Description
LOIZEROLLES (Jean-Simon et François-Simon Aved de). – 2 lettres, soit une du père et une du fils. SACRIFICE PATERNEL LORS DE LA « CONSPIRATION DES PRISONS ». Avocat au Parlement de Paris et lieutenant-général du bailliage de l'artillerie de France, à l'Arsenal, Jean-Simon Aved de Loizerolles (1732-1794) fut emprisonné comme suspect avec son fils cadet François-Simon, chevalier de Loizerolles (1872-1845). Alors que le pouvoir révolutionnaire prenait prétexte de « conspirations » dans les prisons pour faire exécuter des détenus, le fils fut condamné à mort mais le père demanda à prendre la place de celui-ci. Le père fut ainsi guillotiné la veille du 9 thermidor (!) aux côtés de 29 autres victimes, dont le secrétaire de Jean-Sylvain Bailly, le marquis d'Usson, les deux frères Trudaine, la princesse de Monaco... Le chevalier de Loizerolles se distingua par la suite dans les lettres, et publia de nombreuses pièces de vers, dont une en 1813 en hommage à son père, La Mort de Loizerolles, qui connut une nouvelle édition chez Dondey-Dupré en 1828. Ce triste épisode demeura emblématique de la Terreur : il fut choisi pour sujet de plusieurs estampes, sous l'Empire et la Restauration, fut traité en 1830 par Auguste-Anicet Bourgeois dans son drame Robespierre ou le 9 thermidor, et fut encore rappelé par Stendhal dans ses Souvenirs d'égotisme (ouvrage écrit en 1832) ou par Victor Hugo dans Les Misérables (1862). – LOIZEROLLES (Jean Simon Aved de). Lettre autographe signée. S.l., 12 novembre 1771. 1 p. in-4. Missive professionnelle traitant des affaires du duché d'Albret, dans le cadre de la succession du duc de Bouillon : Godefroy-Charles-Henri de La Tour d'Auvergne, duc de Bouillon et d'Albret, venait, en octobre 1771, de succéder à son père Charles-Godefroy. – LOIZEROLLES (François-Simon Aved de). Lettre autographe signée à Pierre Daru. Paris, 15 mai 1829. 2 pp. in-4. « ... Je continue à publier une nouvelle édition du poëme de La Mort de Loizerolles. Ce poème, plutôt à cause du sujet que de mes faibles talents obtint un grand succès il y a quelques années. Le roi, les princes et les princesses de la famille royale y ont souscrit pour un grand nombre d'exemplaires. Ce poème est précédé d'une notice sur M. de Loizerolles. Ce poème est orné de son portrait d'après un dessin tracé à Saint-Lazare en 1794. Il est suivi de la messe des morts à Picpus, poésie en l'honneur des martyrs du régime de Robespierre, d'un recueil d'élégies, et de notes historiques. Monsieur le comte de Sèze, pair de France, premier président de la Cour de cassation, avait bien voulu en accueillir la dédicace. COMME M. DE LOIZEROLLES A ÉTÉ UNE DES VICTIMES LES PLUS MARQUANTES DE LA RÉVOLUTION, PERMETTEZ-MOI DE VOUS RACONTER CET ÉVÉNEMENT DOULOUREUX. Mon père, ma mère et moi nous étions enfermés dans la maison d'arrêt de Saint-Lazare. JE FUS COMPRIS DANS UNE LISTE DE PRÉVENUS DE CONSPIRATION. Mais par l'effet du barbare empressement que les terroristes mettaient à enlever les victimes destinées à paraître au Tribunal révolutionnaire, ce fut mon malheureux père et non moi que traînèrent à la Conciergerie les satellites aux ordres du tribunal de sang. M. de Loizerolles ne tarda point à s'appercevoir de la méprise des ses bourreaux par la lecture de l'acte d'accusation dans lequel j'étais désigné par mon nom, mes prénoms et mon âge. ALORS MON GÉNÉREUX PÈRE IMPLORA ET OBTINT LA CRUELLE FAVEUR D'ÊTRE CONDAMNÉ ET DE PÉRIR À MA PLACE. Je compte un grand nombre de souscripteurs dont les noms ne sont point imprimés sur une liste particulière. Parmi eux, je m'honore de réunir messieurs le chancelier de France, le garde des Sceaux, le vice-chancelier, tous les ministres, notamment celui de l'Intérieur qui a souscrit pour cinquante exemplaires, plusieurs maréchaux, et un grand nombre de pairs de France. J'ose espérer, Monsieur le comte, que vous aurez aussi la bonté de souscrire au poème de La Mort de Loizerolles pour un certain nombre d'exemplaires... J'ai l’honneur d'être, Monsieur le comte, avec respect, votre très humble et très obéissant serviteur le Chevalier de Loizerolles, auteur des poëmes du Martyre de Louis XVI, de La Mort de Mgr le duc de Berry, du Baptême de Mgr le duc de Bordeaux, de L'Espagne délivrée, des Funérailles de Louis XVIII et du Sacre de Charles X qui ont obtenu plusieurs éditions. » ANCIEN MINISTRE DE NAPOLÉON Ier, PAIR DE FRANCE, PIERRE DARU (1767-1829) consacra sa retraite à l'écriture, fut l'auteur de plusieurs ouvrages de littérature et d'histoire, et entra à l'Académie française. C'est lui qui avait lancé la carrière de son cousin Stendhal.
