Lot n° 20

BIZET Georges (1838 - 1875)L.A.S. «Georges Bizet», [fi n 1870], à Ernest GUIRAUD ; 2 pages in-8 (légères taches). Pendant la guerre, au sujet d'un projet d'opéra-comique, Boccace (sur un livret de Victorien Sardou). Il est perplexe : «Mon...

Estimation : 1500 - 1800
Adjudication : Invendu
Description
Boccace doit être un baryton ; mais je t'avouerai entre nous que Barré m'agace. Je voudrais Gaillard : sais-tu l'étendue de sa voix ? chante-t-il facilement sur do ré mi fa ? - peut-il au besoin pincer le fa #, voir même le sol ?... Si tu peux me donner ces renseignemens bientôt, tu me feras grand plaisir. [...] Si je pouvais écrire un vrai baryton impossible pour Barré et facile pour Gaillard, j'en serais ravi. Où en es-tu ?... Du reste, y aura-t-il un opéra-comique dans 3 mois ?.. Du Locle y sera-t-il ?... Serons-nous français...ou prussiens ? - Hélas ! je ne puis te dire à quel point je suis attristé par ces horreurs !... Avoir tant pensé, tant souff ert, tant enseigné, tant appris depuis tant de siècles... et en être là !... Monstrueux !» Il demande des nouvelles de Paris : «Croit-on que les théâtres, les lettres, les arts seront encore de ce monde dans quelques semaines ?... Il serait si simple de réunir en champ-clos Hohenzollern, Guillaume, Bismarck, Prim, Ollivier... et les autres.... d'attendre en regardant... ça serait intéressant, humain et économique. - Je suis obligé de décrier la mort de 100,000 Prussiens !... Jolie société, joli siècle ! au diable !»....
BIZET Georges (1838 - 1875)L.A.S. «Georges Bizet», [fi n 1870], à Ernest GUIRAUD ; 2 pages in-8 (légères taches). Pendant la guerre, au sujet d'un projet d'opéra-comique, Boccace (sur un livret de Victorien Sardou). Il est perplexe : «Mon Boccace doit être un baryton ; mais je t'avouerai entre nous que Barré m'agace. Je voudrais Gaillard : sais-tu l'étendue de sa voix ? chante-t-il facilement sur do ré mi fa ? - peut-il au besoin pincer le fa #, voir même le sol ?... Si tu peux me donner ces renseignemens bientôt, tu me feras grand plaisir. [...] Si je pouvais écrire un vrai baryton impossible pour Barré et facile pour Gaillard, j'en serais ravi. Où en es-tu ?... Du reste, y aura-t-il un opéra-comique dans 3 mois ?.. Du Locle y sera-t-il ?... Serons-nous français...ou prussiens ? - Hélas ! je ne puis te dire à quel point je suis attristé par ces horreurs !... Avoir tant pensé, tant souff ert, tant enseigné, tant appris depuis tant de siècles... et en être là !... Monstrueux !» Il demande des nouvelles de Paris : «Croit-on que les théâtres, les lettres, les arts seront encore de ce monde dans quelques semaines ?... Il serait si simple de réunir en champ-clos Hohenzollern, Guillaume, Bismarck, Prim, Ollivier... et les autres.... d'attendre en regardant... ça serait intéressant, humain et économique. - Je suis obligé de décrier la mort de 100,000 Prussiens !... Jolie société, joli siècle ! au diable !»....
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