Lot n° 47

[VOLTAIRE] — Histoire de Charles XII, roi de Suède. Bâle [Rouen], Christophe Revis [Claude Jore],

Estimation : 800 - 1000 €
Description
1731. 2 tomes en un volume in-12, veau fauve, dos orné de fleurons à froid, tranches rouges (Reliure de l'époque).Édition originale du premier ouvrage historique de Voltaire.
Fasciné dans sa jeunesse par le destin romanesque du souverain suédois, Voltaire eut en 1717 l'occasion de rencontrer à Paris l'un de ses anciens conseillers, le baron de Görtz. Dix ans plus tard, exilé en Angleterre, il se lia d'amitié avec un autre familier du roi, le baron Fabrice. Les informations que lui fournit ce dernier, complétées par des confidences recueillies auprès de nombreux témoins, lui permirent de composer en 1728 et 1729 une première version de cet ouvrage.
Pourtant, le privilège que Chauvelin, garde des sceaux chargé des affaires de la librairie, avait accordé à Voltaire lui fut retiré, parce que celui-ci prenait parti pour le roi de Pologne détrôné, Stanislas Leszczynski, contre le roi régnant, Auguste II. Voltaire eut alors recours à la publicité clandestine pour cette publication qui ne l'était pas moins. Il passa plusieurs mois chez Cideville à Rouen, où Claude Jore publia sous une fausse adresse l'ouvrage officiellement interdit.
Exemplaire de la marquise de Balleroy, séduisante et rare provenance contemporaine, avec ses armoiries peintes au verso du titre.
Née Charlotte-Madeleine-Émilie Le Fèvre de Caumartin (1673-1749), elle était la fille de Louis-François Le Fèvre de Caumartin (1624-1687), intendant général de Champagne à Châlons et député aux États de Bretagne, et la sœur de Louis-Urbain (1653-1720), l'intendant des Finances, qui fut, dans ses dernières années, un ami et l'un des protecteurs de Voltaire. En 1693, elle avait épousé Jacques de La Cour de Balleroy, marquis de Balleroy, conseiller au parlement de Paris. À sa mort, en 1725, elle se retira en Normandie, où elle entretint une abondante correspondance.
Un mors légèrement fendu ; manque infime à la pièce de titre. Sans l'errata, imprimé après coup et souvent absent.
Bengesco, I, n°1257 – Voltaire à la BN, n°3113 – Le Petit, 537.
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