Lot n° 64
Sélection Bibliorare

*[Stéphane MALLARMÉ]. — La Conque. — Revue littéraire parue du 15 mars 1891 à (1892*, sur la couv.), en 11 livraisons in-8 en ff., couv. jaune impr. — Emboîtage à rabats, dos titré or à cadre de maroq. lie-de-vin, papier ancien...

Estimation : 4000 - 5000
Adjudication : 6 500 €
Description
caillouté, intér. doublé de suédine (Roger Devauchelle).
Célèbre petite revue dirigée par Pierre Louÿs : « anthologie des plus jeunes poëtes, n’aura que douze livraisons, tirées chacune à cent exemplaires numérotés sur papier de luxe // Elle ne sera jamais ni continuée ni réimprimée. » La Lune devait lui succéder.

Tirage à [120] exemplaires sur papier de luxe.

*Le mois d’achèvement reste à déterminer. Chacun y va du sien. Astarté, annoncé dans le Suppl. du 11 (cf. infra), sortit en avril 1892.
Un des [20] de tête sur Japon, justifié « Japon N° trois » par P. Louÿs de sa belle encre violette (N° imprimé).

« Chaque livraison de LA CONQUE est précédée d’un FRONTISPICE en vers [en 1ère p.], inédit, signé d’un des poëtes les plus justement admirés de ce temps ». « Toutes ces pièces sont entièrement inédites » dit le Supplément (cf. infra).
Les Frontispices en vers furent par ordre : Leconte de Lisle, Dierx, Heredia, Mallarmé, Swinburne, Judith Gautier, Verlaine, Moréas, Morice, Maeterlinck (1/12/91 n° 10 Lied : « Vous avez allumé les lampes » qui reparut dans Les Douze chansons illustrées par Charles Doudelet en 1896), Henri de Régnier ; il n’y eut pas de 12e fascicule.
Mallarmé eut celui du 1er juin 1891, 4e livraison : « Éventail » [de Madame Mallarmé] :
« Avec comme pour langage
Rien qu’un battement aux cieux »…

Ce sonnet reparut dans l’édition posthume des Poésies chez Deman en 1899.
Nombreuses collaborations dont celles des rédacteurs, tous de la vingtaine, Valéry omniprésent, Gide (André Walter), Louÿs, Léon Blum, Mauclair, Quillot, etc.
À partir du 1er juillet (n° 5), on annonce un Frontispice de Félicien Rops à l’eau-forte prévu pour sortir avec la dernière et 12e livraison qui ne parut pas. Comme plaisantait Vicaire en 1895 : « que l’artiste n’a pas encore livré » (II, col. 927). Le dépôt fonctionnait bien, la BN, ajoute Vicaire, n’ayant que le 1er fascicule ! À telle enseigne que Remy de Gourmont, pourtant bien informé, ne la signale même pas dans son répertoire Les Petites revues. Essai de bibliographie (P., Mercure de France, 1900).
Sans le n° spécimen avec cachet rouge qui présente le même texte que la 1ère livraison (il n’existe que sur vergé). Bien complet des 2 suppléments connus pour le n° 1 (1 f.) avec les annonces de parution de 12 fasc. du 15 mars au 1er septembre (sic) 1891, et le n° 11 (1 f.), souscription d’Astarté de P. Louÿs.
Dans un état miraculeux de conservation, tel que paru, avec sa belle couv. glacée en jaune solaire (couleur du renouveau fin-de-siècle), impr. en noir et brun, les cahiers en grande partie non coupés.
« vous aurez, tous, fait quelque chose de rare », dit Mallarmé à Louÿs (Marchal Corr. 1518).
Nous n’avons repéré qu’un seul Japon, dans la vente Lang, 2e partie, 26/1/1926 n° 477, relié par Henry-Joseph au chiffre du collectionneur Henri Monod. D’une insigne rareté.
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