Lot n° 187

André BRETON & Louis ARAGON. Le Trésor des jésuites. Sans lieu ni date [1928]. Tapuscrit sur …

Estimation : 3 000 - 4 000 EUR
Adjudication : 2 000 €
Description
André BRETON & Louis ARAGON. Le Trésor des jésuites. Sans lieu ni date [1928].
Tapuscrit sur papier pelure de 24 pages, foliotées 1-8, 10-25, avec corrections autographes de deux mains, agrafées.
Tapuscrit corrigé de la pièce écrite conjointement par André Breton et Louis Aragon donnant une version intermédiaire entre le manuscrit et la pièce imprimée.
Les deux premiers tableaux (15 pages) corrigés de la main de Breton présentent des corrections minimes touchant des coquilles ou des détails typographiques. Le troisième, en revanche, largement corrigé par Aragon (8 pages), offre des passages inédits dans les pages de la fin. Les corrections autographes ne correspondent pas toujours à la version imprimée. De même, un passage a probablement été ajouté postérieurement (pp. 1010-1012, milieu, de l'édition de la Pléiade).
Véritable hommage au cinéma populaire, la pièce en trois tableaux fut écrite en vue d'une représentation au “gala Judex”, avec Musidora dans le rôle principal. Or, le gala au bénéfice de la veuve de l'acteur René Cresté, programmée pour le 1er décembre 1928, fut annulé à la dernière minute.
Le Trésor des Jésuites ne fut représenté qu'une fois en 1935, à Prague dans une mise en scène de Jindřich Honzl et des décors de Jindřich Štyrský.
La version imprimée figura, en revanche, en juin 1929 dans le numéro spécial “Le Surréalisme en 1929” de de la revue Variétés, illustrée de photographies.
“Trésor des jésuites tient plus du cinéma porté à la scène et de la revue de cabaret que du théâtre proprement dit. Cette pièce n'en est pas moins importante par le fait qu'elle montre qu'un théâtre d'action et de rêve est concevable, que la scène peut fort bien supporter certaines techniques de contraction, d'immobilisation, de dilatation du temps et du mouvement propres au cinéma. Elle nous permet de comprendre pourquoi les surréalistes, satisfaits du pouvoir libérateur de certains films, n'ont pas insisté pour que le théâtre rivalise avec eux. Enfin, elle se signale à notre attention par l'emplois quasi systématique des collages, la plupart des événements rapportés [...] étant empruntés aux quotidiens de l'époque” (Henri
Béhar, Le Théâtre dada et surréaliste, p. 279).
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