Lot n° 8
Sélection Bibliorare

[HUGO (Victor)] — Notre-Dame de Paris.

Estimation : 30000 - 40000 €
Adjudication : Invendu
Description
Paris, Charles Gosselin, 1831. 2 volumes in-8, maroquin rouge, sept filets dorés en encadrement, dos orné, dentelle intérieure, tranches dorées sur marbrure, couverture et dos (Cuzin).Édition originale extrêmement recherchée et « la plus rare de toutes les œuvres de l'auteur ; elle a eu un retentissement mondial, et c'est l'une des plus difficiles à se procurer de la période romantique » (Carteret).
L'ouvrage est orné de deux vignettes de titre par Tony Johannot gravée sur bois par Porret : la première montre Esmeralda donnant à boire à Quasimodo et la seconde, « l'amende honorable ».
Le tirage de l’édition comprend 1100 exemplaires, qui ont été, suivant l'usage de l'époque, divisés en quatre éditions fictives de 275 exemplaires chacune.
Exemplaire de premier tirage, sans mention d’édition. Le nom de l'auteur ne figure pas sur les titres et la tomaison n'est pas indiquée sur les faux-titres.
Superbe exemplaire en fines reliures de Cuzin, enrichi de deux lettres de Victor Hugo à ses éditeurs relatives à la parution imminente du roman :
1° lettre autographe à Charles Gosselin, signée V. H., s.d. [11 mars 1831], 4 pp. in-8, montée sur onglet en tête du premier volume.
Hugo s’insurge du retard de la mise en vente du roman, prévue initialement pour le 12 mars, et demande à l'éditeur de se rendre personnellement dans les bureaux des journaux qui doivent publier des annonces et extraits du roman le lendemain afin d'obtenir un délai : « Il est très fâcheux, Monsieur, que le livre ne puisse paraître demain. J’avais, suivant notre conversation, tout disposé pour cela. Demain, le Mercure et le Figaro publieront chacun un extrait en annonçant la sortie pour le jour même […]. De toute façon, l’affaire est mal emmanchée et cela reste funeste à la publication du livre. […] Il faut obtenir cela à tout prix, surtout du Mercure, qui déflore un livre sans l’annoncer. […] Je vous le recommande dans votre intérêt plus que dans le mien. »
Gosselin avait contraint Hugo à supprimer trois chapitres de l'ouvrage contre son avis. À cela s'ajoute ce retard, qui contrarie vivement Hugo et précipite la rupture entre les deux hommes : au terme d’un procès, Hugo quitte Gosselin et rejoint Eugène Renduel, qui publie en 1832 une seconde édition de Notre-Dame de Paris intégrant les trois chapitres retirés de la première.
2° lettre autographe à Eugène Renduel, signée Victor H. et datée du 2 novembre [1832], 3 pp. in-16, montée sur onglet en tête du premier volume.
Hugo demande à son nouvel éditeur de lui faire parvenir au plus vite un exemplaire de la nouvelle édition à son ami Fontaney, qui doit publier un article sur Notre-Dame de Paris dans la Revue des Deux Mondes. Le ton, amical, témoigne des rapports amicaux que Hugo entretient avec son éditeur : « Venez donc me voir un soir ou un matin, vous qui avez un magnifique cabriolet ».
Exceptionnel exemplaire provenant des bibliothèques du Dr Édouard Fournier, Édouard Schück (1893, n°133) et Charles Hayoit (2001, II, n°258), avec ex-libris. Il est cité dans la Chronologie des livres de Victor Hugo d'Éric Bertin.
Il a été enrichi des couvertures d'un tirage ultérieur paru la même année (soigneusement doublées).
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