Lot n° 122

LAMARTINE Alphonse de (1790-1869). 2 MANUSCRITS autographes, le 2e signé «Lamartine», Notes sur …

Estimation : 1 000 - 1 500 EUR
Adjudication : 1 950 €
Description
LAMARTINE Alphonse de (1790-1869). 2 MANUSCRITS autographes, le 2e signé «Lamartine», Notes sur le système pénitentiaire, 1851 ; 28 et 42 pages in-4 sur papier bleuté, sous chemises autographes.
Deux articles sur la réforme du système pénitentiaire, qui semblent inédits.
Ces deux articles étaient destinés à sa revue Le Conseiller du Peuple, comme l'indiquent les notes autographes sur les chemises les contenant : «Conseiller du Peuple. Système pénitentiaire. à revoir et à imprimer 1er août après l'avoir revu et avant le 2ème qui est prêt et revu. Lamartine. En tout 2 Conseillers» ; et sur le 2e : «nécessité des colonies pénales. Conseiller du Peuple prêt 1er août 1851. 2ème partie si passer la première partie non revue et à revoir».
Le premier article est intitulé Notes sur le système pénitentiaire (la fin manque, et quelques passages sont restés en blanc dans l'attente de données) : «MM. Le gouvernement organe en cela d'une des plus impérieuses nécessités sociales nous pose une question d'urgence : la réforme des prisons». Lamartine insiste «sur le chiffre croissant et inéficace de notre pénalité. Une criminalité qui en vingt-cinq ans s'élève pour la seule capitale de la France de 2500 à 15600 condamnations [...]
Le crime déborde en France. Il se joue de la répression ; il s'envenime par la peine même, il discipline ses armées dans les bagnes, il recrute dans les prisons, il fait de vos maisons de correction un arsenal où il va puiser des forces et des instruments pour de nouveaux crimes»....
Lamartine résume les systèmes américains, en s'attardant sur le système de Pennsylvanie ; il rejette le régime du fouet... «la société serait coupable si elle assimilait d'avance et provisoirement dans son régime pénitentiaire les prévenus aux condamnés»... Prônant le «beau système matériel de discipline et de travail pour les prisonniers», il conclut en voyant dans la nouvelle législation sur le système pénitentiaire «un gage préalable à l'abolition de la peine de mort»...
La 2e partie, intitulée : Notes sur la réforme des prisons et sur la nécessité d'un lieu de déportation, est datée en fin 29 juillet 1851. «Il est impossible de traiter de la réforme des prisons et de l'introduction d'un régime pénitentiaire sans toucher à l'idée des colonies pénitentiaires»...
Lamartine conclut : «Ce sera avoir fait quelque chose que d'avoir converti sur tous les points de la France ces cantines de corruption où se pervertissent les pervers, en maisons de silence, de travail et de prière où se régénèrent les coupables et où la sécurité publique se consolidera. Ce sera avoir fait plus encore que d'avoir créé non ce système acerbe et inflectif de déportation politique qui remplace l'échafaud par le désespoir, mais ces colonisations pénitentiaires où l'homme se régénère par le travail, se renouvelle par la séparation d'avec lui-même, et sème sur un autre hémisphère les germes d'une race sortie du vice et du crime mais retrempée dans la distance, dans l'oubli et dans la vertu».
On joint un extrait d'une intervention impr. du bâtonnier Marie sous chemise annotée par Lamartine : «Prisons objections Mr Marie avocat».
Provenance : archives de Saint-Point.
Partager