Lot n° 17

ROBERT DE BOURGOGNE — Charte en latin sur parchemin rédigée durant le règne de Robert de Bourgogne, entre 1085 et 1110, sans lieu ni date.

Estimation : 6 000 - 8 000 €
Adjudication : 8 060 €
Description
Un feuillet sur parchemin, 320 x 325 mm ; 13 longues lignes ; encre carbone ; écriture caroline ; petites taches, bord droit légèrement rogné (sans perte de texte), deux déchirures (sans manque) en haut.
Annotations d’époque et postérieures au dos. Grande cordelette tressée (30 cm) ayant servi à l’attache du sceau (aujourd’hui manquant). Rarissime et belle charte de Robert de Bourgogne (Châtillon-sur-Seine 1059 / 1110), évêque de Langres de 1085 à 1110, avec sa grande tresse, relative à la servitude d’une femme.

TEXTE
Accusée de quelque forfait par le connétable de Bourgogne, Renaud de Grancey (né vers 1060), Pétronille, femme d’Arnauld le Vieux, trouve en l’évêque Robert de Bourgogne, un défenseur.
Les deux hommes trouvent un accord (placatus) suivant lequel Pétronille est « remise en liberté » sans condition ni condamnation par Renaud et donnée au chapitre de l’église cathédrale de Saint-Mammès. De condition servile, elle le demeure au terme de cet acte qui est en quelque sorte un acte d’affranchissement (liberam concedens).

Traduction de l’acte en latin :
«MOI ROBERT par la faveur de la grâce divine évêque de la Sainte Eglise de Langres, dans un but d’information, je vous fais connaître, à vous tous, fidèles de ladite église, tant présents qu’à venir que Renaud de Grancey, du consentement et de l’approbation de certains fidèles, les siens et les nôtres, a cédé dans un esprit de conciliation à la communauté de Saint-Mammès et à la mense desdits religieux, Pétronille, femme d’Arnauld le Vieux, qu’il retenait injustement. Cette femme, avec toute sa progéniture déjà née et celle à venir, il l’a cédée libre de toute peine astreignante, grande ou petite, juste ou injuste, et l’a donnée aux religieux de la susdite église, confirmant entre mes mains sous la foi qu’il m’avait jurée, qu’il respecterait cet accord fidèlement. C’est pourquoi estimant qu’il était opportun d’en garder le souvenir et parce que la mémoire humaine est vacillante et caduque, nous l’avons fait mettre par écrit. Et pour plus de garantie nous l’avons confirmé de notre main propre et donné à confirmé à nos dignitaires. » Avec les sceaux de l’évêque Robert ; d’Amalric doyen ; de Gocelin archidiacre ; de Hugo archidiacre ; de Garnier archidiacre ; de Thierry chapelain ; de Guillaume ; de Loderic le Gros sceau de Constant diacre ; de Raoul de Lanfroicourt sousdiacre ; de Raoul prévôt sceau d’Evrard ; d’Albéric Le Brun ; de Constantin du For ; d’Odolric l’aîné ; de Gaudry Leriche ; de Richard trésorier ; de Vubert du cloître ; de Constantin de Campel ; de Constant Le Fort (?) ; d’Odolric Le Bègue.
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