Lot n° 55

[MANUSCRIT]. [NORMANDIE]. [CHAMBRE DES COMPTES]. Deniers provenus de la vente des offices de greffiers des despris, courtiers de vins, controlleurs des greffes, places de clercs presentations, tabellions, recepveurs des consignations, controlleurs...

Estimation : 10000 / 12000
Adjudication : Invendu
Description
de toilles et revente du domaine de Normandye suivant les eedictz et declaracions du roy veriffiez ou besoing a esté. Me Estienne de Fieux, tresorier. Double. France, sans doute Normandie (ou Paris?), daté 1628 124 ff., précédés et suivis d'un feuillet de garde de papier, complet (collation: i-xv8, xvi4), quelques réclames et signatures (parfois rognées court), fine écriture de chancellerie à lencre brune, parchemin réglé à la mine de plomb (justification: 130x 220 mm), traces de piqures pour maintenir les feuillets en place lors de l'écriture aux quatre coins de la surface justifiée. Reliure de plein vélin ivoire souple (Parisienne?), double filet doré encadrant les plats, fleurs de lis aux angles, au centre des plats supérieur et inferieur des médaillons ovales de tiges feuillagées avec l'inscription suivante « M[aitr]e Estienne de Fieux tresorier » suivie d'une fermesse, inscription aux fers dans un cartouche doré comportant le titre du registre repris au premier feuillet: « Deniers provenus de la vente des offices de greffiers des despris, courtiers de vins... » [voir texte ci-dessous], dos lisse décoré de doubles filets dorés, de frises aux motifs de formes géométriques et de fleurs de lis répétés six fois, attaches de soie bleue, tranches dorées (Fort bel exemplaire). Dimensions: 253 x 308 mm. Précieux manuscrit sur vélin contenant le double du compte des recettes et dépenses relatifs à la vente d’une série d’offices au profit de la monarchie, levés en Normandie en 1628, suite aux édits promulgués par Louis XIII en 1627, créant ou portant en hérédité un certain nombre d’offices. Ce double fut copié et relié avec grand soin par Étienne de Fieux, trésorier pour le domaine de Normandie : il s’agit sans doute de sa copie personnelle. Le registre contient entre autres les noms de tous les acheteurs d’offices royaux, grosse source de revenus pour la Couronne. Il offre un tableau intéressant du fonctionnement du système de la vente d’offices, pour lesquels on conserve peu de registres de ce type dans les fonds publics. L’original devait être déposé à la Chambre des comptes de Paris. Notons que les archives relevant de la Chambre des comptes de Normandie (et de Paris) sont de toute rareté, bien des originaux ayant disparu lors de l’incendie de la Chambre des comptes en 1737 puis de nouveau en 1871. PROVENANCE : 1. Double ou copie personnelle d'Etienne de Fieux, conseiller secretaire du Roy et de ses finances...par ses lettrespattentes données a St-Germain-en-Laye le quatriesme jour de septembre 1627(fol. 29). Si le texte a pu être copié en Normandie, le registre fut relié, sans doute à Paris, très soigneusement pour de Fieux, dans une reliure d'apparat. Etienne de Fieux était un officier de la Couronne, nommé conseiller du roy et trésorier, possessionné dans le Vexin normand, où il rachète en 1637 le château de Bonnemare (Eure). Il aurait épousé une certaine Marie Thevenin. On trouve aux ff. 26-28 la transcription des lettres de provision nommant Etienne de Fieux « conseiller du roy et tresorier » en septembre 1627. Sa prosopographie reste à faire. — 2. France, Collection privée. Ce registre contient le double du compte des recettes et dépenses liées à la création et l'adjudication d'une série d'offices pour l'année 1628, perçues au domaine de Normandie et livrées à la Chambres des comptes de Paris pour vérification par Maitre Etienne de Fieux, conseiller secrétaire du roy et trésorier. L'original de ce compte devait être remis à la Chambre des comptes de Paris. Pour l'heure, nous n'en avons pas trouvé trace de copie dans la sous-série 2 B des Archives départementales de Seine-Maritime qui conserve les archives de la Chambre des comptes de Normandie (voir Le Caucheux, 1934, série 2 B 548-843), ni l'original dans la série P des Archives nationales où se trouvent ce qu'il reste des archives de la Chambre des comptes de Paris. Dans la série P nous avons consulté les inventaires faisant état des quittances de finances d'offices (Paris, AN, P 3859-4061). Signalons sous la cote P 3900, Quittances de revente des offices de courtiers de vin [1628] dont certaines sont transcrites dans le présent registre. Parmi les dépenses à signaler, les sommes allouées aux imprimeurs Antoine Estienne et Pierre Metayer [Mettayer], pour la fourniture des impressions promulguant la creation des offices par Louis XIII: « A Anthoine Estienne imprimeur ordinaire du roy la somme de huict cens soixante dis livres a luy ordonné....pour avoir faict et fourny deeditz de creation desdicts offices... » (fol. 111-111v); « A Pierre Mestayer aussy imprimeur ordianire du roy la somme de quatre cens soixante quinze livres a luy ordonné... pour avoir imprime et fourny deedicts de creation desditz offices... » (ff. 111v-112). La Chambre des comptes fut (re)créée en 1580 suite au démembrement du ressort de la Chambre des comptes de Paris. La Chambre des comptes de Normandie (établie à Rouen) est souveraine en matière de finances sur l'ensemble de la Normandie. Elle a compétence sur le domaine royal, enregistre les édits et déclarations concernant le domaine; elle reçoit les actes de foi et hommage, les aveux et dénombrements des fiefs relevant de la Couronne, vérifie les comptes des officiers royaux tel que le présent registre. Elle disparait en 1792. Longtemps conservés au Palais de Justice, les documents ayant survécu sont entrés aux AD de la Seine-Maritime en même temps que les archives du Parlement de Normandie en 1895. La Chambre des comptes de Normandie remettaient ses originaux à l'ancienne Chambre des comptes de Paris, établie cour souveraine depuis 1464 et «où se rendaient les comptes de tous les deniers royaux, où l'on enregistrait les hommages, aveux et dénombrements dus au roi, les serments de fidélité et tous les actes qui concernaient les finances du roi et son domaine». Suite aux incendies de la Chambre des comptes de Paris en 1737 puis en 1871, nombre de documents ont été perdus à jamais. BIBLIOGRAPHIE Bruel. A. « La Chambre des comptes de Paris. Notice et Etat-sommaire de 3363 registres de comptabilité des XVIIe et XVIIIe siècles versés aux Archives nationales en 1889 », in Bibliothèque de l’Ecole des chartes, 1894 (vol. 55), pp. 115-124. - Bruel, A. Répertoire numérique des archives de la Chambre des comptes de Paris. Série P, Paris, 1896. - Delamare, Nicolas. Traité de la police, ou l'on trouvera l'histoire de son établissement... , Paris, 1719, tome III. - Le Cacheux, P. Répertoire de la série B des archives de la Seine-Maritime: Chambre des comptes de Normandie, Rouen, 1934. - Nortier (Michel), « Le sort des archives dispersées de la Chambre des comptes de Paris », dans Bibliothèque de l'École des chartes, 1965 (vol. 123), pp. 460-537. Version détaillée de cette fiche sur demande.
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