Lot n° 57
Sélection Bibliorare

Théophile-Alexandre STEINLEN. 6 L.A.S., Paris 1910-1913, à sa sœur Henriette et son beau-frère Auguste Compondu ; 32 pages in-8 et 4 pages in-4. Intéressante correspondance familiale. [Henriette Steinlen avait épousé Auguste Compondu...

Estimation : 1200 - 1500
Adjudication : 896 €
Description
(1858-1914)]. 1910, à Auguste. 2 janvier. Il s'inquiète de ne pas avoir de nouvelles de son neveu Louis qui est retourner passer les fêtes dans sa famille. Il a dû donner congé de son atelier qui était devenu trop petit, pour un plus grand, ce qui va obliger Louis à trouver un autre logement ; mais il pourra trouver une chambre à côté et continuer à souper chez Steinlen... La première chose qu'il fera cette année sera de régler sa dette, en remerciant son beau-frère d'avoir été un créancier si patient : ses confrères artistes ont toujours affirmé que dans leur partie ce n'est guère qu'à la cinquantaine qu'on peut espérer gagner un peu d'argent, et l'année en effet commence bien... 8 juin. Il donne des nouvelles de sa femme Émilie qui va un peu mieux : elle a repris conscience malgré ses terribles souffrances, mais reste très aphasique et ne s'exprime qu'en pleurs et gémissements... Il tenait surtout à informer Auguste quee son fils Louis a " signé un engagement avec la compagnie Française des chemins de fer Abyssins (Djibouti-Adisabeba) [...] pour un garçon de son âge cette situation est remarquable ". Il les rassure sur l'éloignement et le climat, et explique que la décision a dû être très rapide à cause de la concurrence, ce qui a empêché Louis de consulter sa famille : il fallait saisir l'occasion... 14 novembre 1912, à Henriette. Condoléances pour le deuil qui les frappe, mais il est heureux d'apprendre qu'à part cela tout va bien chez eux.... Il a dû écourter son séjour à Jouy, car Inghelbrecht [le mari de sa fille Colette] devait rentrer à Paris : " Il se bâtit et se fonde en ce moment un grand théâtre de musique [...] aux Champs-Élysées ". Le directeur et fondateur est un ami, qu'il avait déjà mis en rapport avec Inghel, lequel a réussi à y obtenir un poste " qui comporte tout le travail préparatoire excessivement important : recrutement et organisation de l'orchestre et des chœurs et pour la suite une des directions d'orchestre ". De plus il a dû rester à Paris pour préparer une exposition à Bruxelles, mais qui a été annulée, et sur laquelle il fondait de grandes espérances. Il pense en faire une à Amsterdam vers la fin janvier " chez un des grands marchands de là-bas [...] avec plus de chance de succès "... 1er janvier 1913, à Auguste. Il le remercie " du sacrifice que tu fais des intérêts de l'argent que j'avais plaisir de pouvoir te rendre après tant d'années ". Il compte tirer de sa petite exposition assez d'argent pour entre autres leur faire une visite, cet été. Il se réjouit des bonnes nouvelles ; leurs enfants ont grandi, se fiancent, ont des enfants à leur tour... Avec ces jeunes gens, " nous formons le plus uni des petits ménages et pour mon compte je suis bien heureux de voir mes ouvrages enfin atteindre de bons prix [...] en vente publique et obtenir ainsi (sans que j'aie jamais fait la moindre concession au public) le résultat morale et matériel que je poursuis depuis 30 ans ". On lui propose une exposition à Lausanne, mais il pense la remettre à la fin d'une tournée européenne, de Londres à Moscou, et dans toutes les grandes villes d'Europe : " Ainsi, ma réputation mieux établie après ça j'aurai chance d'être meilleur prophète dans mon pays d'origine ". Il les remercie pour l'envoi de cadeaux : un excellent pâté, une merveilleuse soupière, les bonbons dont il est toujours aussi gourmand, le vacherin, etc. - Lundi matin, à Henriette. Il est désolé de savoir Louis malade, il est passé par là : c'est douloureux mais sans gravité. Il recommande de se faire couper les amygdales. Émilie quant à elle est toujours patraque... - 16 mai, à Henriette. Il espère avoir fini début juin le travail qui l'occupe " de façon à pouvoir faire un saut au pays avant la fin de l'exposition " ; Inghel a grand besoin de repos, car " en même temps que sa besogne au Théâtre des Champs-Élysées il va s'occuper de la musique d'une dizaine de représentations d'Ida Rubinstein au Châtelet "... - 25 octobre 1913. Il a été très heureux de pouvoir accueillir sa charmante nièce Marguerite, et aurait voulu la garder encore ; elle est bien arrivée à Londres. Il aurait bien voulu l'y accompagner, ayant reçu d'un ami peintre une invitation, mais il a une exposition à Amsterdam, et une autre prévue à Dresde en décembre, et en mars à Zurich : " Je n'ai pas de temps à perdre si je veux avoir de quoi satisfaire aux engagements qui ont été pris [...] par le marchand de Paris qui servira d'intermédiaire "...
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