Lot n° 200
Sélection Bibliorare

Lazare CARNOT (1753-1823) mathématicien et homme politique ; conventionnel (Pas-de-Calais), membre du Comité de Salut public, organisateur de la Victoire des armées de la République. L.A., signée par ses collègues du Comité de Salut public...

Estimation : 900/1500 - AUT
Adjudication : Invendu
Description
Charles COCHON (1749-1825) et Jean-François-Bertrand DELMAS (1751-1798), 17 vendémiaire III (8 octobre 1794), aux représentants du Peuple près l'Armée des Pyrénées-Occidentales ; 3 pages et demie in-4. Importantes instructions au nom du Comité de Salut public pour l'invasion de l'Espagne. Ayant pris connaissance de la position de l'armée des Pyrénées occidentales, le Comité s'inquiète de la dissémination de l'armée. « C'est un grand mal sans doute que de rétrograder mais c'en seroit un bien plus grand d'être battu, et le moindre échec pourroit faire plus de tort dans l'opinion publique, qu'une retraite de plusieurs lieues commandée par la prudence »… Ils recommandent de retirer la garde du poste de Guetaria et de l'utiliser pour augmenter la défense du passage de l'Oria et la place de Saint-Sébastien, et ils indiquent quelques moyens de rendre toute attaque de Tolosa très meurtrière pour l'ennemi. Après la prise de Fontarabie et Saint-Sébastien, ils s'attendent à de nouveaux succès rapides, et ils regrettent que l'armée n'ait pas profité de la première stupéfaction de l'ennemi pour l'attaquer sur plusieurs points et couper sa retraite sur Pampelune, qui peut-être se fût rendue aussi. Cependant il faut ou pousser en avant, ou rétrograder : « Commencez donc par attaquer sur votre gauche ppour chasser l'ennemi de tous ses postes et prendre son camp de la réunion. Tâchez d'engager une action décisive et de mettre l'ennemi en deroute complète, car alors il est probable que Pampelune sans espoir de secours prendra le parti d'ouvrir ses portes. Pour que le succès de l'expédition soit entier comme il doit l'être, il faut faire porter sur votre gauche et secretement toutes vos forces disponibles en même tems que vous ferez de fausses attaques sur la droite et sur le centre pour y attirer l'ennemi. La division de Laborde qui est retirée jusque sur Irum et le long des bords de la Bidassoa pourroit ce semble en s'avançant un peu resserrer sa ligne de défense. […] Il nous reste encore une observation très importante à vous faire. Vous savez et notre collègue Garrau qui a assisté aux discussions du comité sait particulièrement que notre dessein est de ne point nationaliser la guerre, de ne point choquer trop fortement les coutumes et même les préjugés des peuples chez lesquels nous sommes forcés de porter la guerre. L'espagnol fort attaché à ses prêtres fuit et abandonne dit-on ses foyers plutôt que de se les voir enlever. N'est-il pas à craindre que cette émigration ne grossisse la masse de ses forces et ne vous fasse de ces hordes fanatiques de nouveaux ennemis furieux et implacables […] Nous croyons qu'il peut être très-utile de prendre les otages parmi les prêtres et les nobles, mais il pourroit être fort dangereux d'enlever tous les individus de ces corporations, chez un peuple ignorant »…
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