Lot n° 44
Sélection Bibliorare

DAUDET (Alphonse) — Le Nabab. Mœurs parisiennes.

Estimation : 2000 - 3000 €
Adjudication : 2 000 €
Description
Paris, Georges Charpentier, 1877. In-12, maroquin fuschia, dos orné de fleurons dorés et mosaïqués, filets sur les coupes, dentelle intérieure, doublure et gardes de soie saumon, doubles gardes, tranches dorées sur témoins, couverture, chemise et étui gainés du même maroquin (J. Faki – L. & C. Berthaux doreur).Édition originale.
La couverture est datée de 1878, comme toujours. Une dizaine d'exemplaires seulement contient une dédicace à Julia Daudet qui a été supprimée dans les autres, tel celui-ci.
Un des 75 exemplaires numérotés sur hollande, seul grand papier.
On a calligraphié à l'époque sur un feuillet blanc liminaire une Déclaration de l'auteur sur le député François Bravay, « qui d'après les on-dit serait le Nabab... », datée de mars 1878.
Superbe exemplaire, accompagné de quatre lettres autographes signées d'Alphonse Daudet, la première insérée en tête du volume, les autres volantes :
1° une lettre à Georges Charpentier, s.d. [vers 1877] (1 p. in-12, reliée en tête) : « Mon cher ami, 1° Je vous envoie mon traité. Vous seriez bien gentil, ou de le faire refaire, ou d'y ajouter trois lignes pour compléter ce dont nous sommes convenus. 2° Envoyez-moi, n'est-ce pas, au plus tôt le nombre de contes qu'il vous faut pour les Contes choisis [parus en 1877 chez Charpentier]. 3° Vous me feriez plaisir en me donnant mercredi prochain 27 c[ouran]t deux mille francs. Voilà bien des affaires. Et si ma lettre est décousue et haletante, c'est le Nabab qui en est cause. J'y suis jusque là ! »
2° une lettre à Georges Charpentier, s.d. [vers 1877] (1 p. in-12, volante) : « Mon bon Georges, [...] Savez-vous ce qui serait gentil, venir déjeuner lundi prochain ou mercredi, le jour que vous voulez du reste [ligne raturée]. Vous pouvez à votre gré rentrer dîner dîner à Paris ou dîner à Champrosay. Faites cela, vous serez tout plein mignon. [...] Prière apporter traités : Fromont, Nabab, Contes choisis [mot biffé]. Je pioche. »
3° une lettre sur le personnage de la Levantine du Nabab, s.d. (1 p. in-12, volante) : « Il ne m'en coûte nullement, Monsieur, de vous écrire ce que je vous ai dit de vive voix il y a un an, ce que la préface de mon livre a formellement établi, – à savoir que la Levantine du Nabab est un personnage aussi fictif que l'action à laquelle il se trouve mêlé, et que je n'ai pas songé un seul instant qu'on pût voir dans ce type odieux et tout de fantaisie la moindre allusion à la personnalité de Madame votre mère que je n'ai pas l'honneur de connaître, mais que je respecte infiniment, et pour le nom qu'elle porte et pour la dignité de son malheur... »
4° une très belle lettre à un critique sur Jack, Le Nabab, la littérature et L'Assommoir de Zola, s.d. [vers 1879] (1 p. in-12, volante) : « Monsieur et cher confrère, Merci pour votre critique loyale et très littéraire. Ce que vous dites de Jack m'a été au cœur, car c'est mon livre favori. Il est, comme tous les autres, plein de portraits très ressemblants mais dont les modèles moins connus que ceux du Nabab ont été les seuls à se reconnaître. Et que de haines. Vous m'accusez d'imiter L'Assommoir. Je crois que le reproche n'est pas juste. Les auteurs d'un même temps sont un peu comme les locataires d'un même palier. On se rend quelques services de voisin, on s'emprunte du feu, de la bougie ; l'affaire est d'être dans ses meubles et il me semble que j'y suis. En tout cas prenez la peine de lire un petit livre de moi intitulé Robert Helmont et publié il y a 5 ou 6 ans [en 1874], vous y trouverez la vie du Nabab, la mort de Mora et encore d'autres esquisses de mon dernier livre, [deux mots biffés] que je préparai déjà dans ce temps-là ! »
Brivois, 37 – Carteret, I, 196 – Talvart, n°23A.
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