Lot n° 8

Eugène BOUDIN. — L.A.S., Etaples 8 juillet 1890, à Ferdinand MARTIN ; 3 pages in-8 (petit deuil ; lég. rousseurs).

Estimation : 800 - 1000
Adjudication : 1 100 €
Description
Sur son travail à Etaples.

Il est encore en voyage. « Et quel voyage ! Jamais je n’ai trouvé plus de déceptions du côté du temps... du vent de la pluie du froid... quel mois d’été. Vingt fois j’ai été sur le point de retourner à Paris. Et puis on voit un petit sourire du ciel : l’on se met à espérer du temps meilleur et ça ne vient jamais... Le plus clair de tout cela c’est qu’on est perclus de douleurs et que depuis huit jours je me traîne avec des rhumatismes dans le dos, dans le cœur et que je peux à peine travailler dans les intermittences de pluie.
Je t’assure que ce n’est pas drôle d’exercer son métier dans ces conditions ; n’était l’entêtement et le désir bien naturel de faire un peu de besogne, j’aurais lâché tout... Mais quoi, à Deauville est-ce que je n’aurais pas retrouvé ce même temps ? Enfin hier, le soleil a reparu avec la chaleur ; la seule journée de beau temps que l’on ait eu depuis un mois... Aujourd’hui ça veut continuer et je vais en profiter pour faire en hâte quelques esquisses car j’ai le plus grand désir d’aller me reposer dans ma petite case et de m’y réchauffer les os.
Et moi qui suis parti avec le désir de faire mieux que chaque année afin de m’éviter le long et fatiguant travail de l’hiver, je ne rapporterai que des pochades... et encore ».
Il a fait envoyer à l’exposition du Havre « trois tableaux provenant du Salon – les autres ont été achetés »...
Il pensait aller à Dunkerque, « mais la femme de notre ami Braquaval est tombée gravement malade et je ne referai pas la maison qui t’a séduit à l’Exposition et que j’ai vendue... Elle m’a été demandée neuf fois »…
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