en Argentine, et quatorze toiles viennent tout juste de partir.
Dans les années 1947 à 1949, les échanges épistolaires s'intensifient. Viennent s'ajouter aux lettres des cartes postales bien remplies. De cette époque (mai 1949) date le voyage à Londres de Chirico qui y expose à la Royal Society of British Artists, exhibition documentée ici par quelques lettres et une carte dont l'illustration représente la cathédrale Saint-Paul.
Une curieuse lettre datée du 12 mars 1949, peu avant son départ pour l'Angleterre, nous informe que le peintre échangea avec Barbaroux deux toiles contre... trois cos­tumes d'hiver : «Però bisognerebbe che fosse veramente stoffa inglese» ! En 1951, il recommande à Barbaroux un jeune peintre, Franco Minei ; en novembre, il signe un contrat pour une exposition, pour laquelle, en marg 1952, il envoie les dimensions des aquarelles et dessins, avec des instructions pour les faire encadrer. Les dernières lettres évoquent des expositions qui lui sont consacrées, à Florence et à Rome...

— On joint :
- des télégrammes, des doubles dactyl. de réponses, des talons de mandats...
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