Lot n° 19

André GIDE (1869-1951). — Manuscrit autographe, Dieu “Fils de l’Homme” ; 7 pages in-4.

Estimation : 1000 - 1500
Adjudication : 1 430 €
Description
Manuscrit avec ratures, corrections et passages supprimés de ce texte paru dans les Interviews imaginaires (Lausanne, Éd. du Haut-Pays, 1943), et repris dans les Pages de Journal, 1939-1942 (New-York, J. Schiffrin, [1944]).

Dans ce dialogue entre Moi et Lui, Gide s’explique sur ses croyances religieuses... « j’ai dû vite comprendre que tout ce que je cherchais naguère dans le communisme (en vain, car où j’espérais trouver de l’amour, je n’ai trouvé que de la théorie) c’était ce que le Christ nous enseigne ; nous enseigne avec tout le reste en surplus. [...] Le Dieu que représente et incarne le Christ, le Dieu vertu, doit lutter à la fois contre le Zeus des forces naturelles et contre la malignité des hommes ». Il ne veut pas « confondre le Christ avec Dieu ». Et, méditant sur la dernière parole du Christ « Mon Dieu, pourquoi m’avoir abandonné ? », Gide conclut : « Comment ne pas y voir, dans cette tragique parole, non point un lâchage, une trahison de Dieu, mais ceci : que le Christ, en croyant et en faisant croire qu’il avait partie liée avec Dieu, se trompait et nous trompait ; que Celui qu’il appelait “mon Père” ne l’avait jamais reconnu pour Fils, que le Dieu qu’il représentait, que lui-même était seulement ainsi qu’il dit parfois “Fils de l’Homme”. C’est ce Dieu là seulement que je peux et veux adorer ».
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