Lot n° 112
Sélection Bibliorare

Marie-Anne de LA TOUR de FRANQUEVILLE (1730-1789) femme de lettres, correspondante de Jean-Jacques Rousseau. Ensemble de manuscrits autographes et de 28 L.A., plus des pièces et lettres à elle adressées 1753-1772 ; environ 200 pages formats...

Estimation : 2000 - 2500
Adjudication : 1 600 €
Description
divers..Très intéressant ensemble de manuscrits et lettres..[Croyant se reconnaître dans le personnage de Julie de La Nouvelle Héloïse (1761), Marianne de La Tour entre anonymement en contact avec Rousseau, avec la complicité de son amie Madame de Bernardony, qui croit être Claire. Celui-ci répond ; s’engage alors une correspondance, qui, malgré le peu d’entrain de Jean-Jacques, s’étendra jusqu’à 1776. Cette correspondance, publiée en 1803, fit l’objet d’un commentaire de Sainte-Beuve dans les Causeries du Lundi (1850). Femme d’esprit, convertie aux idées rousseauistes, elle se plait à écrire essais et poésies, et à cultiver une belle correspondance avec ses amis. Séparée de son mari en 1755, elle se retire par la suite au couvent du Bon Secours et à l’Abbaye aux Bois. Elle meurt à Saint-Mandé le 7 septembre 1789]..4 manuscrits autographes : .– brève notice biographique (1 p. in-8) : « Je suis née le 10 novembre 1730. Jay été mariée le mardy 20 juillet 1751 »….– Cahier, [vers 1755 ?] (12 p. in-8 remplies d’une écriture serrée). Le texte, très corrigé, se veut un essai sur la générosité (publié dans la revue Lias, 2012 sous le titre La générosité en société et le tempérament français). Citons le début : « Sans se rendre coupable d’injustice et de cruauté par l’usage abusif que lon fait d’un pouvoir qui étant sacré et respectable par luy meme ne doit produire que des effets qui puissent estre respectés »… .– Essay sur la volupté (cahier de 14 p. in-8). « Le commun des hommes accoutumé a substituer des idées fausses a celles qui sont reellement anexées aux termes en a attaché de si grossieres a celuy de volupté qu’une fille décente ne le prononceroit pas sans rougir. Jose pourtant dire non seulement que cest a tort qu’il est proscrit de sa bouche mais encore qu’elle est plus a portée de le definir que personne »….– poème, Vers sur la mort de mon père (3 p.et demie petit in-4)..Correspondance : 27 L.A., Paris, Orangis, Cambray, Bon Secours, l’Abbaye aux Bois, la plupart non datées (1753-1772), à divers destinataires : son voisin M. de Chalabre (7), son amie Mme de Bernardony (à propos de son mari et de la lettre de cachet), Don Amédée maître des Novices de la Trappe (lui demandant de prier pour sa sœur morte), la comtesse de Longueval, le chevalier de Méré, le chevalier Dassier (1772), et d’autres correspondants avec qui elle échange dans cette belle langue du 18e siècle. Elle y parle de littérature, de philosophie et de poésie ; dans une lettre de l’Abbaye aux Bois, 9 décembre, elle dit son admiration pour Voltaire et Mademoiselle Corneille. Avec ses correspondants masculins, elle joue à la coquette, et leur accorde son « amitié » ; elle dit son plaisir d’écrire « Si vous continués a m’accabler de choses flatteuses sur ma façon d’écrire : elle est toute simple […] vous mérités bien plus des complimens que moi vous Mr qui tout en vous plaignant d’une langue qui ne devroit pas encore vous estre familiere, vous en servés de façon à faire penser que vous lui supposés des finesses qu’elle na pas […] vous prouvés que l’esprit est citoyen du monde entier, et que tout idiôme obéit aux idées de celui qui sait bien le manier ». Elle se livre parfois : ceux « qui ne connoissent que mon esprit, ont pu douter des qualités de mon cœur, et par conséquent ne me pas reconnoitre au portrait parfait de tout point, que vous avés fait de moi » ; elle demande consolation à son « cher Orphée »… Etc..Copies de lettres : un petit cahier (23 p. in-8), copies de 8 lettres à Mme de Bernardony et 2 lettres à M. de Bernardony, à propos de philosophie, métaphysique et Platon. Plus la copie d’une lettre de Mme de La Tour au comte d’Hérouville (21 janvier 1763)..Lettres à elle adressées. – 13 L.A. ou L.A.S. de Claude-Pierre Patu (1729-1757) Paris, 21 août-26 octobre 1753 (34 p. formats divers). Il adresse à Mme de La Tour des lettres et des vers enflammés auxquels elle répond cruellement ; il lui envoie les poèmes de Crébillon, et devant son indifférence lui demande de lui renvoyer ses lettres. On joint la copie des lettres de Mme de La Tour à Patu. – Plus des jeux de style : 6 lettres à elle adressées (dont 3 par M. de Bernardony)….Poèmes à elle adressés. 20 poèmes (vers, bouquets, chansons, portraits, étrennes, etc.) dédiés « À Madame de La Tour » (env. 35 p.). Par Mr le Chevalier de F… (plus une Épitaphe et un Envoi, tous deux en vers), Bouquet à Madame de La Tour pour le jour de sa feste (2), Charmante de la Tour…, Sur le portrait de Madame de La Tour par Mr Garand, Portrait abrégé de Mme de La Tour, Épitre, Madrigal, Chanson, Étrennes, ,par Mr Le Brun, , par Mr de Fualdès, etc…Plus 70 autres poèmes ou billets galants. Et 3 poèmes dédiés à la duchesse d’Orléans, au prince de Conti, au marquis de Maillebois..On joint une copie du Discours prononcé par M. de la Bove à la clôture des États du Dauphiné (Romans 16 janvier 1789) ; une L.A.S. de Louis Anseaume à un ami ; et 2 parchemins anciens.
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