Lot n° 173

Joë BOUSQUET. Manuscrit offert au peintre Soutine. 20 juillet 1943. Manuscrit autographe corrigé …

Estimation : 2 000 - 3 000 EUR
Adjudication : Invendu
Description
Joë BOUSQUET. Manuscrit offert au peintre Soutine. 20 juillet 1943.
Manuscrit autographe corrigé avec envoi signé de 54 pages in-8, dont une au verso d'une page dactylographiée, chiffrées 1 à 42 .
Manuscrit autographe inédit : curieux récit d'une affaire de satanisme. Largement corrigé, il offre au dos de treize feuillets une version primitive, entièrement raturée.
Il porte en tête un envoi autographe signé rédigé peu avant la mort du peintre :
A Soutine, en toute affection Joë Bousquet. Le 20 juillet 1943.
Chaïm Soutine, proche de l'auteur, allait disparaître le 9 août 1943. Il a probablement inspiré un des personnages du récit - celui d'un peintre tourmenté qui accompagne le narrateur dans son “enquête” autour du destin de l'abbé Bataillé, un prêtre accusé de s'être livré à des actes démoniaques devant la statue de Notre-Dame de Parade de l'église Saint-Vincent, à Carcassonne.
De l'énigme irritante de la folie de l'abbé, j'allais soustraire ce que la vie imagine nécessairement pour se cacher à elle-même sa barbare et déchirante simplicité, une vision homocentrique qu'emportée par sa frayeur congénitale la conscience répand en se chantant dans le noir. [...] De toutes les fabulations enfantées par l'instinct de conservation, j'avais soupçonné que la plus égarante était bien l'orgueilleuse étourderie qui prive les objets de la liberté que nous leur accordons en idée. Je me répétais chaque jour que l'homme avait inventé l'inanimé, pétrifiant le monde qui l'environnait pour gravir au-dedans de lui le plus haut degré de son existence et de sa foi en lui-même.
Le récit retrace la véritable histoire de cet abbé qui, relégué dans une cure isolée, sombra dans la folie. Interviennent, entre autres, le doyen de Saint-
Vincent ainsi qu'un étrange érudit, président de l'association des cyclotouristes et historien de la Garde Nationale.
On retrouve l'évocation de la statue de l'église Saint-Vincent et de l'affaire de l'abbé Bataillé, survenue en 1832, dans Le Livre heureux (Albin Michel, 1984).
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