Lot n° 182

André BRETON (1896-1966). — L.A.S. (minute) « AB », Paris 11 décembre 1951, à Gaston Gallimard ; 2 pages in-4 avec ratures et corrections au verso de papier à en-tête d’Arts.

Estimation : 600 - 800
Adjudication : Invendu
Description
Longue lettre expliquant pourquoi il ne publiera plus chez Gallimard.
Il a voulu, par l’intermédiaire de René Bertelé, soumettre « un ensemble de propositions concernant l’édition de nouveaux ouvrages de moi et la réédition d’ouvrage épuisés. Il me semblait […] qu’à la faveur de ce mouvement, les éditions Gallimard pourraient remettre un peu mon nom en valeur et qu’il y allait de notre intérêt commun ». Mais Gallimard a fait répondre « que mon compte présentait un important découvert, résultant de l’accumulation des versements mensuels que vous m’avez faits depuis juillet 1949 à titre de directeur d’une collection dans laquelle n’a paru encore qu’un ouvrage », La Nuit du Rose-Hôtel de Maurice Fourré. Breton dresse la liste des quatre ouvrages prévus, par Jean Ferry, Arthur Cravan, Pierre Piobb et Alfred Kubin, et explique qu’il n’est nullement responsable des retards de l’édition de ces textes ; il refuse l’augmentation de ses mensualités, et retourne le dernier chèque reçu. Il reproche à la N.R.F. de l’avoir « toujours traité en “parent pauvre” ». Il considère que « les éditions Gallimard ne me soutiennent pas », et il donne des chiffres, notamment pour Nadja, « totalement disproportionnels avec la situation littéraire que j’occupe »… Et il conclut sur « l’impossibilité où je me trouve de publier de nouveaux ouvrages aux éditions Gallimard sans pouvoir espérer que ma situation matérielle s’améliore et sans même savoir où je vais »…

On joint une enveloppe de la Librairie Gallimard adressée à André Breton.
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