Lot n° 172

Joë BOUSQUET. Correspondance adressée à Jean Ballard. 16 juin 1930 - 28 octobre 1949. 19 …

Estimation : 3 000 - 4 000 EUR
Adjudication : 8 800 €
Description
Joë BOUSQUET. Correspondance adressée à Jean Ballard. 16 juin 1930 - 28 octobre 1949.
19 lettres autographes signées de divers formats soit, en tout, 40 pages in-4 et 63 pages in-8.
Joint : manuscrit de 8 pages in-8 d'Albert Gleizes et 1 lettre autographe signée au docteur Gabriel Dufour du 16 juillet 1944, 4 pages in-8, enveloppe conservée.
Très importante correspondance inédite couvrant près de vingt ans.
Jean Ballard dirigeait les Cahiers du Sud dans lesquels Joë Bousquet a fait paraître plusieurs articles dans les années 1930 consacrés, notamment, à
Paul Valéry et Pierre-Jean Jouve.
Correspondance littéraire et amicale dans laquelle Bousquet confie ses tourments, la difficulté d'écriture et la maladie, sa collaboration aux Cahiers du
Sud, et aborde les figures littéraires et artistiques du temps, notamment les surréalistes. Il est question de Breton, Max Ernst, Eluard, Lautréamont, Sade, René Char (qualifié de “surréaliste” à la crème de gruyère”) que Breton s'obstine à défendre (“ce con qu'il appelle son ami”), mais aussi René
Daumal - un des rares à avoir saisi l'importance de l'héritage de l'idéalisme allemand dans la pensée de Marx.
La lettre du 14 novembre 1935 décrit sa dépendance à l'opium - “par goût et par dégoût. Car il est parfois pénible de vivre à Carcassonne où, par des temps comme celui-ci on se sent seul, vraiment, dans ses pensées. Même ceux qui vous soutiennent, on sent que c‘est un peu par doctrine et on se trouve soudain trop lourd avec ses idées et ses sentiments venus de source et dont la ressemblance, sans nul doute, n'existe que dans les âmes de ceux qui sont loin. [...]
Une infection y mit un terme subitement provoquant une cure de désintoxication subite : “Ce fut vraiment le bagne : des nuits blanches, sans une pensée vraiment pour faire de l'ombre et une douleur dans tout le corps vraiment anéantissante”.
Dans la lettre, datée du 28 octobre 1949, Joë Bousquet évoque en termes très crus un scandale de pédophilie à Carcassonne, dans lequel on a cherché à l'impliquer.
On joint un manuscrit autographe de 8 pages in-8 : critique de l'essai du peintre Albert Gleizes intitulé Homocentrisme que les Cahiers du Sud devaient publier. (Le texte parut en volume, avec d'autres essais de Gleizes, en 1937).
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