Lot n° 90
Sélection Bibliorare

*Maurice DENIS. — Apparition. — Poème de Stéphane Mallarmé / musique de André Rossignol, [décembre] 1894 ; plaquette gr. in-8 en hauteur en ff. — Chemise à rabats postér. — Partition pour chant et piano tirée à 200 (sic) ex. sur...

Estimation : 3000 - 4000
Adjudication : Invendu
Description
Japon, exemplaire de luxe [voir infra les différents papiers qui contrediraient un tirage unique à 200], numérotée 17 et signée par Rossignol à l’encre et contresignée par M. Denis au crayon.
Couverture lithographiée en 3 couleurs de Maurice Denis sur le 1er plat, monogr. MAVD 94 inf.dr. Il existe quelques épreuves volantes de la couv. (Nectoux cat. n°14 p. 209, reprod. p. 159).
Mélodie dédiée à son amie Berthe Manet [Morisot] qui qualifiait « le jeune Rossignol, mon seul fidèle dans la solitude de cet été » (à Mallarmé en 1892, Austin V p. 127).
André Rossignol, « jeune professeur de musique, joueur de guitare et de mandoline » (Nectoux p. 160) s’exalte dès le 17décembre 1891 : « Je suis extrêmement touché de votre très grande bonté à mon égard. Je ne trouve pas de mots pour vous exprimer ma bien vive reconnaissance et mon immense admiration. Votre Apparition m’a très vivement charmé et j’espère faire de belle musique ; avec de tels vers il serait vraiment extraordinaire que je ne fasse pas une belle composition » (Austin IV p. 349).

Ce célèbre poème de la première période des années 1860 fut également mis en musique par Edmond Bailly (l’éditeur de la Librairie de L’Art indépendant), – tous les deux « y adaptèrent des notes délicieuses », dixit Mallarmé (dans l’édition Deman 1899) et par le jeune Debussy dès 1884 (ms demeuré posthume, reprod. par Nectoux p. 164). Référence : Rare petite publicité [cf. n° 88] des « Publications dernières » dans L’Épreuve Album d’Art, en 4e p. du double f. impr. [paru entre le 6 et 13 décembre 1894] : « APPARITION. – Mélodie d’André Rossignol, sur le poëme de Stéphane Mallarmé, avec un frontispice en couleurs de notre collaborateur Maurice Denis : Exemplaires sur Japon, Hollande et Vélin blanc à 20, 10 et 5 francs ».

— Provenance :
Grâce à une note d’Austin (supra), nous repérons notre plaquette n° 17 dans la belle collection mallarméenne de Pierre Guerquin, gendre de Beraldi. Drouot, G. Blaizot, 26/11/959 n° 416 : « devenue très rare [...] et [qui] porte exceptionnellement les [deux] signatures »). [L’ex. décrit par Nectoux (supra) est passé en 2010 dans les coll. du Musée Mallarmé à Vulaines-sur-Seine (reprod. in Anne Borrel, Femmes de Mallarmé 2011, n° 110 p. 113).] B. Marchal ne la recense pas dans la Pléiade. Manque à la collection Édouard-Henri Fischer. D’une insigne rareté.

— On joint :
- Claude DEBUSSY. – Trois Poèmes de Stéphane Mallarmé pour chant et piano. Paris, Durand, 1913 ; in-4 en 12 ff. papier glacé, couv. à la lyre. Imp. Mounot (couv. et titre) et Mounot, Nicolas p. 12 (retirage).

– On joint la couv. originale en 2 tons sur vélin mat dans un cadre de filets (dos défait et bords lég. fatigués) ; cachets. Contient : – Soupir – Placet futile – Éventail [Autre Éventail de Mademoiselle Mallarmé]. Dédié à la mémoire du poète et à sa fille Mme E. Bonniot.
Debussy « songea, écrit J.-M. Nectoux, à publier Apparition [voir ci-dessus], en remaniant les pages anciennes, mais il abandonna ce projet pour mettre en musique trois textes choisis dans le volume posthume des Poésies, qui venait de paraître [Éditions de la NRF, 24 janvier] [...] ; ces trois mélodies comptent parmi les plus personnelles et les plus énigmatiques de leur auteur. On peut aussi voir en ce recueil comme un adieu passablement mélancolique à l’esthétique symboliste qui avait si durablement marqué la jeunesse du musicien » (Mallarmé, ibid., p.173). Sauf la couv. orig., en belle condition.
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