Lot n° 8

BARBARA (Charles) — L’Assassinat du Pont-Rouge.

Estimation : 3000 - 4000 €
Adjudication : 17 500 €
Description
Paris, Victor Lecou, E. Blanchard, Michel Lévy, 1855. In-16, demi-maroquin rouge, dos orné de caissons à froid, tranches mouchetées, couverture et dos (Reliure de l'époque).Édition originale d'une insigne rareté.
L’Assassinat du Pont-Rouge est le premier roman à connaître quelque succès de Charles Barbara (1817-1886), « l'ami de Baudelaire, de Champfleury, de Nadar et de Murger » (Mesplède). D'abord paru en feuilleton dans la Revue de Paris, en 1855, il est édité la même année dans la Collection Hetzel et Lecou ; imprimé à Bruxelles, le volume porte la mention d'Édition spéciale pour la France, interdite pour l'étranger.
Cette première édition est extrêmement rare ; elle manque à la BnF, notamment, qui ne possède que l'édition de la Bibliothèque des chemins de fer de 1859 (la seule que cite Mesplède) et la réédition de 1860.
Cet ouvrage peut être considéré comme le premier véritable roman policier français, dans la lignée des récits d'Edgar Poe – et ce, bien avant la parution de L'Affaire Lerouge (1866) et de Monsieur Lecoq (1869) d'Émile Gaboriau. « C. Barbara est en fait l'inventeur du genre », écrit Yves Olivier-Martin, et L'Assassinat du Pont-Rouge, « le premier récit d'énigme, avec un personnage de détective et un drame intime. ».
Le roman offre aussi cette particularité qu'un sonnet de Baudelaire y est cité in extenso (pp. 86-87) : « Que diras-tu ce soir, pauvre âme solitaire », la future pièce XXXVII des Fleurs du Mal, parues deux ans plus tard, en 1857. Baudelaire, proche de Barbara et émule comme lui de Poe, n’y est pas nommé, mais décrit sous les traits d'un « poète chez lequel une aptitude décidée pour les spéculations les plus ardues n’excluait pas une poésie chaude, colorée, essentiellement originale et humaine » (p. 82).
Précieux exemplaire de Charles Asselineau (1821-1874), l'ami fidèle de Baudelaire, avec cet envoi autographe signé de l'auteur : à Charles Asselineau son ami Ch. Barbara.
Très joli exemplaire, complet de la couverture. C'est le seul exemplaire de ce livre que cite Vicaire.
Des bibliothèques Asselineau (1875, n°51) et du comte de Lanjuinais (ex-libris).
Vicaire, I, 286 (exemplaire cité) – Mesplède, I, 157 – Y. Olivier-Martin, « Origines secrètes du roman policier français », Europe, n°571-572, 1976, pp. 144-149.
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