Lot n° 45

Stéphane MALLARMÉ. — 2 L.A.S. « Stéphane Mallarmé », [mai-août 1887], à Édouard DUJARDIN ; 1 page grand in-8 (20,2 x 13,5 cm) sur papier vergé ; 1 page et demie in-fol (31 x 20 cm) sur papier vélin (légères fentes aux plis...

Estimation : 4000 - 5000
Adjudication : 3 800 €
Description
habilement restaurées, sous plexiglas) ; les dates ont été portées en tête à l’encre par Dujardin.
Préparation de l’édition photolithographiée des Poésies à La Revue indépendante.

[Édouard Dujardin (1861-1949), directeur de La Revue indépendante, va publier en 1887 la première édition des Poésies de Mallarmé, en édition photolithographiée (voir 46).]

– Mardi 1 heure [24 mai 1887]. Mallarmé envoie à son cher ami l’épreuve d’un article [Notes sur le théâtre] : « les trois quarts des corrections sont des fautes d’impression ; et l’autre quart, pour parfaire la moins mauvaise des études que j’ai publiées chez vous. Je vérifierai, n’est-ce pas ? sur une bonne feuille, que je ne garderai que cinq minutes : j’y compte absolument. »
Puis, à propos du premier cahier des Poésies, qui vient de paraître : « À part quelques lettres qui n’ont pas porté sur les épreuves autographiques et l’encre à noircir encore, je juge délicieux l’effet produit par la réduction : c’est une idée admirable qui vous est venue là par une voie détournée. Le texte ainsi joue à la fois le manuscrit et l’imprimé ! »…

– Valvins, Mercredi [10 août 1887]. Sur l’avancement de la copie du manuscrit pour l’édition.
« Mon cher Dujardin,
Je ne vous ai pas répondu avant de voir clair dans ma besogne. Vendredi soir le rouleau partira à votre adresse, il faudrait un désarroi complet pour que ce ne fut que Samedi. J’ai tout copié, mais un peu vite et quelque pressé que vous soyez, je ne veux pas livrer une besogne par trop inférieure à ce qu’elle eût été avec plus de temps : j’entrevois quelques pages mal venues à récrire et une dizaine de vers à recorriger. Il faudra deux pages de plus au premier fascicule, dix huit au lieu de seize, ou supprimer un poëme, j’ai tourné la difficulté dans tous les sens, impossible ! le malheur est notre premier compte, applicable aux seules terza-rimas, de vingt trois lignes à la page. Cela n’est rien, à côté d’un absolu contre-temps : je n’ai pas Hérodiade ici, pour le recopier et l’ai laissé par mégarde en un lieu précis ! Vite et par le retour du courrier dites moi si vous venez à Paris pour livrer le manuscrit aux lithographes, alors je vous indiquerais où prendre chez moi les feuillets manquants ; et par la poste les envoyer et les recevoir copiés ne serait l’affaire que de quarante huit heures. On tire sans doute en deux fois.
Au revoir, je ne vous dis pas un mot en dehors de tout ceci, écrivant depuis six heures du matin, il est midi ; et je mets dans la vôtre ma main. »

Provenance :
Collection Auguste Lambiotte (vente 22 avril 1977, n° 62).

Correspondance (Austin), t. III, p. 115-116 (pour la 1ère). – Correspondance (Marchal), nos 814 et 830.
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