Lot n° 111

Victorien SARDOU. La Maison de Mozart “Ville basse”. Paris, imprimerie Bréhier, sans date …

Estimation : 1 000 - 1 500 EUR
Adjudication : 3 000 €
Description
Victorien SARDOU. La Maison de Mozart “Ville basse”. Paris, imprimerie Bréhier, sans date [août 1858].
Gravure sur cuivre (38,4 x 47,2 cm).
Fameuse estampe “médianimique” du médium Victorien Sardou.
Elle a été publiée dans la Revue Spirite en août 1858, accompagnée d'une Description des habitations de la planète Jupiter par Victorien Sardou.
Son texte est précédé d'une manière de profession de foi dans laquelle l'écrivain affirme : “Si l'on accepte comme vérité la seule doctrine vraiment belle et sage que l'évocation des morts nous ait révélée jusqu'ici, c'est-à-dire la migration des âmes de planètes en planètes, leurs incarnations successives et leur progrès incessant par le travail, les habitations dans Jupiter n'auront plus lieu de nous étonner.”
Né en 1848 aux États-Unis, le spiritisme gagne l'Europe au milieu des années 1850. En février 1857, Victorien Sardou rencontre chez son père trois médiums qui l'initient. Il se voit peu après le sujet d'automatismes graphiques : sa main, dit-il, “guidée par une main chaude et fluidique”, lui fait représenter les maisons qui se trouvent sur la planète Jupiter. Dans ce monde idéal, paradis des “somnambules lucides”, l'Esprit de Mozart s'épanouit.
Le musicien déclare : “Nous n'avons pas d'instruments ; ce sont les plantes, les oiseaux qui sont les choristes ; la pensée compose, et les auditeurs jouissent sans audition matérielle, sans le secours de la parole, et cela à une distance incommensurable.” (Cf. Louis Gaillemin, Vicorien Sardou médium in Isabelle Mindrot (dir.), Victorien Sardou, le théâtre et les arts, 2019, pp. 205-215.)
La gravure est reproduite en 1933 dans le numéro 3-4 de la revue Minotaure (p. 54), illustrant l'article d'André Breton intitulé : Le message automatique.
L'idée même de l'automatisme graphique ne pouvait que séduire le surréaliste qui relève : “La Revue Spirite, qui présente en 1858 la première eau-forte médianimique de Victorien Sardou : La Maison de Mozart dans la planète Jupiter, insiste sur l'absence à l'origine de cette oeuvre, exécutée en quelques heures, de toute idée préconçue et de toute orientation volontaire.”
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